High Creek's Jail
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Une prison un peu étrange...
 
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Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!]

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Lynn Lloyd
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Lynn Lloyd


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MessageSujet: Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!]   Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!] Icon_minitimeSam 14 Nov - 18:56




Comme chaque matin depuis plus de deux semaines, ce fut la douleur qui la réveilla. Elle avait pourtant perdu en férocité. Si dans les premiers jours de sa convalescence, la souffrance aiguë l'empêchait de fermer l'oeil la nuit, Lynn pouvait désormais s'accorder quelques heures de sommeil. Quelques heures au bout desquelles, les blessures se rappelaient à son bon souvenir; alors la jeune femme ouvrait grand les yeux dans la pénombre et fixait le plafond pendant des heures tout en s'efforçant de ne penser à rien. Si elle n'avait sentit la présence de l'autre dans le lit voisin peut-être aurait-elle réessayer de plier les doigts de la main droite. Comme au début. Mais il était quasiment sûr qu'elle réagirait de façon similaire: en poussant un cri. Elle ne tenait plus à se faire remarquer. Plus maintenant. Il lui faudrait du temps pour récupérer, aussi comptait-elle éviter toute nouvelle "agression".

A cette saison le soleil ne se levait que tard. Aussi le raie de lumière sous la porte tardait-il à apparaître. Lynn se tourna de l'autre côté, laissant sa main blessée bien à plat sur la couverture. La gauche glissée sous l'oreiller, elle écoutait le souffle lent et régulier de sa camarade de cellule. Les minutes s'écoulèrent. Lentement. Et quand l'attente se fit trop pesante, elle glissa hors de son lit et reprit enfin contact avec la terre ferme. Ses pieds effleurèrent le parquet glacé, il craqua sous son poids lorsqu'elle finit par se lever.
Puis elle quitta la pièce. Elle n'avait pas faim. D'ailleurs rares étaient les jours où elle souhaitait avaler quoique ce soit. Sans doute était-ce son récent passage aux cuisines qui lui avait pensé l'envie de manger. Surtout, surtout... Plus de pommes de terre.

Les couloirs étaient déserts. On n'entendait même pas l'agitation naissante de l'aube, l'heure à laquelle tout détenu se doit de sortir de son lit. Le silence était des plus parfait, Lynn aimait ces instants. Rien ni personne ne se donnait la peine de venir la déranger. Elle rejoignit les douches, et laissa l'eau tiède couler sur sa peau pendant quelques instants. Cela ne lui apportait aucun réconfort. Mais au moins elle sentirait autre chose que la sueur de ces dernières heures.
Le bandage qui entourait sa main meurtrie se défit tout seul. Il faut dire que l'infirmerie n'avait d'infirmerie que le nom. Personne n'était qualifié ici pour soigner qui que ce soit, et encore moins quelqu'un dont on venait de briser les phalanges. Aussi refaisait-elle elle-même le bandage, matin et soir, en serrant au maximum pour maintenir ses doigts dans une position qu'elle considérait comme la plus appropriée. Les chances de recouvrir pleinement l'usage de sa main droite était infime. Et quand bien même cela exigerait des heures et des heures de travail sur soi-même.

Son regard se posa sur sa main bleuit dont les doigts avaient dégonflé. Les premiers du pâle soleil d'hiver faisaient leur apparition et venaient à travers la lucarne éclairer ses blessures. Elle poussa un soupir et ferma les yeux avant de mettre la tête sous le jet d'eau. Ses cheveux humides collaient à son cou, elle aimait cette sensation. Comme lorsqu'après un mauvais coup, elle devait s'enfuir à toutes jambes pour échapper à la police. Lorsqu'elle arrivait chez elle, la sueur s'était immiscée partout, mais elle avait gagné.

Il était temps d'y aller. Ce matin, après plus de deux semaines de convalescence, elle allait devoir sagement retourner aux études. Paraît-il que le travail est nécessaire pour la remise dans le droit chemin du délinquant lambda. Dans ce cas, pourquoi n'y avait-il pas de cours d'arts plastiques?!
En effet, Lynn avait toujours considéré le travail purement scolaire comme une perte de temps. Il y avait tellement plus intéressant que d'apprendre par cœur des tables de multiplication ou de savoir combien faisait racine de vingt-cinq. Pourtant, elle connaissait tout cela. Et plus encore. Non qu'elle fut très intelligente. Juste avide de savoirs.

Elle enfila un slip, un soutien-gorge, un pull trop long, un jean trop large et sortit de la salle de douches. Il ne s'agissait pas d'arriver en retard.
Ses cheveux encore humides sentaient la fleur d'oranger lorsqu'elle entra dans la salle de travail. Le pansement à sa main était soigneusement caché par la manche de son pull. De l'autre elle tordait la laine, à peine angoissée...
A raison d'ailleurs, car elle espérait bien ne plus jamais voir celui qui manifestement serait son surveillant pour la matinée!



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MessageSujet: Re: Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!]   Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!] Icon_minitimeSam 14 Nov - 20:11

Un fou rire. Il n’arrivait plus à se calmer. Sur son emploi du temps, il avait pu lire « tutorat d’une détenue pour des cours de rattrapage. Détenue concernée : Lynn LLoyd ». Elle allait certainement être ravie de le revoir ! Après leur petite… Discutions dans les cuisines. Il gardait pour elle un certain ressentiment, il n’allait donc pas lui faire de cadeau. C’était la première fois qu’on lui demandait de s’occuper de la partie éducation. On avait finalement du remarquer dans son dossier qu’il avait fait des études, ce même si elles avaient du être interrompues à cause de la guerre. De toute façons, un manuel était mis à sa disposition, ainsi, il aurait pu être le dernier des crétins il aurait été capable d’assurer son cours. Le minimum était de savoir lire.

Dans la salle des gardiens, il discutait avec deux autres personnes autour du café matinal. Sur la table devant lui, le fameux manuel. Il était vieux et abimé. A certaines pages on avait griffonné des choses. Parfois des notes pertinentes, mais le plus souvent il s’agissait de vocabulaire orduriers ou de dessins vulgaires. C’était pourtant le moins détérioré qu’il avait trouvé. Il ne comptait de toute façon pas lui faire de réel cours, il prévoyait plutôt de régler ses comptes avec elle. Il n’avait pas digéré l’idée que son effigie soit taillée dans une vulgaire patate, ou encore moins qu’elle s’autorise à lui faire quelques remarques un peu trop pertinentes quand à son comportement violent.

Il mit sa tasse dans la pille de vaisselle sale, puis, il prit la direction de la salle de cours. La porté était entrouverte, et à travers celle-ci, il pouvait voir qu’elle était déjà là, attendant sagement son arrivée. Il ne savait pas si elle avait été mise au courant de qui serait son instructeur pour la matinée. Si ce n’était pas le cas, la chose ne pourrait qu’être plus amusante.
Il poussa la porte, et, avec un grand sourire, il vint s’installer au bureau face à la classe. Les poings appuyés sur celui-ci, il posa ses yeux sur la jeune femme. Non, elle n’était apparemment pas au courant que c’était avec lui qu’elle suivrait ses cours de rattrapage. Son sourire s’il avait pu se serait élargit jusqu’aux oreilles.

-Bonjour LLoyd. Ravi de vous revoir, comment va votre main depuis la dernière fois ? Mieux j’espère, parce que je ramasse le cahier à la fin du cours…

Il enleva son képi qu’il posa sur la table. Le coup qu’elle lui avait donné avait enflé son visage pendant quelques jours. Mais il n’y paraissait plus rien. Ca aussi il ne l’avait pas encore accepté.
Comme s’ils étaient à la petite école, il attrapa une craie et écrivit son nom au tableau. Ce jeu qui commençait l’amusait déjà.


-Je suis monsieur de Limal, ton professeur pour la matinée et… Tout le temps qu’il faudra pour rattraper ton retard.
Il se retourna, face à elle. Et oui, quand on sèche les classes, on fini toujours par être collé, ta maman ne te l’a jamais dit ?

Il remit la craie dans sa boite et s’assit sur sa chaise. Il attrapa le manuel qui était sur le meuble et commença à le feuilleter. Il n’avait pas encore choisi le sujet qu’ils aborderaient. Les math ? L’histoire ? L’écriture ? La moral ?
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Lynn Lloyd
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MessageSujet: Re: Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!]   Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!] Icon_minitimeSam 14 Nov - 22:57




De Limal...
Décidément. Ce dernier avait toujours le don de se trouver là où on ne voulait surtout pas l'y rencontrer. Deux semaines s'étaient écoulées depuis leur dernière rencontre. Un peu plus peut-être. Mais son sourire sarcastique n'avait jamais vraiment quitté l'esprit de la jeune détenue. Il la hantait. Pas pour l'avoir brisée sans aucune considération. Plutôt pour avoir fait preuve d'un tel plaisir à faire mal. Quiconque jouit ainsi de la souffrance des autres a forcément connu la même chose. C'était en tout cas la conclusion à laquelle Lynn était arrivé.
En effet, au cours de sa convalescence, la jeune femme avait maintes fois rêvé de son tortionnaire. Entre deux cauchemars enfiévrés où il lui brisait les doigts, les uns après les autres. Il lui arrivait parfois de renverser la situation et d'imaginer lui briser les jambes, puis les bras, puis... Mais à chaque fois lorsqu'elle se réveillait, la sensation était la même. Certes, cela la faisait sourire. Certes, elle éprouvait un certain plaisir, mais en aucun cas elle ne l'avait aimé pleinement. Il lui en était toujours resté un goût amer, une sorte de remord fade et sous-jacent. Alors que lui... Ce Limal, semblait accomplir le plus primitif de ses désirs, le plus instinctif. On aurait cru que le bourreau comprenait parfaitement ce que pouvait ressentir le torturé. A tel point que...

Lynn s'assit à la table face au bureau. Il y avait un cahier, ouvert à la première page où on avait manifestement inscrit son nom, ainsi que son matricule. Le papier granuleux était un peu jauni. Sans doute avait-il stagné trop longtemps sur une étagère dans une pièce un peu humide.
Elle croisa ses jambes sous la chaise, et ses mains sur ses cuisses, en élève appliquée et complètement insensible aux propos du maître. La rancœur n'en était pas pour autant oublié. Mais cette fois-ci il en faudrait plus pour la faire sortir de ses gonds. La souffrance a cette propriété, elle enseigne l'endurance, la maîtrise de soi. Limal en était d'ailleurs sans doute un très bon exemple.

Il y avait aussi un crayon sur la table. Un simple crayon à papier qu'elle saisit de la main gauche. Elle hésita d'abord, et s'arrêta soudainement.
Cela faisait longtemps qu'on ne lui avait plus parlé de sa mère. Très longtemps qu'elle avait banni le sujet de ses rares conversations. De mère? Elle n'en avait jamais eu. Jamais vraiment en tout cas. Le fait qu'il lui rappelle à l'esprit cet aspect de sa vie ne fit que l'effleurer. A vrai dire lorsqu'on rentre sagement de l'école un soir de novembre et qu'on découvre sa mère baignant dans une mare de sang et son père un pinceau imbibé de rouge à la main... Il est des choses qui n'ont plus d'impact sur vous. Mais ça le bourreau ne le savait sans doute pas. A moins qu'il ait pris le temps de lire son dossier.

Le crayon glissa à nouveau entre ses doigts, elle se mordit la lèvre. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était plus exercée à l'art d'écrire de la main gauche. Des années durant, à l'école, on lui avait dit qu'il fallait écrire de la main droite. Des années durant, elle s'était efforcée d'écrire de la main droite. Et elle y était arrivée. Simplement maintenant, celle-ci étant hors-jeu, il lui fallait revenir à ses débuts. Rien n'était gagné. Surtout que Lynn doutait fort de pouvoir attendre la moindre compassion de son professeur.

Les cheveux humides de la jeune femme avait dégagé son visage, dévoilant ainsi son application. Mais elle ne tarda pas à lever les yeux vers le tableau. Son regard traversa Limal de part en part... Comme s'il n'avait jamais existé. La détenue n'avait plus rien de vraiment humain, engoncée dans des vêtements trop grands, les yeux fixés sur le tableau attendant les consignes. On eut dit un automate.



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Leonard de Limal
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MessageSujet: Re: Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!]   Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!] Icon_minitimeSam 14 Nov - 23:31

Il avait fini par choisir l’écriture. Quoi de mieux pour lui faire regretter ses actes de rebellions que de la faire écrire ! De plus, il avait fait des études littéraires. Il était donc plutôt callé en la matière. Il allait commencer par un petit test, histoire de voir son niveau d’expression d’orthographe, etc… Le manuel proposait plusieurs sujets de rédactions, tous étaient plus ou moins basés sur la morale : « pourquoi le centre de redressement va y-il m’aider ? » « Que puis-je faire pour racheter mes actes ? » ou encore « Pourquoi ai-je fais le mal ? ». Mais un sujet en particulier attira l’attention de l’homme. Il était parfait.

-Bon, on va commencer par évaluer tes compétences. Je veux une rédaction en… Deux-cents mots sur le sujet suivant : « Pourquoi dois-je respecter les gardiens et membres du personnel de High Creek. » Je te donne une heure.

Ecrire une rédaction de deux cents mots en une heure était une chose, l’écrire avec la main bandée et en sale état en était une autre, il le savait bien. Il attrapa la règle en fer qui était sur son bureau et l’observa avec une certaine nostalgie. Qui ne s’était pas prit des coups sur les doigts à l’école. Personne, ou presque. Même lui qui avait pourtant été un excellent élève y avait eu le droit. Il y avait aussi cette punition où on restait à genoux dessus avec un atlas au dessus de la tête. Il s’était toujours dit pendant les longues minutes où il le faisait qu’un jour il deviendrait instituteur rien que pour faire subir cela aux élèves. Un rêve d’enfant rapidement envolé qui refaisait surface. Il lança un regard amusé à Lynn. Il savait déjà quoi faire si elle bravait son autorité, ou si elle rendait un travail médiocre.

Il se pencha pour prendre dans un des tiroirs de son bureau quelque chose. Il s’approcha de la table de la jeune femme et lui dit :

-Je suis gentil, voilà quelque chose pour t’aider. Il posa deux feuilles blanches à côté de son cahier. Des feuilles de brouillon, tu n’auras pas d’excuses, je veux quelque chose de soigné. Pas de rature !

Il retourna ensuite s’assoir à sa place. Il n’avait plus qu’à trouver de quoi tuer le temps pendant que son élève travaillait. Il regarda sur une étagère un peu plus loin. Il y avait quelques livres. Oui, pourquoi pas après tout. Il se releva pour aller jeter un coup d’œil. Presque que des manuels, quelques classiques et… Ah, Baudelaire. Il avait été le poète que Leonard prenait le plus de plaisir à étudier. Il n’y avait évidemment que son œuvre la plus connue : les fleurs du mal. Il connaissait le recueil pour ainsi dire par cœur. Tant pis, s’il n’avait que cela… Il s’empara du livre et retourna s’assoir. Il lu les poèmes qu’il préférait en premier, puis il se souvint d’une autre lecture, qu’il avait toujours sur lui et qu’il lisait depuis maintenant plus d’une semaine : le livre d’Alexander Duval. Il était toujours avide d’en connaître plus sur Camille, et sur ce qu’elle avait fait et vécu avant son arrivée ici.
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MessageSujet: Re: Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!]   Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!] Icon_minitimeDim 15 Nov - 2:09




Lynn écouta sagement les consignes. Et tout aussi sagement, elle attira le papier de brouillon à elle et se mit à mâchonner l'extrémité de son crayon à papier. Les allées et venues de Limal, tout comme ses regards pervers ne la perturbaient pas. Elle fixait le tableau d'un air songeur. Comme si son esprit était à des milliers d'années de là. Alors qu'il était là, tout près. Les rouages bien huilés, les pensées bien organisées, cherchant les fondements de sa rédaction. Les prémices...

Elle baissa la tête et plaça le crayon entre ses doigts. Sa main bandée resta à plat sur sa cuisse, cachée au creux d'une manche en laine qui n'avait plus de manche que le nom. La langue coincée à la commissure de ses lèvres, la détenue fronçait les sourcils, appliquée à la reconquête d'une main gauche récalcitrante. Réussir à dompter des muscles que l'on a délaissé pendant si longtemps n'est pas chose aisée. Pourtant certains disent que cela ne s'oublie pas... Un peu comme le vélo.

Le premier essai fut un échec flamboyant. Le crayon glissa maladroitement entre l'index et le majeur et barra la feuille blanche d'un trait noir et rageur. Mais Lynn ne se désarma pas de sa patience, les phalanges blanchies par la crispation, le deuxième essai fut plus encourageant. Elle réussit à écrire la première moitié de la question avant qu'un nouvel accent sombre viennent couper le premier. Une petite victoire certes, mais une victoire quand même.
Elle jeta un coup d'œil vers son professeur, et le voyant plonger dans une lecture pour le moins passionnante, elle s'accorda un sourire. Un maigre sourire depuis des semaines. C'est cet instant que choisit sa main blessée pour lui rappeler les erreurs passées, aussi le sourire se transforma-t-il bien vite en grimace.

Le visage fin et osseux reprit alors son impassibilité.
La jeune femme écarta les feuilles de brouillon et se saisit du cahier. C'était bon, elle se sentait prête. Les yeux mi-clos, elle prit une inspiration lente et se pencha au dessus des lignes encore vides.

" D'High Creek's Jail, si vous ne deviez retenir qu'une seule chose, retenez celle-là. Il n'existe qu'une seule loi. Celle des gardiens. Vous n'êtes plus que la poussière sur le col de leur uniforme. Plus que la mouche qu'ils écraseront d'un geste. Vous n'existez plus. Vous n'avez plus aucune consistance. Car devant la loi, tout le monde doit se plier. En deux, en quatre, en huit, en douze. Peu importe. Pliez-vous.
Si vous êtes ici, c'est que vous avez transgressé la loi. Si vous êtes ici, vous devez réapprendre à obéir. Et pour cela quoi de mieux qu'un personnel plus qu'intransigeant. Car les gardiens d'High Creek sont les représentants de la loi. Leur obéir, c'est obéir à la loi. Leur obéir, c'est rentrer dans le droit chemin, c'est intégrer la société. Ils sont les porte-étendards du Bien. Et le Bien a toujours combattu le Mal. Écouter leurs sages paroles et respectueux conseils c'est éradiquer l'essence même du mal. De Votre Mal. Ainsi votre âme sera lavée de tous ses péchés et trouvera enfin le repos que vous deviez lui accorder."


Elle se redressa et fixa de nouveau le tableau. Cela faisait cinquante-neuf minutes que l'exercice avait commencé. Il lui restait encore une minute pour reposer son poignet gauche crispé et tendu avant que la sentence ne tombe et que De Limal ne trouve une autre façon de s'amuser. A moins que Lynn ne trouve un autre moyen de le percer à jour. Pourquoi pas...
Elle écarta une mèche de cheveux fins et tourna le regard dans la direction de son professeur. Son regard était toujours aussi vide de sens, mais cette fois-ci il était bel et bien braqué sur le bourreau.



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MessageSujet: Re: Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!]   Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!] Icon_minitimeDim 15 Nov - 3:08

Il était concentré dans sa lecture. La plus part du carnet était rempli avec des articles de journaux découpés et collés avec soin. L’auteur qui était décidément sacrément taré, s’amusait à les annoter. Il était il va s’en dire coupable de tous les méfaits que relataient ces écrits, et il corrigeait méticuleusement toute les erreurs que les journalistes avaient pu faire. Tout ce qui venait de cet Alexander l’agaçait, il faut dire qu’il était pour lui une sorte de rival qu’il affrontait post mortem. Comme de nombreuses fois auparavant, il revint à la page de garde sur la quelle était collée la photo de l’homme. Il fronça les sourcils et referma le carnet dans un claquement sec. Il le remit ensuite dans la poche intérieur de son uniforme.

Il leva le nez vers la pendule. Le temps était maintenant écoulé pour Lynn qui n’avait pas bronché pendant une heure. Il en avait presque oublié sa présence. Sans un mot, il se leva et vint récupérer le cahier. L’écriture était maladroite, surtout au début. Mais elle devenait au fil des lignes, de plus en plus nette. Il avait donc vu juste, elle était droitière.
Il revint s’installer sur sa chaise et la première chose qu’il fit fut de compter scrupuleusement les mots. Quand il demandait deux cents, c’était deux cents ! Il en comptait ici vingt de moins. Ca partait mal pour Lloyd.

-Il me semblait avoir clairement demandé deux cents mots. Tu ne sais pas compter ? Tu préfèrerais peut être faire des math, ça te permettrait peut être d’apprendre à suivre des consignes correctement !

Il lut alors les écrits de Lynn avec plus d’attention. Dès les premières lignes, ça ne lui convenait pas. Elle se servait de cet exercice pour se plaindre. Sous un faux semblant de respect, elle était clairement en train d’accuser la politique de l’établissement. La suite était plus convenable, mais les premières lignes restaient définitivement une marque d’insolence.

-Je ne t’ai pas demandé d’écrire ton cahier de doléance ma vieille ! Une mouche, de la poussière. Oh pauvre petite, que tu es malheureuse… J’te signale que t’es nourrie, logée et blanchie, au frais de la société ! Ouais ma vieille ! Alors faudrait pas commencer à te plaindre. Tu fous rien de tes journées, tu dors, tu bouffes. Estime-toi heureuse qu’on essaye de te rééduquer. D’abord je ne t’ai pas demandé ce que toi tu étais ici, mais pourquoi tu devais respecter le personnel. –il arracha la feuille du cahier et la jeta dans la corbeille- c’est nul, nul, archi nul ! Tu recommences, t’as une demie heure, et cette fois je veux deux cents mots, deux cents ! Pas cent quatre-vingt-dix-neuf, pas deux cents un, deux cents mots, pigé !?

De sa place, il lui lança le cahier. Il visait sa tête, mais il semblait qu’il n’était pas précis. L’objet tomba piteusement sur le sol. Il lui aboya de le ramasser et de se remettre au travail. Cela lui laisserait le temps de poursuivre sa lecture. Oh grand dieu ce qu’il aimait ce job.
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MessageSujet: Re: Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!]   Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!] Icon_minitimeDim 15 Nov - 3:51




Lynn n'avait de rebelle que la mèche... Et l'âme. Mais qu'est-ce qu'une âme en ces lieux reclus? Rien. Absolument rien. D'ailleurs elle ne savait pas elle même qu'elle possédait un tel trésor. La vie se résumait parfois à une suite d'évènements sans queue ni tête, sans lien logique. Sans âme. Tel était la vie de la détenue.

Elle écouta patiemment et un à un les reproches qui lui étaient formulés par son professeur et ne broncha pas lorsqu'il tenta de lui lancer le cahier à la figure. Sa violence ne l'étonnait pas, elle en avait déjà fait les frais. Sa propension à passer de la plus cynique attitude à la plus irascible non plus. Cet être était au moins aussi tourmenté que les détenus qu'il était chargé de garder. Et ça Lynn en était de plus en plus certaine. Elle se remémorait le visage livide de son bourreau lorsqu'elle avait évoqué un potentiel passé de martyr. Si elle n'avait pas touché un endroit sensible, elle ne devait pas en être bien loin.
Un sourire léger flottait sur son visage lorsqu'elle se leva pour ramasser cahier et crayon. Une nouvelle idée venait de germer dans sa tête. Une idée démente qui lui causerait sans doute d'autres soucis, mais elle voulait savoir. Elle voulait comprendre.

"J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [*]
N’est-ce pas là votre cas, Monsieur de Limal ? N’êtes vous pas de ceux qui ont la rancœur tenace, la haine solidement ancrée aux chevilles ? Après tout, bien malin celui qui saurait dire ce qui se cache sous votre masque de cruauté insatiable. Vous avez souffert. Beaucoup sans doute. Et aujourd’hui, vous tenez enfin votre vengeance. Des détenus auxquels vous pourrez aisément faire subir ce que l’on vous a fait subir avant… Lorsque vous étiez à notre place. Vous avez carte blanche, vous pouvez briser ceux dont la tête ne vous revient pas, comme ceux qui vous paraissent trop faible. Du statut de victime, vous êtes passé à celui de bourreau. Auriez-vous vendu votre âme au Diable, Monsieur de Limal ? Ou ne chercheriez-vous pas plutôt une légitimation nouvelle ?
Mon avis vous importe peu. Je ne suis pour vous que la poussière en question sur votre col d’uniforme. Mais je pense que vous avez tord. Tord de croire que vous êtes incompris, que personne ne peut éprouver de la compassion à votre égard. Pour autant, vous êtes l’autorité, ayant droit de vie ou de mort sur moi. Respect donc."


Cette fois-ci, elle déposa le cahier fermé sur le bureau du professeur. Il s'était de nouveau plongé dans son recueil. Manifestement cela devait être passionnant. Lynn sourit. Un gardien qui appréciait la lecture, c'était peu courant.
La jeune femme tira sur la manche de son pull, et sourit à Limal. Il n'y avait rien de doux dans son sourire, rien de mauvais non plus. C'était bien davantage un sourire de circonstance qu'autre chose. Elle n'attendit pas plus longtemps. D'ailleurs, elle ne savait pas vraiment à quoi s'attendre. Elle aurait aimé autre chose que des remontrances. Mais pour une fois, elle préférait être moins téméraire et quitter la salle avant la tempête. Aussi, sans égard pour son professeur, elle rangea la chaise derrière son bureau et sortit de la salle de travail. Mieux valait regagner sa cellule avant de se voir rattraper (une nouvelle fois) par ses actes.




[*] Extrait des Fleurs du Mal de C. Baudelaire ~ Spleen II
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MessageSujet: Re: Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!]   Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!] Icon_minitimeDim 15 Nov - 12:49

Combien de temps avait-elle mit ? Il n’en savait trop rien. Il alternait ses lectures entre Baudelaire et Duval. Pas tout à fait le même style me direz vous, mais il faut dire que la lecture commençait à l’agacer. Il ne lisait d’ordinaire pas plus d’une heure d’affilé. Surtout quand il s’agissait de ce genre de livre. Quand il s’agissait d’une histoire, il était capable de rester concentré bien plus longtemps, mais là, il n’y avait pas vraiment de suite à attendre. Il écrivait sur une feuille à côté de lui quelques notes négligées sur les poèmes, pour voir s’il était encore capable de faire une analyse. La réponse était qu’il l’aurait surement été s’il s’y était vraiment mis.

Un bruit de chaise le fit sursauter. Elle s’était levée –sans autorisation- pour venir poser son cahier devant lui. Il regarda l’horloge, cela faisait approximativement une demie heure de travail en effet. Il voulu commencer à lire, mais il la voyait ranger ses affaires et filer. Il bondit de sa chaise et parti à sa suite dans le couloir, sa rédaction sous le bras. Il rattrapa rapidement la jeune femme, et il lui prit la main qu’il savait blessée, ne se gênant pas pour l’arrêter en la serrant plus que de raison.
D’un geste, il la projeta contre le mur, et il vint de mettre face à elle, un bras tendu près de sa tête, la main posée contre la pierre pour éviter qu’elle ne tente la fuite.

-Tu veux te faire la malle ? Qu’est ce qu’il y a ? Est-ce que tu serais trop timide pour entendre une petite critique sur ton travail ? Moi j’ai une idée, je vais te la lire à haute voix, ici même. Si c’est bon, j’te laisserai partir. Ouais, promis. Et si c’est encore un hors sujet… Je sais pas, j’aviserai.

Quoi qu’il arrive, il trouverait de toute façon toujours un défaut à la rédaction de la jeune femme. Elle était coincée… Mais Leonard ignorait encore le contenu du cahier… Il l’ouvrit d’une main, sans laisser la possibilité à la jeune femme de s’en aller, il s’éclaircit la voix et commença :

-« J’ai plus de souvenir que si j’avais milles ans » Du Baudelaire ? Mince, en te voyant on se demande si tu sais seulement lire. Mais je vois mal le rapport avec le sujet. Continuons. « N’est-ce pas là votre cas, Monsieur de… »

Il fronça les sourcils, et, furieux, il continua la lecture en silence. Ses yeux étaient noirs, et sa mâchoire tremblait de rage au fur et à mesure qu’il avançait dans la lecture. Il avait avancé con genoux pour bloquer sur le côté où il n’y avait pas déjà son bras la jeune femme. Hors de question qu’elle s’en aille après avoir osé écrire des choses pareilles.
C’était quoi cette saloperie, et pour qui elle se prenait cette merdeuse ? Il ne lu même pas les dernières lignes, il froissa sans trop s’en rendre compte le cahier, et approcha son visage de celui de Lynn. Ils étaient à quelques centimètres seulement.


-C’est quoi cette merde ? –Il haussa soudainement la voix- C’est quoi, cette putain de merde, tu peux me le dire ?! Il lui donna une gifle et appuya son avant bras contre sa gorge. Ca, tu vas le sentir passer, crois moi.

Dans une situation pareille, il ne pensait qu’à une chose. Une pièce bien particulière, située dans la zone des lieux interdits. Elle n’avait pas encore du la connaître, elle était ici depuis trop peu de temps. Certaines personnes l’utilisaient beaucoup, voir trop. Leo l’utilisait rarement. Les punitions, il savait les donner sans soucis dans le reste du centre. Il ne s’y rendait que quand il était vraiment, mais alors vraiment en pétard. Et c’était le cas. Qu’on porte un jugement sur lui, surtout s’il était juste –mais ça il ne voulait pas se l’avouer- il ne supportait pas. Et que cette petite foireuse aille jusqu’à le mettre sur papier, c’était trop, beaucoup trop pour ses nerfs.
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Lynn Lloyd
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Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!] Vide
MessageSujet: Re: Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!]   Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!] Icon_minitimeDim 15 Nov - 13:28




Lorsqu'il saisit brusquement sa main meurtrie, serrant plus que de raison, Lynn se mordit la langue jusqu'au sang pour éviter de pousser un cri. Il ne changerait pas. Telle une vulgaire poupée de chiffon entre les mains d'un enfant colérique, elle fut projeté contre le mur. Face à elle, le bras tendu coupant court à toute éventuelle tentative de fuite, il recommença sa diatribe. La détenue connaissait déjà ses intonations par cœur. Sa façon de se moquer d'elle, de la ramener à sa condition de larve. Son cynisme et sa cruauté. Tout ça, elle connaissait.
Mais la rage qui fit trembler sa mâchoire à la lecture du manuscrit, les éclairs que lancèrent ses yeux... Ça non. Jamais elle ne lui avait vu cette expression. Et elle ne put qu'en tirer une conclusion évidente. Elle avait vu juste sur toute la ligne. Pourtant, le sentiment d'avoir triompher de l'adversité, d'avoir percer à jour un être qui de mauvais n'avait que l'apparence... Ce sentiment ne lui procurait aucun plaisir. Car au vue de son attitude, elle devrait endurer de sérieuses remontrances.

Ce visage à quelques centimètres du sien seulement ne lui donnait envie que d'une chose: y mordre à pleine dents pour en retirer le masque. Et puis pourquoi pas, après... Panser des blessures, en comprendre d'autre, s'approprier un mal qui n'était pas le sien pour l'en défaire de son propriétaire. Tout cela était bien trop beau pour être vrai. Elle aurait du se douter que les gardiens d'High Creek avaient perdu toute humanité, que même si les raisons les plus sombres les poussaient à agir, ils restaient des monstres. Peu à peu, la violence et l'atmosphère de cette maison avait rongé leurs âmes, les avaient perverties même alors qu'elles étaient encore pures...

Elle écouta sans bouger ses cris. La gifle la frappa de plein fouet, elle toussa et cracha un peu de sang. Puis De Limal apposa son avant-bras sur sa gorge, elle blêmit. Les remontrances allaient être plus sérieuses que prévues. Beaucoup plus sérieuses. Et cette fois-ci, elle n'était pas sûre de pouvoir se relever.
Un poids pesa soudain sur ses épaules, un poids encore plus imposant que la voûte céleste portée par Atlas. Elle n'aurait su en trouver la signification. C'était comme si des années de solitude et de déroute venait à s'affaisser sur elle. Comme si soudainement, elle venait d'admettre le passé, et ce qui se profilait pour l'avenir.

Elle ferma les yeux. Son front se plissa et son visage se ferma. Elle était de toute façon à sa merci. Et quand bien même elle avait espéré autre chose, il fallait se rendre à l'évidence: De Limal n'attendrait jamais rien d'autre d'elle que le fait d'être une victime parfaite. Tant pis...
Sans doute ne fermerait-elle pas l'oeil de la nuit. Sans doute souffrirait-elle plus que de raison. Mais n'était-ce pas là le juste châtiment de ses péchés? Après tout, comme à l'accoutumée, elle n'avait qu'à s'en prendre à elle même.

Son corps se fit chiffon, elle crut qu'elle allait s'affaisser, mais la pression du bras sur sa gorge l'en empêcha. Elle ne pouvait pas parler. Quoiqu'il en soit, elle n'aurait pas su quoi dire. Que pouvait-elle dire? Rien qui ne se retournerait pas après contre elle. Il avait tout pouvoir, elle n'était que détenue. Mieux valait se rendre à l'évidence, se taire était sans doute la meilleure des solutions.
Du bout des doigts, elle repoussa l'avant-bras plaqué sur sa gorge. Il aurait tout loisir de lui infliger les pires tortures après. Sa main glacée rencontra la peau de son bourreau, un frisson la parcouru, elle se libéra de cette "étreinte" maladive et attendit patiemment que le châtiment tombe...



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Leonard de Limal
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MessageSujet: Re: Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!]   Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!] Icon_minitimeDim 15 Nov - 13:54

Elle avait perdu sa langue ? Dans les cuisines, elle ne se gênait pas pour dire ce qu’elle pensait si ses souvenirs étaient bons. Etrange, elle ne disait plus rien. Avait-elle enfin comprit qu’il fallait mieux faire profile bas ? Apparemment non, vu ce qu’elle s’était permit de lui rendre… Qu’elle crache du sang ne l’inquiéta pas, elle aurait bien pu s’écrouler comme la dernière fois, il n’aurait cette fois ci pas pitié et n’appellerait personne à l’aide. Il ne savait pas si causer la mort d’un détenu était passible de sanction, il s’en moquait d’ailleurs complètement. C’étai désormais une affaire personnel. Elle s’était attaquée à lui, il saurait bien lui rendre.

Alors qu’elle repoussait son bras, lui appuya plus fort d’un coup sec. Le message était clair : tais toi et subi. Attends que ça se passe, tu l’as bien cherché. Il lui siffla quelques insultes à l’oreille, puis, il la reprit par la main qui était blessée pour l’entrainer à travers les couloirs. L’endroit où il l’emmenait était loin, ils passaient par des couloirs de plus en plus sombres, de plus en plus sals, de plus en plus mystérieux. Il n’y avait rien, pas un bruit, si ce n’était ceux de leurs pas. Les bottes de Leo claquaient bruyamment, le pas était à l’oreille, sec et déterminé.
Alors qu’ils approchaient du but, ils purent entendre des cris, des pleurs, ce qui ressemblait à des supplications. Dans cette partie de l’établissement, on n’était jamais seul. Il y avait toujours quelqu’un quelque part qui s’amusait. La salle qu’il convoitait serait-elle libre ?

Ils arrivèrent devant la porte. Au moment même où le gardien voulu poser sa main sur la poignée, elle s’ouvrit. Une odeur à vous retourner le cœur s’en échappa. En face d’eux, un homme en uniforme. Il avait tombé la veste, et sa chemise maculée de sang était ouverte. Il avait dans la main un scalpel qu’il essuya d’un revers de manche, les yeux rivés sur Lynn, un sourire cruel sur le visage. Il fit un signe de tête à Leonard, lui indiquant que la place était libre. Ils n’échangèrent pas une parole, mais leurs regards et sourire en disait long.

Leonard précipité Lynn dans la pièce mal éclairée et il entra à sa suite, prenant soin de verrouiller derrière lui. Il faisait presque noir, l’odeur était pour ainsi dire insupportable. Il n’y avait pas de fenêtre, pas d’aération. On sentait que l’on marchait sur quelque chose qui n’était pas le sol propre ordinaire qu’il y avait ailleurs. C’était sal, mais il n’y avait pas assez de lumière pour qu’on sache ce que c’était exactement. Le cœur du gardien battait vite. Lui n’avait pas peur, il ne ressentait même aucun dégout pour cet endroit. Il était trop en colère pour pouvoir se concentrer sur quoi que ce soit d’autre que sa vengeance.

Il attrapa le cahier qu’il tenait toujours contre lui, l’ouvrit à la page de la rédaction maudite, l’arracha, la roula en boule et la jeta à Lynn.

-Pour commencer, tu vas ravaler tes vilains mots. Aller, mange.

Au sens propre du terme, oui. Il lui demandait bien de manger la feuille de papier. Il aurait très bien pu la garder, et la donner comme preuve à H de l’impertinence de la détenue. Mais non, c’était personnel. Personne ne serait jamais au courant de ce qui venait de se passer. Ce n’était pas lui qui irait le raconter, et il allait faire en sorte que la simple pensée de cette événement fasse trembler la jeune femme de la tête aux pieds.
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MessageSujet: Re: Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!]   Y a des jours comme ça... [Mieux vaudrait rester couchée!] Icon_minitime

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