La valse des cinq diables et le cri de la jeune infante

Ce matin était comme les autres. Mais le soleil était caché par un épais tapis de nuage et de crasse qui rendait le ciel si pauvre et si mourant que le prix d'un seul regard sur cette chappe de plomb qui s'était abattu sur l'institut ce matin-là était une horrible morosité qui poussait l'agneau à devenir un paresseux et le paresseux à faire une petite sieste. Mais pour ce qui était des démons enfouis en chacuns des pensionnaires, c'était une autre histoire. Les brutes étaient toutes en colère, les fous étaient tous en crise et Todd avait depuis un moment de plus en plus de mal à se débattre de sa schyzophrénie rampante qui le mordait de plus en plus fort. Comme un chien attrappant une corde et tirant de toutes ses forces pour faire casser son attache.

La matinée avait été rude. Le repas de midi vite passé, vite oublié. Todd était agité et plusieurs gardiens avaient remarqué son manque de concentration et sa tendance à vouloir sauter à la gorge de tous ceux qui s'approchaient un peu trop près de lui. Son regard dur et froid se promenait trop sur les mains des gars et sur les seins des filles. Il le savait et devait s'isoler. Il avait profité d'un moment d'inattention des gardiens et il avait prit la fuite.

Il entra dans la salle de bal comme une tempête furieuse et incontrôlable. il referma la porte derrière lui et saisit sa tête il se retourna et leva les yeux vers le plafond. Il secoua son buste et sa tête et laissa exploser sa colère.

- LAISSE-MOI EN PAIX !

Il retomba sur le sol à genoux, les mains posées sur le carrelage froid. Il était comme secoué par des soubresauts. Il... Il rigolait. Le bougre il rigolait. Son visage affichait une pitié déconcertée et il avait le visage calme, apaisé.

- Te laisser? Mais tu as besoin de moi, Todd

Il se ressaisit et étouffa un sanglot. Ses yeux se mirent à bouger, ils étaient paniqués et plein de peine. Il avait du mal à respirer et ses mains se serraient sur le sol.

- Jamais! Tu as profité de moi! Tu m'as fais si mal. VA-T-EN!

Il se redressa alors plongea un regard dur comme la pierre devant lui. Ses mains dans ses poches et la bouche sévère. Ses cheveux tombèrent devant ses yeux, la tête était un peu penchée en avant.

- Sale gosse. Tu oses mettre en doute mon engagement et mon efficacité? Tu aurais préféré t'en sortir tout seul face à Anstern?

Il se retourna avec colère, les yeux grands ouverts et la bouche surprise. Ses cheveux en arrière, la voix chevrottante et les larmes plein les yeux. Pointant un doigt accusateur dans le néant de la salle de bal.

- T'es dégueulasse de me reparler d'Anstern! Mais j'aurai préféré ne pas coller tes sales pattes et ta langue sur Désirée!

Il se retourna à nouveau et fit un mouvement dédaigneux pour chasser un doigt accusateur imaginair pointer vers lui. Il recula de quelques pas et poussa un seul petit rire étouffé.

- Cette dinde... Même pas capable de se laisser faire. Tu sais Todd tu m'as pris en traître ce jour-là t'aurais pas du partir comme tu l'as fait.

Il ferma les yeux. A cet instant ce fut étrange. Comme si deux personnes d'un même corps se mettaient à se battre. Puis Todd ouvrit un regard paniqué:

- NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON!!!

Il fut soulevé d'une convulsion, une secousse unique comme si levent l'avait plié en deux. Il retomba à genoux, laissant s'échapper son repas du jour et les larmes aux yeux. Son regard redevint dur et froid , il afficha un sourir sadique et satisfait.

- Ca t'apprendra Morveux. Aujoud'hui c'est moi qui Valse.