High Creek's Jail
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Une prison un peu étrange...
 
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On répare avant d'utiliser

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Leonard de Limal
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MessageSujet: On répare avant d'utiliser   On répare avant d'utiliser Icon_minitimeDim 15 Nov - 21:10

[=>Suite de "Un réveil agité"]

En plus de la crème, il savait qu’il avait une solution liquide pour les marques les plus récentes. Mais il ne l’avait pas utilisé depuis belle lurette. Aussi, il du ouvrir ses placards et les fouiller avec soin pour finalement trouver une bouteille en verre transparent, dans le quel était un liquide rouge qui ressemblait un peu à du vin. Il aurait été incapable de dire ce que cela contenait, encore une fois, il n’y avait pas d’étiquette. Mais la chose s’était avérée relativement efficace sur lui. Certes son corps restait marqué, mais de façon plus discrète. Il avait –dans le dos principalement- des marques comme celles de la jeune femmes, mais moins nombreuses et marrons. La seule chose qu’il ne pouvait pas soigner, c’était son oreille, à son grand malheur.

Il passa devant elle et lui montra ce qu’il avait dans les mains.

-Mais moi je sais comment. Je t’en donnerai quand j’en aurai d’autre, tu te le passeras tous les jours. Dans quelques temps, ça commencera à s’estomper.

Il rouvrit la porte, scruta le couloir, puis il la fit sortir. Les douches n’étaient pas loin, ce qui était pratique pour Leo le matin qui pouvait y aller en sous vêtements sans être trop mordu par la fraicheur du matin. Avant d’entrer, il regarda à nouveau attentivement. Pas un bruit d’eau, pas un bruit de pas, pas une conversation. La voie était libre. Il se posa la question de savoir s’il devait l’emmener dans les douches pour homme, ou les douches pour femme. Mieux valait aller dans celles des hommes, il y avait plus sa place. Et puis si une femme le trouvait en sa compagnie, elle serait certainement plus révoltée que si c’était un homme. La célèbre solidarité féminine…

- Lave-toi, ce sera mieux que les lavabos. Et puis ici, il y a de l’eau chaude. Je ne t’emmènerai pas ici tous les jours, alors profites en bien. Les douches prévues pour les détenus ne sont pas toujours bien chauffées, mais je préfère que tu te laves là bas plutôt qu’au robinet.

Ce n’était pas des conseils qu’il fallait lui donner, mais bel et bien des ordres. Sinon, il avait le pressentiment qu’elle ne le ferait pas.

Il se tenait un peu à l’écart. Il ne voulait pas être éclaboussé par l’eau. Il était déjà en train de marcher dans des flaques laissées par les toilettes du matin, il mettait de la terre partout et il n’aimait pas cela. Il eut envie de se déchausser, mais s’il devait remettre ses bottes après, alors qu’il avait les pieds humides, il sentait que cela ne serait pas une partie de plaisir. L’idéal était d’attendre à l’entrée qu’elle ai fini, cela lui permettait de la surveiller elle, mais aussi de surveiller les allés et venus des autres gardiens.


-Quand tu seras sèche, tu viendras que je te mette de la crème dans le dos.

De toutes façons, pour le dos ou ailleurs, elle allait devoir venir le voir puisqu’il avait gardé sur lui sans même s’en rendre compte le tube de crème et la bouteille. L’un comme l’autre avait une désagréable odeur de plantes écrasées, mais cela restait la seule chose efficace qu’il avait sous la main. Si elle en mettait tous les jours, elle allait perdre cette odeur de miel qu’il aimait tant. Tans pis, cela durerait le temps que cela durerait, mais il fallait la soigner.


Dernière édition par Leonard de Limal le Dim 15 Nov - 21:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On répare avant d'utiliser   On répare avant d'utiliser Icon_minitimeDim 15 Nov - 21:11

Elle hocha la tête à sa réponse, bien sûr qu'il savait. Oh bien sûr, il ne pouvait pas tout savoir, mais cela lui semblait aller de soi qu'il en sache plus qu'elle, il lui était supérieur, impossible d'en douter.

A pénétrer ainsi dans sa chambre, elle se découvrit une certaine curiosité, encore très étouffée, et qui ne fut pas particulièrement assouvie par l'aspect dépouillé de la pièce, mais Camille n'aurait pas été Camille si elle avait trouvé à y redire, aussi, son regard s'était sur Monsieur Leonard, elle l'avait regardé fouiller dans ses affaires, debout non loin de la porte, ses mains sagement croisées et ramenées dans les plis de sa jupe. Elle n'avait jamais rien su d'autre à propos de Maître Alexander que ce qu'elle en voyait, rien sur son existence avant elle, rien sur son enfance, ni sur ses origines. Il ne parlait jamais de lui, et jamais d'elle non plus. Pour tout dire, Camille ne savait même pas comment elle avait été trouvée, ni qu'elle avait été trouvé.

Faisant preuve pourtant d'un instinct relativement étonnant, elle ne l'avait jamais considéré comme son géniteur. La question de la procréation n'était que très vague pour elle, encore aurait-il fallu qu'elle se considère comme une femme, et ce n'était pas gagné. Elle se considérait comme étant Camille, rien de plus, rien de moins.

Elle le suivit en silence jusqu'à la salle d'eau, et l'écouta attentivement, avec un hochement de tête pour signifier qu'elle avait entendu et compris, avant de faire quoi que ce soit d'autre.
Ensuite, elle se déshabilla, considérant l'endroit pour trouver un coin où poser ses vêtements et s'assurer qu'ils resteraient au sec. Une fois nue, elle frissonna au contact de l'air encore trop frais, traversant avec une certaine précaution les flaques laissées-là avant de rallier les douches proprement dites. De dos, avec ses longs cheveux détachés, elle avait presque l'air d'être normal, une jeune femme très mince, pourvue d'à peine quelques rondeurs, la masse noire dissimulant les cicatrices de son dos.

Elle ouvrit le robinet, et tressaillit légèrement sous la chaleur de l'eau qui commençait à ruisseler sur elle. Mais bien vite, elle baissa la tête en avant et poussa un long soupir d'aise. Un très rare moment de détente s'annonçait, même s'il ne le lui avait pas ordonné, elle en aurait profité, simplement moins consciemment.

Elle resta dos à lui, non qu'elle ne veuille pas le voir, ou qu'elle ai été gênée, mais il avait dit qu'il ne voulait plus voir les marques infligées par maître Alexander, aussi faisait-elle ce qu'elle pouvait pour obéir quand bien même ses moyens étaient minces.

Camille était quelqu'un de soigné, l'avait toujours été, et ainsi, tandis que les boucles de ses cheveux s'étiraient, alourdies par l'eau, jusqu'à venir frôler la naissance de son postérieur, le contraste était encore plus frappant. Avec la légère buée qui commençait à s'élever, il était tout à fait possible, si on y accordait de l'attention, de voir la très nette différence entre ce qui appartenait uniquement à Camille, ses cheveux, ses mains, son visage, et ce qui avait été propriété et terrain de jeu de sir Alexander, le reste de son corps. Les uns étaient soigneusement entretenus, conservés en bonne santé, mis en valeur sans en faire trop, le reste était ravagé et la beauté qu'il avait pu avoir avait été méthodiquement saccagée.

La jeune femme profitait de cette douche bien chaude, frissonnant par instants à cause d'on ne sait quoi, elle la savourait presque.
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MessageSujet: Re: On répare avant d'utiliser   On répare avant d'utiliser Icon_minitimeDim 15 Nov - 21:38

Il entendant que de temps à autre on passait dans le couloir, fort heureusement, personne n’entrait. Il jetait des coups d’œil anxieux et répétés à la jeune femme qui se douchait. Ses cheveux cachaient les cicatrices de son dos. Et ses jambes elles, n’étaient pas marquées ou presque. Mis à part sa maigreur, on l’aurait presque dit normale, voir belle. Il se prit à sourire en la regardant se laver. C’était incroyable ce que ses cheveux semblaient plus longs quand ils étaient mouillés. Sa mère aussi avait des boucles, et il avait ressenti la même sensation la seule fois où il les avait vu mouillée, cet été où ils étaient allés à la mer un week end.
Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas pensé à sa famille. Il évitait d’y songer trop souvent, cela créait toujours en lui une certaine mélancolie.

Il fut tiré de sa rêverie par une conversation. Celle de deux femmes qui venaient d’entrer dans les douches d’à côté. Mince ! Une chance qu’il ait choisi de la faire se laver dans la cabine des hommes. Elles parlaient de tout et de rien, et lui espérait qu’elles seraient soit très longues, soit très brèves. Histoire qu’il ait le temps de s’en aller discrètement avec Camille. Au risque de se mouiller, il s’approcha plus près d’elle et lui dit sur une voix basse mais autoritaire :

-Accélère un peu le mouvement ! Tu n’auras qu’à sortir en serviette, je te mettrai la crème dans ma chambre.

Il retourna ensuite à l’entrée de la grande cabine commune. Le mur qui séparait celle des femmes de celle des hommes ne montait pas jusqu’au plafond. Aussi, il pouvait à loisir entendre ce que les gardiennes disaient. Mais cela voulait dire qu’elles pouvaient elle aussi entendre ce qui se passait à côté. Il sorti quelques instants dans le couloir, il regarda à droite, à gauche. Personne. La porte de sa chambre n’était pas loin, il n’y avait plus qu’à espérer que personne ne mette le nez ici jusqu’à ce que la détenue ai fini sa toilette.
Il rangea le tube de crème et le flacon de lotion dans les poches amples de son uniforme. Il fallait qu’il soit prêt à partir dès que ce serait possible. Il aurait pu la laisser là, et lui dire de le rejoindre dans la chambre, mais il suffisait qu’elle tombe entre deux sur quelqu’un qui savait qu’elle ne travaillait pas ici pour qu’il ne la récupère pas en un seul morceau.

A côté, ça parlait, encore et encore. Apparemment, elles en avaient pour longtemps. Surement qu’elles ne prenaient pas leur service avant 10 heures comme parfois. L’une demanda à l’autre du shampoing. Ah, si elles se lavaient les cheveux, ils avaient le temps. Quoi de plus long qu’une femme sous la douche en plein soins capillaires. Il fallait les laver une fois, deux fois, les rincer, les sécher, s’habiller, pourquoi pas se maquiller. D’ici à ce qu’elle sorte, lui et Camille seraient en sécurité chez lui, il aurait certainement eu le temps de s’occuper de ses cicatrices avant qu’elles ne passent devant sa porte.
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MessageSujet: Re: On répare avant d'utiliser   On répare avant d'utiliser Icon_minitimeDim 15 Nov - 23:04

Une fois bien trempée, elle reprit son savon, dont elle se frotta machinalement le corps, partout, soulevant ses cheveux pour atteindre son dos.

Elle releva la tête lorsqu'il lui parla, le regarda par-dessus son épaule et acquiesca, elle avait à peine dit quelques mots depuis son réveil, et pour tout dire, elle semblait presque triste de ne pouvoir se livrer à ses activités habituelles, mais bien sûr, n'en dirait strictement rien à moins qu'on lui pose la question.

Elle finit de se rincer sans prêter grande attention à la discussion qui se tenait de l'autre côté du mur, elle ne supportait pas les femmes, ne l'avait jamais fait, dévorée par une jalousie très soigneusement entretenue, attisée et ancrée au plus profond d'elle par un sir Alexander qui n'allait certainement pas se priver de cet autre moyen de contrôle et d'emprise.

Si elle l'avait pu, elle aurait passé plus de temps sous la douche, le bruit de l'eau, la chaleur, la sensation de ruissellement sur elle étaient des choses qu'elle appréciait beaucoup, peut-être même l'envie de voir Monsieur Leonard la rejoindre aurait-elle pointé au bout d'un moment, mais rien de tout cela ne lui traversa l'esprit, il désirait qu'elle se dépêche, c'est ce qu'elle fit, sans se demander pourquoi, sans rechigner. Elle referma le robinet et se dirigea vers sa serviette avec un violent frisson, frappée de plein fouet par la différence de température. Trop peu épaisse pour bien résister au froid, elle s'enveloppa tant bien que mal dans une serviette trop petite pour conserver assez de chaleur, en tentant de réprimer ses grelottements.

Elle s'empara de ses vêtements qu'elle serra contre elle en un bien piètre rempart contre le froid et vint se tenir près de Monsieur Leonard, ses cheveux trempés gouttant sur le sol, elle clignait de yeux pour en chasser les quelques gouttes qui venaient emperler ses cils.

    J-j-j'ai fini, M-m-monsieur L-l-léonard.


Elle n'avait pas la moindre idée de ce que serait la journée à venir, ni de ce que Monsieur Leonard comptait faire. Elle se doutait bien qu'elle ne serait pas autorisée à rester avec lui toute la journée, elle détestait cette idée, elle voulait s'occuper de lui, satisfaire le moindre de ses désirs, s'assurer qu'il se sentait bien.

Elle tendit la main vers lui, comme pour le lui dire, pour lui demander ce qu'il voulait, ce qu'il attendait d'elle, mais rien ne vint. Elle avait la sensation tout à fait présente qu'il n'était pas un maître comme maître Alexander, il était un monsieur, ce qui faisait une différence certes subtile, mais fondamentale. Elle avait l'impression qu'il voulait qu'elle soit autrement qu'une simple poupée très obéissante, qu'il voulait qu'elle soit plus que ça.

Mais quoi? Impossible à dire pour elle qui n'avait jamais connu autre chose que les volontés de sir Alexander, pas jusqu'à aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: On répare avant d'utiliser   On répare avant d'utiliser Icon_minitimeLun 16 Nov - 14:25

Il sursauta quand Camille arriva derrière lui. Il était tellement concentré sur ce qui se passait à côté et dans le couloir qu’il ne l’avait pas entendu arriver. Ses cheveux dégoulinaient, et à la voir mouillée et grelottante ainsi, elle semblait encore plus maigre qu’elle ne l’était. Cela n’allait pas s’arrangé quand ils sortiraient dans le couloir où les murs étaient en pierre nue. Il y avait des courants d’air assez violent, qu’importe. Mai il avait tout de même pitié d’elle. Il enleva sa veste et il la posa sur les épaules de la jeune femme. Elle serait mouillée, à cause de ses cheveux. Il en avait une deuxième, il n’aurait qu’à en changer. Il ne voulait pas passer la journée avec une tenue négligée.

Il lui fit signe de la suivre au moment où il s’engagea en dehors des douches. Il tenait la main qu’elle lui avait tendu et la pressait pour se rendre jusqu’à chez lui. Il chercha à tâtons ses clefs quand il se rappela qu’elles étaient dans le vêtement qu’il avait donné à Camille. Il passa donc derrière elle pour attraper le trousseau sans la lui enlever. A bien y réfléchir, il était très imprudent avec elle. Il avait dormi en sa présence, il lui confiait une veste dans la quelle se trouvaient toute les clefs ou presque de la maison de correction, et il l’introduisait même dans l’aile réservée au gardien. Il aurait suffit qu’elle joue un jeu avec lui, qu’elle attende une seconde d’inattention et les conséquences auraient pu être désastreuses. Mais ça, il n’y pensait à vrai dire pas vraiment.

Il poussa la porte et fit entrer la détenue. La température était dans cette pièce plutôt agréable. Mais pour qu’elle se sente réellement à l’aise, il attrapa le dessus de lit, et il l’enveloppa avec. Qu’il soit mouillé n’était pas un problème, lui-même se couchait souvent alors qu’il s’était à peine séché. Il pu ainsi récupérer sa veste qu’il posa sur le dossier d’une chaise, devant le radiateur.


-Habille-toi rapidement, laisse juste ton dos nu, que je puisse m’en occuper.

Pendant ce temps, il fouilla sa penderie pour trouver une veste d’uniforme propre. Il l’enfila et transféra tout ce que l’autre contenait dans ses poches : des clefs, quelques papiers, ses cigarettes, un briquet, ses gants. Et bien sur, dans la poche intérieur, le carnet rouge d’Alexander Duval qu’il avait désormais toujours sur lui, afin de pouvoir le lire dès qu’il avait un peu de temps libre.
Ah ! Il allait presque oublier de récupérer la crème et la lotion. Il ouvrit de nouveau la porte de son placard où il savait qu’il lui restait un peu de coton, et en imbiba un généreux morceau avant de revenir vers Camille.

-S’il y’en a qui sont encore ouverte, ça risque de faire un peu mal. Tu n’as qu’à aller sur le lit, allonge toi sur le ventre.

Par curiosité, il renifla le coton. Non, décidément, il n’aimait pas cette odeur. C’était comme dans son souvenir. Mais il regarda le dos meurtri qu’il avait en face de lui, il préférait la lotion à la vue d’une peau si abimée.
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MessageSujet: Re: On répare avant d'utiliser   On répare avant d'utiliser Icon_minitimeMar 17 Nov - 3:23

Elle lui jeta un regard de gratitude lorsqu'il l'enveloppa de sa veste, elle avait un peu moins froid malgré ses grelottements encore bien présents. Elle suivit, sa main dans la sienne, sans avoir envie de la retirer, sans songer à la serrer pour autant, c'étaient le genre de choses qui ne lui traversaient pas l'esprit. Depuis qu'elle était arrivée ici tout lui semblait irréel, maître Alexander n'était plus là, et elle s'efforçait de ne pas trop y penser, elle se sentait complètement perdue, heureusement monsieur Leonard était là.
Mais tout était si différent avec lui qu'elle avait du mal, énormément de mal à s'y retrouver.

Elle tressaillit légèrement quand il passa derrière elle, se demandant un instant ce qu'il allait faire, mais il se contenta de fouiller dans les poches, ses clés, bien évidement, elle aurait dû d'elle-même penser à les lui donner avant même qu'il fasse le geste de les prendre.

Mais trop tard à présent, elle entra, et ne parvint pas à retenir un soupir de soulagement, il faisait bien meilleur ici, et elle se sentait bien moins engourdie. Elle s'emmitoufla sans hésiter dans le couvre-lit, qu'elle laissa retomber aussitôt lorsqu'il lui dit de s'habiller. Elle prit tout du moins le temps de le plier, pour le déposer sur le lit, et de pendre la veste là où elle pouvait. Puis elle s'attacha à passer bas et sous vêtements, avant d'enfiler sa jupe.

Elle le regarda fouiller, sans vraiment tout à fait comprendre ce qu'il faisait, trop déboussolée par trop de différences avec sa vie si bien réglée, si pleine d'habitudes et de routine. Sans même réfléchir, elle s'allongea sur le lit, ses bras trouvèrent l'oreiller qu'elle ramena contre elle pour le serrer. Elle n'avait pas l'air tendue, ni inquiète, elle enfouit simplement son visage dans l'oreiller, laissant ses cheveux glisser sur le lit, elle n'avait même pas pensé à les écarter de son dos, cette odeur qu'elle sentait vaguement, elle n'avait pas envie de la sentir.

Elle avait l'air désagréable, elle préférait l'odeur du miel, oui, ça, c'était une odeur qu'elle aimait. Mais Monsieur Leonard voulait, alors pourquoi aurait-elle songé à refuser? Elle ne le ferait pas, elle ne le ferait certainement jamais. Face à lui, tout comme face à sir Alexander, elle ne disait jamais que oui, toujours oui, le non ne venait que face à ceux qui ne méritaient pas qu'elle leur obéisse. Il y en avait ici, c'était certain, il y en aurait. Fugitivement, elle se demanda si Monsieur Leonard l'empêcherait de faire comme elle avait toujours fait, s'il refuserait qu'elle agisse comme maître Alexander le lui avait appris.

Peut-être. Elle ne lui poserait pas la question, elle saurait, le moment venu, et si elle ne savait pas assez tôt, la punition viendrait. Elle n'avait pas peur des punitions, elle n'avait peur que de décevoir. Ici, au chaud, à se faire étrangement choyer par cet homme, elle ne savait pas si cette inquiétude était en faveur de Leonard ou d'Alexander, elle n'arrivait plus à savoir, elle ne voulait pas savoir.

Trop, trop d'un coup, son esprit ne pouvait faire autrement que de fuir la réalité, trop effrayante, trop déstabilisante, si elle avait été plus au fait de ce que c'était, elle aurait eu peur de devenir folle, tous ses repères avaient disparu en un claquement de maillet, et cet homme qui prenait soin d'elle comme personne ne l'avait jamais fait ajoutait encore à cette détresse sourde qui semblait ne pas vouloir la quitter de si tôt.
Sans vraiment savoir pourquoi, des larmes lui montèrent aux yeux, dissimulées par l'oreiller et par ses cheveux. Le seul signe que l'on pouvait en voir fut la crispation de ses épaules, mais elle pouvait être prise pour n'importe quoi.
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MessageSujet: Re: On répare avant d'utiliser   On répare avant d'utiliser Icon_minitimeMar 17 Nov - 22:32

Leonard vint s’assoir à côté d’elle, au bord du lit. Le matelas n’était pas large, et il était mou. Le simple fait d’être là au milieu le faisait pencher presque dangereusement. Ce n’était pas parce qu’on devenait gardien qu’on avait tout à coup accès au luxe. La seule chose qu’on obtenait, c’était le pouvoir. Le pouvoir et une certaine protection contre… Contre ça.

Son regard semblait absorbé par la peau abimée de Camille. Il la fixa sans bouger un certain temps, sans remarquer une seule seconde qu’elle était en train de pleurer. S’il avait du voir que ses muscles étaient tendus, il aurait certainement pensé que cela été du au fait qu’elle avait peur d’avoir mal, à cause de la lotion. Pourtant, il ne voyait rien d’assez récent pour que la chaire entre directement en contact avec le produit. C’était une sorte de désinfectant, qui n’était normalement efficace que peu de temps après coup. On n’était jamais assez prudent, il fit glisser avec douceur le coton imbibé sur toute la surface qui était à soigner.
L’odeur bien que très naturelle était fort désagréable, surtout maintenant qu’elle se trouvait mêlé au parfum vanillé de Camille. Le mélange était des plus étranges : une odeur très sucrée, et une odeur qui ressemblait à l’herbe humide et coupée qui attend depuis un peu trop longtemps. Quand l’homme balaya de la main les cheveux de la détenue pour mieux s’occuper de ses épaules et de sa nuque, les effluves de son shampoing se firent plus fortes et un instant il pu savourer cette douce odeur sans qu’elle ne soit gâchée.

Il attendit quelques instants que cela sèche, il se leva pour mettre le coton utilisé dans la corbeille puis il revint à sa place et ouvrit le tube de crème. L’odeur était plus agréable, pas des plus raffinée, mais elle restait aisément supportable. De plus, après application, elle disparaissait. Preuve était que Leo en mettait tous les matins et qu’il n’en était pas pour autant imprégné. C’était plutôt la consistance qui n’était pas ragoutante. La pâte était épaisse et verdâtre. Il n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait bien y avoir là dedans. De l’argile, peut être ? Pour la couleur. Il avait demandé de quoi cicatriser convenablement, et il recevait un de ces tubes sans étiquette toutes les deux semaines. Il n’en demandait pas plus.
Il s’assura que les cheveux de Camille ne risquaient rien, et il commença à étaler la crème dans son dos. Il posa pour commencer quelques noisettes ici et là, puis, il y alla avec le plat de ses paumes. Ses gestes se transformèrent en une sorte de massage. Il fallait frotter longtemps pour que le mélange s’imprègne complètement. C’était une étape dont il se serait bien passé le matin. Surtout pour le dos, exception faite de quand il trouvait quelqu’un dans les douches qui n’était pas trop pressé pour l’aider, il devait se tordre et se tortiller pour y arriver seul.


-Retourne-toi, le dos c’est bon.


Maintenant qu’il l’avait, elle pourrait peut être s’occuper de cette corvée à sa place. Il avait vu la veille qu’elle s’occupait de lui comme la meilleure des épouses l’aurait fait. Mais il n’allait quand même pas sauter du lit tous les matins, aller la chercher, l’emmener ici, lui faire prendre sa douche en fraude tout cela pour qu’elle puisse l’aider à étaler sa crème. Ce serait un luxe que peut être il pourrait s’accorder de temps à autre, un jour comme celui là où ils se retrouveraient seuls à seuls, avec peu de chance d’être dérangés.
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