Flânerie nocturne. with Ethan.

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Tout était désert. La nuit était tombée, et elle se baladait dans les couloirs. Rien de plus que de l’angoisse malvenue. Elle n’arrivait pas à rester dans sa chambre, il lui était impossible d’être calme. Elle n’arrivait plus à dormir, parce qu’elle avait trop de questions dans son esprit. Questions concernant l’établissement, et sa vraie logique. Elle n’était pas sûre de croire encore en ce que lui avait inculqué H. Et ça l’inquiétait. La solution, c’était de ne pas aller au lit, car quand elle dormait, elle rêvait. Rêves où elle se revoyait prisonnière, c’était terrible.
Terrible.
Elle retardait le plus possible le moment de dormir. A coup de cafés. Ce soir là, les bottes de Mary claquaient contre les pierres du couloir, et elle était vêtue, pas d’un pyjama, mais d’une chemise dentelle et d’un pantalon noir. Sexy. Bien qu’il n’y ait personne pour la voir, ce qui était bien dommage.
Elle comptait se rendre en cuisine, dans le but de prendre un café, qui lui déclencherait à coup sûr des crampes d’estomac. Au moment où elle posa la main sur la poignée de porte, elle se ravisa. Elle n’avait pas envie d’un café. Il faisait nuit et elle avait l’établissement pour elle toute seule. Il fallait le visiter. Elle connaissait déjà pas mal d’endroits de la prison... pas tous. Elle se demanda si la bâtisse avait des secrets... un vieux truc comme ça, ça cachait des choses, non? Elle eut un sourire bref. Quelle gamine, pfff. Il n'y avait que les enfants pour se dire que c'était l'endroit rêvé pour jouer aux explorateurs. Mais elle s’en tint néanmoins à cette idée, et se retourna dans le but d’aller dans les étages. Elle n’était pas souvent allée dans ce genre d’endroits. Un jour, elle avait trouvé un prisonnier, sous l’escalier de l’Aile Est. Pavel. Il était où, lui? Qu’est-ce qu’on en avait fait? Elle lui avait juré de le protéger, n’avait pas tenu sa promesse. Tant pis, après tout, il n’avait qu’à pas être un jeune à replacer dans le droit chemin. D’ailleurs, ils méritaient tous ce qu’on leur faisait subir ici. C’est en essayant de se persuader de ça qu’elle arriva dans un endroit étrange. Le grenier. Elle n’avait pas le droit d’être ici, même si c’était une gardienne. Pourtant, elle ne voyait vraiment ce que cet endroit avait de particulier. C’était une vieille salle en bois, dont l’aspect le plus particulier était la poussière. Elle avança un peu. Inconsciente. Elle se disait qu’il fallait mieux partir, tout en ne pouvant s’empêcher de rester. C’était peut-être parce que c’était interdit, tout ce qui était interdit était plus beau. Mais elle ne se sentait pas vraiment à sa place. Qu'est-ce qu'elle devait chercher déjà? Ah oui... des secrets cachés. Mouais. Elle s'avança un peu plus. Et se demanda si ce qu'elle faisait n'était pas idiot.

Ethan était arrivé la veille. La première chose qu’il avait remarqué, et qui l’avait profondément déçu était que les prisonniers n’étaient pas autorisés à garder leurs écrits. Heureusement, il avait réussi à garder le carnet et le matériel qu’il avait apporté le plus simplement du monde dans sa valise. Le gardien qui l’avait accueilli n’aurait-il pas du le fouiller ? Il avait eu l’air pressé d’en finir avec lui, et il s’était contenté de le déposer devant sa cellule, le laissant seul avec ses pensées et le règlement accroché au mur.
En garçon sage, Ethan avait prit le temps de le lire de long en large, et jusqu’ici, il n’y avait pas une seule fois fait entorse. Il allait pourtant de devoir se résoudre à désobéir, s’il voulait garder une trace écrite de ce qui lui était arrivé. Toute la soirée et toute la journée, il avait répété dans sa tête le récit de son arrivée. Il ne voulait oublier aucun détail, peut être que par la suite, l’un d’eux s’avérerait utile pour son article.

Finalement, ce soir là, il s’était éclipsé juste après le diner, pour aller dans une salle dont il avait entendu parler pendant l’un de ses cours. A ce qu’il paraissait, il existait une aile interdite, mais à la quelle il était plutôt facile d’accéder. Si ce n’était pas trop froid, et bien protégé de l’humidité, il pourrait s’y installer pour son travail, il pourrait même tenter de trouver une cachette pour son carnet qui s’il avait bien comprit n’était pas en sécurité dans sa cellule qui menaçait de se faire fouiller à tout instant.
Dans le couloir, il entendit deux personnes converser. Pris de panique, il commença à courir au hasard, les autres qui ne l’avaient pas repéré avant, l’avait détecté à cause du bruit de sa course. Il trouva la porte du grenier et s’y enferma. Il attendit silencieux plusieurs minutes, mais ils avaient apparemment abandonné les poursuites. Soulagé, il alluma la lampe qu’il avait pris avec lui, et jeta un coup d’œil aux alentours. Il y avait un peu de bazar, c’était parfait. Cela donnerait lieu à de bonnes cachettes.

Il trouva une place sur le sol et s’installa. Il regarda son carnet, très fier de la page de garde qu’il avait fait à la calligraphie, puis, il se lança dans le compte rendu de ses premières heures dans High Creek. Cela ressemblait plus à un journal intime qu’à un article, mais il comptait mettre le tout au propre une fois qu’il aurait été acquitté. Il n’oubliait rien, le voyage, sa rencontre avec Camille, le gardien blond dont il ne connaissait pas le nom, l’attente les mains sur la tête, le coup qui avait été donné à la jeune femme… Il ne faisait pas que relater les faits. Sur la page de gauche, il notait toutes ses impressions personnelles. Il préférait séparer les deux, son papier se devait d’être le plus objectif possible.

Il avait presque fini d’écrire ce qui s’était passé dans la matinée quand la porte grinça. Paniqué, il éteint la lampe promptement, et il cacha ses écrits en lieu sur. Il était maintenant de bon ton de sauver sa propre peau, mais il avait fait du bruit en dissimulant le carnet. Son esprit fonctionnait à 200 à l’heure. Il n’avait qu’à faire croire qu’il était gardien, ils devaient être nombreux et ne se connaissaient pas tous entre eux. Il se leva, d’apparence calme et s’approcha. Ce n’était pas deux hommes qu’il avait en face de lui comme il s’y serait attendu –il avait pensé que ceux qui le poursuivaient avaient fini par le retrouver- mais une jeune femme. Détenue ? Gardienne ? Il n’en avait pas la moindre idée. Autant croire qu’elle était gardienne, et se comporter comme s’ils étaient des collègues.

-Bonsoir. Je peux vous aider ?

Il marchait droit, les bras le long du corps. Sa tenue était irréprochable, un pantalon noir et une chemise blanche sans un faux pli. En plus de cela, il était imposant parce que de grande taille. On aurait facilement pu tomber dans la supercherie, mais il état fort rare à High Creek de rencontrer un gardien que l’on avait jamais vu. De plus, il était fort probable que la personne en face d’Ethan l’ai déjà croisé en tant que détenu, même avec le peu de temps de présence qu’il avait à son actif.

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Elle avait eu peur. Il s'était levé comme ça, et elle n'avait pas du tout prévu qu'il y ait quelqu'un là. L'obscurité de la pièce ne lui permettait pas de voir complètement le visage de l'homme, mais elle pouvait voir qu'il était grand. Blond, aussi. Un peu plus jeune qu'elle, certainement. Qu'est-ce qu'il faisait ici? Même dans les lieux interdits, on pouvait pas être tranquille?
Mais la question la plus importante demeurait: détenu ou gardien? Si c'était un détenu, elle n'avait pas de soucis à se faire: on pouvait tout faire à un délinquant, même quand on était en tort. Mais si c'était un gardien qui avait eu l'autorisation de monter ici, elle était dans une situation plus dangereuse. Pour l'instant, elle penchait plus du côté de gardien: un prisonnier n'était pas bien habillé, et ce jeune homme avait l'air de sortir d'une réception mondaine. Mais si c'était un gardien, c'était étrange, car l'endroit où il se trouvait avant de se lever ressemblait à une cachette.

-Vous pouvez m'aider. Je cherche un secret.

Le jeune homme allait la prendre pour une imbécile, c'était certain. Mais bizarrement, maintenant qu'ils étaient tous les deux, elle se sentait en confiance. C'est toujours plus facile à deux: s'il venait quelqu'un qui les découvrirait, elle pourrait toujours rejeter la faute sur le grand échalas. Après tout, gardien ou détenu, il devait être arrivé il y a peu de temps, car elle ne l'avait jamais vu.
Elle lui adressa un gentil sourire, du genre " Si vous voulez m'aider, ce serait super". Et elle commença à marcher dans la pièce.

-Vous faisiez quoi ici?

C'était juste un peu de curiosité. Juste? Pas vraiment sûr. Une petite idée venait de lui traverser l'esprit. Un petit sourire sadique vint s'installer sur son visage. Le jeune homme ne le voyait pas, puisqu'elle n'était pas en face. Elle se retourna et fit un sourire éblouissant.

-Non, parce qu'on a pas le droit d'être ici.

Elle le regarda, la tête légèrement inclinée. Attendant de voir comment il pouvait réagir.

-Bien sûr, moi j'ai le droit. Autorisation du directeur, vous voyez. Mais il m'a assuré que je personne ne viendrait m'embêter.

Son sourire devint glacial. Comment le parfait jeune homme, avec ces vêtements trop beaux pour une prison, allait réagir?

-Je pourrai faire semblant de rien. Mais j'ai pas envie. Sauf si vous avez quelque chose à échanger contre mon silence et ma bonne volonté?

Elle s'était rapprochée de lui et ne se trouvait plus maintenant qu'à quelques centimètres. Règle n°11: COUPER TOUTE TENTATIVE DE FUITE POUR QUE VOTRE PARTENAIRE SE SENTE FAIBLE.
C'était un truc qu'elle avait inventé dans ces moments de détente qui ne se faisaient pas rares à la prison.
Il y avait en tout 25 commandements, qu'elle avait parfois appliqués, et qui s'étaient souvent révélés très utiles en pratique.

-Qu'est-ce que vous pensez de ce marché?

Chercher un secret. Il arqua son sourcil gauche. Voilà une activité qui était peu banale. Il la soupçonna un instant d’être elle aussi en tord. Mais elle avait l’air trop sure d’elle pour que ce soit le cas. Quand à ce qu’il faisait lui ici, il n’en savait trop rien. Il cherchait une excuse quand il apprit que même en tant que gardien, il semblait que l’endroit lui soit interdit. Cela ne faisait que compliquer les choses. Le tout était de garder une apparence calme, il ne fallait pas qu’il trahisse son stress et sa peur. Peut qui commençait à monter et à gronder en lui. Il sentait qu’il avait plus chaud, de fines gouttes de sueurs perlaient sur son front. Pourtant, si l’on n’y regardait pas de près, il avait toujours l’air serein.

Il aurait bien pu dire que lui aussi avait une autorisation du directeur pour être là, mais il craignait qu’elle l’emmena le voir pour éclaircir les choses. Elle pourrait apprendre qu’il n’avait non seulement pas l’autorisation, mais encore moins le statu de gardien. Il était… Coincé. Il n’avait plus qu’à jouer le nouveau venu qui ignorait encore tout des convenances de l’établissement.

-Je suis désolé, je n’en savais rien. Je voulais simplement mieux connaître mon lieu de travail, histoire d’être plus efficace. Je suis…

Il eut un instant d’hésitation. Il n’aurait pas du commencer à se présenter. Mais maintenant que l’amorce était lancée, il allait devoir finir sa phrase. Donner un nom fictif ? Oui… Mais cela n’était pas très réaliste. Son vrai nom ? Oh non, très mauvaise idée ! Alors il fallait qu’il donne l’identité d’un gardien existant de cet endroit. Et de nom, il n’en connaissait qu’un. Celui de l’homme qui l’avait accueilli en ces lieux. Si la situation tournait court, ce serait lui qui prendrait. Il s’accrocha à l’espoir qu’elle ne le connaisse pas et reprit en tendant la main vers elle :

- … Leonard de Limal, enchanté.

S’il essayait de se montrer amical, elle en revanche était loin de l’être. Son attitude et son sourire faisaient froid dans le dos. Il commençait à se demander s’il allait réussir à retourner sans encombre dans sa cellule. Une chose était certaine : il ne viendrait plus ici pour écrire. Il devrait se trouver un lieu plus isolé encore.
Mais avant de réfléchir à cela, il devait trouver comment se dépêtrer de cette situation.

-Et bien… La seule chose que j’ai à vous proposer est de vous laisser dès maintenant tranquille. J’éviterai à l’avenir cet endroit puisqu’il m’est interdit. Si vous avez-vous la moindre idée de ce que je peux faire pour votre service… Ma foi, je pense que je m’exécuterai, il semblerait que je n’ai pas le choix.

Il se tenait droit, les mains dans le dos. Il essayait d’afficher un léger sourire, qui n’était ni suffisant ni provocateur. Juste un petit sourire qui traduisait cette confiance en lui qu’il s’était créé. Mais ses mains étaient moites. Ses jambes cachées dans son pantalon tremblaient légèrement et son cœur s’était accéléré. Il se consolait en se disant que s’il était finalement puni, cela lui ferait une expérience de plus pour son article. De toute façon que pouvait-elle lui faire ? L’emmener en isolement, peut être…

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Connaître son lieu de travail. Oui bien sûr, on travaillait au grenier, c'était connu. Mais peut-être qu'il s'était trompé, après tout, High Creek était une grande bâtisse, il fallait du temps pour visiter tous les recoins.
Le jeune garçon était pourtant calme. Mais cela ne suffisait pas, puisqu'il avait fait l'erreur de dire son nom.
Elle lui sourit et lui serra la main, comme si elle avait cru à son mensonge.

-Mary Jane Wilkinson. Et c'est mon vrai nom.

Elle le regarda d'un air moqueur.
Il n’avait pas eu de chance, c’est tout. Ce qui avait permis à Mary Jane de conclure qu’en fait, ce n’était pas un gardien.
Malheureusement pour lui, la gardienne connaissait de longue date le gardien. Le vrai, Leonard. Et il n’était pas celui qui se trouvait face à elle en ce moment. Mais il continuait dans son mensonge, avec une assurance feinte. Gentil, pas trop, comme il faut. Il savait se débrouiller convenablement. Ca lui ferait presque de la peine de le punir...
mais bon, la loi était la loi, et elle n’allait pas le laisser partir comme ça. Et puis en fait, elle avait envie de le punir. Toutes les questions qu'elles se posaient concernant la vraie morale du directeur ne faisaient pas le poids par rapport à sa violence.

-Commencez par me donner votre nom. Le vrai, vous savez.

Elle lui sourit hypocritement.
Ah, comme c’était balo. S’il lui avait donné un autre prénom, peut-être y aurait-elle cru, et il aurait alors pu repartir.
Elle était en train de réfléchir à la punition qu’elle allait lui administrer. Il pouvait même y avoir deux corrections, puisqu'il avait fait deux fautes: être dans un lieu complètement interdit et avoir donné un faux nom. Elle se sentit tout à fait joyeuse, tout à coup.

Elle repartit de quelques mètres arrière. Le sourire plutôt désagréable avait fait place à une froideur professionnelle.

-Demain matin, je veux vous voir à huit heures précises dans la salle des... euh dans la cuisine. Je réfléchirai à ce que vous pourriez faire. Il semble en effet que vous n'ayez pas le choix.

Non parce qu’elle n’invitait plus de prisonniers dans la salle des gardiens. Depuis ce qui s’était passé, enfin ce qu’on avait cru qu’il se passait avec un de ces derniers. Et puis, elle était surprise de ne pas trouver de punition directement. D’habitude, elle ne laissait pas durer la tension et les prisonniers avaient tout de suite une correction. Il fallait vite qu'elle trouve d'autres punitions à tester sur ses cobayes, parce qu'elle sentait que depuis un moment, à part les coups de pieds et les lignes à copier, elle n'avait plus de punitions un peu marrantes à faire subir. Elle sentait qu’elle allait passer une soirée tout à fait réjouissante à décider de la punition qu’elle infligerait à ce gars. D’ailleurs, elle comptait se renseigner, savoir qui il était. Parce qu’il n’avait pas du tout, mais vraiment pas, le profil type d’un délinquant. D’ailleurs, sans sa bêtise de donner son nom, elle aurait continué à penser que c’était peut-être un gardien. Il faisait plus penser à un gendre idéal qu’à un prisonnier.

-Et je ne veux plus vous revoir dans des lieux interdits.

Il risquait de le regretter toute sa vie.

Il su que c’était cuit dès lors qu’elle se présenta à lui. D’ailleurs, n’importe quel idiot aurait comprit que sa ruse était détecté au moment même où elle avait dit « Et c’est mon vrai nom ». Elle laissait bien sous entendre qu’elle savait que lui avait menti. Il ne connaissait pas encore la politique de l’établissement. Il avait certes sa réputation, mais elle était loin de correspondre à la réalité. Tout ce qu’on savait, c’était qu’en sortant d’ici, les jeunes étaient tous revenus sur le droit chemin. Le souci, c’était… Comment H arrivait-il à de tels résultats ? La réponse ne serait bientôt plus un mystère pour le monde, Ethan allait découvrir la vérité et la révéler à tous. Et il gagnerait grâce à cela son pari avec Jeanne et il deviendrait un grand journaliste !

Mais l’heure n’était pour le moment pas à la fête. Pour le moment, il avalait avec difficulté sa salive, tout en se demandant ce qu’il risquait pour avoir été dans un lieu interdit, avoir menti sur son nom et sa situation, et avoir donc manqué de respect à un représentant de l’autorité. Il lâcha la main de Mary, celle d’Ethan était devenue moite. Il avait de plus en plus la sensation d’avoir chaud, si chaud… Mais il restait digne, il tentait de sauver les apparences. C’est donc presque imperturbable qu’il répondit :

-Ethan Lawry.

Elle reculait, et son sourire disparaissait derrière un masque glacial. Il préférait presque quand elle avait cette expression là. De toutes façons, qu’allait-elle faire, le priver de dessert ? Il s’était mentalement préparé à de petits inconvénients à sa vie ici, comme l’isolement, le fait de devoir sauter des repas. Il avait lu sur les maisons de correction, ce n’était pas si terrible que ce qu’on voulait bien croire.
La preuve : sa punition serait d’être de corvée aux cuisines. Il se voyait mal, lui, Ethan Lawry, futur grand reporter, récurer la vaisselle comme un vanupied. Il soupira. Cela serait peut être l’occasion de rencontrer et de parler avec le personnel chargé de la restauration. Il aurait beaucoup à apprendre. Qui sait, il existait peut être des menus spéciaux, peut être que le fait de manger certains aliments permettait de vous calmer un homme sans avoir à travailler plus que cela. Non, non. C’était tout à fait irréaliste. Mais l’esprit d’Ethan élaborait tant de théories incroyables sur ce qui faisait de ce lieu la dernière chance de tant de jeunes égarés.

-Aux cuisines, demain à huit heures. J’y serai comptez sur moi. Pardonnez moi encore pour cet… Ce malentendu dirons-nous. Bonne soirée.

Il préférait ne pas être arrogant. Mieux valait qu’elle l’ai à la bonne le jour où il aurait besoin de témoignages qui prouveraient que sa place n’était pas ici mais au dehors. Qu’il était un simple fou, fou de talent et de travail qui se donnait corps et âme pour ses lecteurs. Oui enfin ça… Il éviterait de le dire avant qu’il n’ai réussi à sortir. Si H gardait sa formule secrète bien au frais, c’était qu’il ne voulait pas qu’on la découvre. Il doutait que cet homme laisse un journaliste s’en aller si facilement de son établissement, son carnet de note et sa pellicule sous le bras. Non, il ne fallait pas qu’on lui confisque. Ces objets seraient ses bébés jusqu’à ce qu’il ait quitté cet endroit.

Respectueusement, il s’inclina devant la dame, puis il esquissa un pas pour s’en aller. Le souci était qu’elle se tenait encore devant la sortie. Pourtant, ils en avaient fini. Il avait une punition, il l’avait sagement accepté, que demander de plus. Il lui lança un regard interrogateur, attendant qu’elle se pousse ou qu’elle n’ajoute quelque chose.