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Half Jack, Half Jill [PV Heireann] |
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Auteur |
Message |
Ian MacCartaigh
Identité Âge: 26 ans Relations:
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Sujet: Half Jack, Half Jill [PV Heireann] Mar 8 Sep - 5:21 |
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C’était une journée comme une autre dans la vie d’Ian MacCartaigh… du moins, dans la mesure où une journée pouvait être normale, depuis qu’il filait le quasi-parfait amour avec son patron. Les heures s’écoulaient, composées de travail, de regards complices échangés, de pauses-dîners plus appétissantes qu’autrefois, de petits tracas quotidiens (comment faire balancer les états financiers quand tous les gardiens ne lui rendaient pas les factures de leurs dépenses personnelles?) et de joies profondes (s’endormir dans les bras de son aimé après quelques galipettes bien méritées).
Que faire lorsque d’un point de vue personnel, on pouvait se déclarer parfaitement comblé? Se tourner vers la science, pardi. C’était, à tout le moins, la façon dont Ian envisageait la chose alors qu’il furetait à travers les jardins de la prison. Ayant reçu par la poste un guide du petit entomologiste, il avait choisi cette matinée ensoleillée pour effectuer des recherches sur le terrain. M’sieu Êta s’était absenté : il devait assister à des procès pour déterminer les prochains détenus amenés à High Creek. Plutôt que de se languir de son retour, son subordonné avait cru bon de mener son expédition et, qui sait, présenter à son employeur les trouvailles dont il était le plus fier, le soir même. Et si m'sieu Êta n'était pas impressionné par une araignée aux pattes inhabituellement longues, son secrétaire trouverait sûrement le moyen de le surprendre autrement.
Il parcourait les jardins depuis déjà une demi-heure lorsque, piétinant allègrement quelques radis, il tomba nez-à-nez avec un prisonnier (ou était-ce une prisonnière), à qui on avait apparemment collé la corvée d’arracher les mauvaises herbes du potager de Dugard, Jonathan. Ian pencha la tête sur le côté, dévisageant l’indigène avec circonspection. L’identité de son (sa?) vis-à-vis sembla s’imposer à son esprit car un grand sourire éclaircit son visage et il leva le doigt en l’air, comme pour demander un silence déjà obtenu :
« Pensionnaire ar Garraig, Heireann. J’ai une question à éclaircir avec toi. »
Si le ton était solennel, la suite le fut beaucoup moins, pressée comme elle l’était par la curiosité :
« Mais… mais… T’es une fille ou un garçon?! »
Il s’installa confortablement à même la terre et tout en poursuivant ses excavations, soulevant des cailloux et suscitant la fuite de mille-pattes, il voulut expliquer le désarroi qu’il avait ressenti face au cas ar Garraig :
« C’est très confondant. J’ai eu ton dossier sur mon bureau pendant des heures. Et je me suis dit… Fille? Non. Garçon. Fille? Non, non, garçon… Enfin, bref, l’avis des spécialistes est clair : garçon. Cependant, les apparences sont parfois trompeuses et les photographies fournies avec ton rapport m’ont fait douter. »
Secouant sa main pour se débarrasser d’un scarabée, il releva les yeux pour scruter attentivement son interlocuteur.
« Alors? C’est quoi? Fille ou garçon? »
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Heireann ar Garraig
Identité Âge: 17 ans Relations:
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Sujet: Re: Half Jack, Half Jill [PV Heireann] Mer 7 Oct - 15:55 |
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Ar Garraig, au jardin. Et en express, je vous prie. En fait, ça s’était fait sans la formule de politesse : Eire avait été sommé par une Gardienne –celle avec les cheveux blonds, il ne se souvenait pas de son nom- d’aller biner les patates, arracher les mauvaises herbes et ramasser les navets qui peuplaient ce jardin. Mais pourquoi lui, franchement ? Donnait-il l’impression d’avoir la main verte, ou d’être un ver de terre se plaisant dans la boue et l’eau ? Sans doute pas, songea-t-il en arrachant sauvagement un pissenlit qui avait eu le malheur de croiser ses jolis yeux. Ses robes, autrefois si blanches, viraient doucement au brun sous les assauts des éléments. Ses mains, si fines, se couvraient de petites plaies douloureuses et hideuses et, comble de l’horreur, il était obligé d’attacher sa magnifique chevelure blonde. Non, franchement, il n’aimait pas ses travaux d’horticulture. Pourtant, son sort était sans doute préférable à celui de bien des autres pensionnaires : il n’avait pas encore été battu, trainé au sol, on ne lui avait pas crevé un œil –non, franchement, y avait-il vraiment un borgne dans la maison de détention ? Il ne l’avait jamais vu- et la seule corvée dont il écopait était celle de s’occuper de ces satanées pommes de terre. Bien piètre consolation pour notre jeune travesti, plus habitué à faire cuire les patates qu’à les déterrer. Le pire, dans l’histoire, était cette espèce d’habitude qu’avaient prise les Gardiens. Envoyer ar Garraig au jardin dès qu’ils le pouvaient, de préférence sous la pluie battante, et l’observer de l’intérieur, un vilain sourire aux lèvres. Le pissenlit fut rejoint dans un panier par trois touffes d’herbes folles et par un radis malencontreusement arraché, et le gamin poussa un long soupir résigné tout en s’accroupissant près du sol. Il lança un regard dégoûté à ses mains pleines de terre, glissa ses mirettes sur le panier plein de mauvaises herbes, puis sur la binette qui trônait dans un coin du jardin, et finalement décida de faire une pause. Il n’y avait aucun Gardien dans les environs immédiats, il pouvait se reposer sans risquer les représailles des bourreaux…
Une demi-heure plus tard, Heireann recommençait à arracher les petits brins verts qui dépassaient entre les radis, résigné. Il ne pourrait rentrer avant d’avoir fini sa tâche, de toute façon, alors pourquoi trainer. Sa chevelure presque immaculée tombant devant les yeux, penché vers le sol, il ne vit l’intrus qu’au moment où une paire de chaussures plutôt délabrées se postèrent à la limite de son champ de vision. Surtout ne te redresse pas, Princesse, ce peut être un Gardien sans occupation qui essaye de trouver une raison de t’envoyer ailleurs pour te flanquer une rouste. Concentre-toi plutôt sur cette petite herbe qui n’a rien à faire là… Les chaussures ne repartirent pas. Elles restèrent là, inquiétantes, malgré les tentatives du Gallois pour jouer l’indifférence. Finalement, la curiosité fut la plus forte ; il leva les yeux et croisa le regard fixe, effrayant, de MacCartaigh. Allons bon. Les patates non arrachées selon un algorithme étrange ne lui convenaient-elles pas ?
« Pensionnaire ar Garraig, Heireann. J’ai une question à éclaircir avec toi. »
Tiens, quelle drôle de situation… Que pouvait-il bien vouloir savoir qui n’était pas déjà dans son dossier ? Le Prisonnier se redressa légèrement, dans l’expectative.
« Mais… mais… T’es une fille ou un garçon?! »
Long silence de la part de l’interrogé. Il était intrigué par ça ? Mais ce genre d’informations était noté dans son dossier. Il ne souvenait même qu’un médecin avait été mandé pour vérifier s’il était bien, biologiquement parlant, un homme, avant son simulacre de procès. Même les explications du Gardien ne parvinrent à ôter la furieuse envie de rire qui commençait à poindre dans la gorge délicate du garçon-pas-tout-à-fait-viril, et ce qui devait arriver arriva. Un grand éclat de rire résonna pendant quelques instants entre les murs d’High Creek’s Jail avant qu’Eire ne parvienne à se calmer. Tant de naïveté de la part d’un adulte -d’un membre du personnel, surtout- était surprenant, voire comique. Totalement décalé, surtout. Alors il se releva doucement, essuyant ses mains sur le bas de sa robe, et commença à déboutonner son habit. Seulement les premiers boutons, bien sûr, ceux qui maintenaient le col montant de ses oripeaux, afin d’exhiber la timide pomme d’Adam qui ornait son cou. Parceque, oui, il était un mâle.
- Les spécialistes ont souvent raison, et le médecin qui m’a examiné n’était pas un demeuré. Même s’il avait d’autres défauts… Enfin bref, je suis bien un garçon, même si je… N’aime pas beaucoup les tenues que je serais sensé porter. Ca vous aide ?
Le col toujours déboutonné, il se laissa retomber au sol et entrepris de continuer son génocide horticole sans cesser de lancer des coups d’œil à Ian, intrigué et étonné. Une -mauvaise- idée lui germa dans le crâne... MacCartaigh lui avait posé une question, alors pourquoi le gamin ne pourrait-il pas faire pareil ? Fidèle à son habitude de ne pas réfléchir avant de parler, il lança sa phrase avant même d’avoir pu comprendre toutes ses implications, le regard de nouveau baissé vers le sol.
- Dites, comme vous m’avez posé une question, je peux vous en poser une en retour ? C’est vrai que vous essayez de transformer tous les Prisonniers en numéros sans noms ? C’est ce qu’un des garçons m’a dit…
Sauf que là, cela faisait deux questions posées, et une d’entre elles pouvait devenir très dangereuse si Ian était mal luné. Mais Eire n’était pas quelqu’un de très vif quand il s’agissait de comprendre le danger. Pour cette raison, il continuait d’arracher ses herbes, se s’arrêtant que lorsqu’il tomba sur un mille-pattes étrange qu’il tendit à l’intellectuel fou. Il jouait bien avec un scarabée, tout à l’heure…
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Half Jack, Half Jill [PV Heireann] |
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