High Creek's Jail
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Une prison un peu étrange...
 
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Aux jours meilleurs - Chapître II

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Aiko Maori
Aiko - It's evolution, baby
Aiko Maori


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Aux jours meilleurs - Chapître II Vide
MessageSujet: Aux jours meilleurs - Chapître II   Aux jours meilleurs - Chapître II Icon_minitimeMer 3 Juin - 0:39





La chambre de Maori. Un chaos intrinsèque de choses improbables, d’insultes esthétiques et de conservation éperdue d’un univers particulier. Les murs avaient été repeints sauvagement, de coups de pinceaux précipités. L’obsidienne d’un noir qui ne renvoyait aucune lumière et plongeait les lieux dans une obscurité propice aux pires cauchemars. Un cercueil monolithique où fleurissaient quelques touches de rouge sali, coagulé depuis des années. Le crématoire d’une chambre mortuaire, encore tapissée de cendres noircies par la chaleur des flammes. On y devinait même les silhouettes des agonisants, happés par ce flash de violence et qui avait dessiné leur trace de leurs propres fluides comme sous l’impact d’une bombe. Ca sentait le renfermé et ça hurlait, de sous ce parquet esquinté, de derrière les meubles de bois acajous et clairs. Ca suppliait encore, là où quelques ongles étaient restés coincés dans la pierre.

Tous les objets s’entassaient dans une débâcle de gravité, se chevauchaient les uns les autres comme pour s’éloigner de leur propriétaire, rejetait la chair de leur matière froide. Pour ainsi dire, effleurait de cette marée surtout quelques carcasses de tables basses, de porcelaine d’un lavabo dans l’angle. C’était repoussé dans un coin, fouillis et laissé là sans attention. Trônait finalement un lit impressionnant, très éloigné des futons japonais, d’un rouge mat et passé, une commode immense et laquée ainsi qu’une table basse flanquée d’un unique coussin. Dessus, des tasses de thé à moitié vide, des rapports tachés, une liste de lettres aux caractères mystérieux et qui n’avaient jamais été postées, même jamais terminées sous leur enveloppe de carton souple. Sur une tenture tendue au fond, on avait peint un paysage traditionnel, un peu grossièrement esquissé. Un mont Fuji coloré de rouge, à son pied un peuple asiatique aux milles visages semblables, des avions de guerres dans le lointain d’un soleil couchant. Ca respirait une tranquillité patriotique, de celle que l’on contemple avant de s’endormir en se disant que tout va bien et que le pire est passé.
Le parquet froid et austère, à peine posé par-dessus le béton d’une cellule vide, grinçait. Pas bruyamment, non d’une manière intime, qui épousait la forme du pied, qui cédait sous chaque pression et qui exprimait un mécontentement régulier, réglé comme un métronome.

Pas de réveil, pas de technologie qui ne soit brisée, éclatée sur le sol en rouages rouillés. Une table basse dépouillée.
Mais un détail choquait dans ce que l’on pouvait attendre de cette merde ambiante.

C’était propre. Terriblement entretenu, pas de poussière dans le centre de la pièce, des draps blancs immaculés et un lavabo à l’émail ciré, cintré d’un tas de savons, produits anti saloperies et anti occidentaux. On aurait pu y manger, y dresser un festin sans se soucier de la moindre saleté. Et si le mur autour de l’évier était lui aussi clairsemé de rouge, il n’en restait que sa blancheur contrastait avec évidence dans cette chambre.

Propre, comme les armes blanches posées sur le mur, jaillissant en touffe à la manière d’une herse, des katana mais des épées plus rares, des choses qui n’avaient rien de japonais mais qui tranchaient aussi. Il y avait même une hache qui elle n’avait pas été nettoyée et qui était posée à même le sol. Et tout près, un shamisen, clair comme de l’eau, accordé et en bon état. Un putain de Shamisen pour faire de la musique, une saloperie de truc qui impliquait création et non création. Et ce foutu instrument semblait maitre de son repaire, intemporel objet capable de demander la protection du destructeur affamé, le tout puissant bibelot.

Et il faisait chaud. Terriblement chaud.



Maori enfonça la porte plus qu’il ne l’ouvrit. Elle alla se cogner dans le lit et retourna précisément dans la gueule de Jay quand ce dernier s’engouffra à la suite. Le japonais ricana ce qui lui arracha une nouvelle gerbe de sang. Merde. Il alla s’asseoir sur le lit, le visage tourné vers le bas, les avant bras posés sur les genoux, gouttant sur le parquet avec une régularité de métronome. De temps en temps, il relevait les sourcils pour dévisager le dresseur, saisir son attitude.

« Mais qu’est ce que tu fous ici. Hum »


Il ne s’arrêtait pas de saigner, où quand sa lèvre commençait à s’assécher, son arcade sourcilière ouverte reprenait le dessus et noyait son œil d’un opaque voile noir violacé. Avant même de finir sa phrase, il attrapa le drap roulé en boule derrière lui et y enfonça son visage, de longues minutes durant. Ses doigts noircis par la terre se crispaient de temps en temps sur le tissu, comme jugulant de manière très implicite le flot de sang qui pouvait venir tâcher le textile.
Puis quand la mince matière du drap ne puis plus éponger, il s’en débarrassa en le jetant à travers la pièce.
Il repensait à Vorveck et à ce qu’il avait voulu dire. Ces derniers mots trainaient comme une litanie au fin fond de son esprit. Des paroles amères, sèches.
Est-ce qu’il avait menti ? Est-ce que tout ça était fais exprès ?
Aiko connaissait peu de personnes qui conservaient leur mystère jusqu’à la mort et avait l’intime conviction que les dernières paroles étaient toujours des vérités saisissantes, des repentis émouvant et tout ce qui pouvait donner quelques accents de sincérités dans le gluant monstre d’hypocrisie qu’était l’être humain.

Il essaya de se relever sans réel succès et laissa passer cette tentative avortée pour une manière de réajuster sa position. Il fit claquer la porte près de lui d’un coup de pied et l’espace d’un instant le noir fut complet dans la pièce. Encore plus sombre que le ventre du cerbère.

Quand une bougie s’alluma enfin, Aiko s’était approché. Si près que le dresseur pouvait sentir son souffle au travers de ses dents acérées. Il le fixait d’un air lourd de menace et de sous entendu, comme un vieux lion qui fixe d’un air circonspect le jeune enfant qui vient de tomber dans sa cage. Qui s’aiguise les griffes mais pas encore vraiment.
Il n’y avait pas d’électricité dans cet endroit, la seule ampoule nue au plafond était brisée comme un tesson de bouteille et les éclats devaient trainer quelques parts sous le lit. Mais il y avait des bougies, en nombre quantifiables qui une fois allumée, nimbèrent suffisamment la pièce pour qu’un regard normal puisse deviner mouvement, expressions et détails.
L’unique fenêtre était maintenue close par un énorme cadenas.

Jusqu’ici, le japonais n’avait pas de nouveau ouvert la bouche, il était encore debout, absorbé par la combustion d’une mèche devant lui. Et sa fixité étrange n’en était rendue plus inquiétante que par les ombres dansantes que fournissait l’éclairage et qui laissait toutes les petites zones d’ombres libres à l’interprétation de l’imaginaire.
Une bougie que l’on souffle. Et il bougea. Les deux mains virent saisir par surprise le dresseur et arrivèrent pour une première fois à s’y accrocher. C’est vrai, il glissait comme une anguille ce drôle de personnage mais peut-être possédait-il encore des reflexes humains.
Aiko avait un sourire, un peu en coin à cause de sa lèvre. Mais pas un de ses rictus habituels, plutôt de ceux amusés qui disent « et maintenant tu vas faire quoi ».
Il avait attrapé la chemise rose, cette horrible caricature de tafiole. Par le col et par la hanche et serrait jusqu’à en froisser le tissu.

Et maintenant ?

« Alors Cleeves ? »

Il le traina sans ménagement jusqu’à la porte et lâcha la hanche, pour ouvrir la porte.
D’habitude, chaque geste ne laissait pas de place à l’imprévu, sa formation lui permettait d’anticiper toute réaction. Mais cette fois, un détail lui échappa.
Et c’est quand une canne rencontra sa clavicule – et après avoir poussé un feulement de douleur qui était surtout la conséquence de ses dents – il lâcha le dresseur (ou ce dernier lui échappa.)

Avec un soupir, il porta la main à son front et se laissa tomber à la perpendiculaire de son lit, les jambes étendues devant lui. Il fallait avouer que de se coucher atténua momentanément la douleur généralisée qui crispait chacun de ses nerfs.

« Très bien, comme tu veux vermine »

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Jericho Cleeves
Jericho - Rawr Darling
Jericho Cleeves


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Âge: 25 ans [07.11.1925]
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Aux jours meilleurs - Chapître II Vide
MessageSujet: Re: Aux jours meilleurs - Chapître II   Aux jours meilleurs - Chapître II Icon_minitimeMer 3 Juin - 2:08

Wow ! De son pied, et poussant son buste légèrement vers l’arrière, il évita porte de la Chambre d’Aiko qui lui revenait en pleine tête – le pied avait servi à bloquer. Le fourbe. Le rusé… Jericho esquissa un sourire : y avait des renards, au Japon ?
En entrant il faillit néanmoins défaillir. =___=
Mon god ! C’est quoi CA ?! Une véritable catacombe perso. Putain, ce mec était flippant. Non mais, qui aurait idée de vivre dans un cimetière pareil ? Qui ?
Non mais, regardez ces murs : rouges, et c'était pas la peinture ! Et puis, toutes ces armes ces… Mai-eeuuuh !
Jay ne croyais pas aux vampires de toutes façons – quoique… entre les dents et le sang… oh mon Dieu ! Aiko était un vampire ! Et il revenait justement de se repaître d’hémoglobine humaine ! Oh mon Dieu, oh mon Dieu ! Sauvez-moi ç___ç
Se dresser contre des bestiaux, fort bien, faire face aux hommes, fort bien, maiiiis, se tenir fièrement debout face à un semi démon NNOOAAAN !! HELP.. !

Agrippé fermement à sa canne – qui lui servait de bouclier transversal, comme si l’objet longiligne pouvait le sauver, il avança, pas rassuré du tout. Il avait serré les dents et plissé les yeux… Miu.. ? Il observait l’antre de la bête. Diablement rouge. Eurk. Trop de rouge tue le rouge. Et bien que maculé ou sec ou de plus en plus foncé, le rouge avait malheureusement toujours le même effet sur Jericho : ça l’excitait. Nooon, je vous vois venir, de suite. Ce sont ses nerfs que ça excitait ! Son cœur semblait soudain s’emballer, augmentant le rythme de ses pulsassions. Autrement dit, en présence de cette couleur morne et vive, Jericho tendait à avoir le sang chaud…
Et ça, c’était sans compter l’insupportable température de la pièce. Le jeune irlandais était plutôt nerveux, impulsif de nature. Mais ces états s’empiraient dans ce genre de conditions. Les nerfs étaient tendus par la couleur, et son corps était à présent soumis à la chaleur étouffante de la pièce. Jericho éprouvait des difficultés à respirer, il lui semblait que quelque chose reposait négligemment sur ses poumons et l’empêcher de prendre suffisamment d’air. Le jeune homme détestait la chaleur, raison pour laquelle il ne se serait jamais aventuré hors de son pays. L’exquise humidité après la pluie. Là où l’air semblait léger. Ici, il était encombré d’on ne sait quoi, et ça excitait davantage les nerfs du garçon.

A cause de ceci, Jericho ne fit absolument pas attention au reste de la pièce. Il était plutôt concentré sur l’énervement qui l’envahissait au lieu d’essayer de le dissiper. Impossible, quand on étouffe, de dissiper le sentiment de suffocation. Jericho transpirait. Et soudain, le noir.
Hein, -hf-hf… Pourquoi ? uWAh ! Un râle pour toute réponse à son étonnement lorsqu’il vit qu’Aiko avait profité de l’abstraction totale de lumière pour faire son apparition maligne, tout près de Jericho. Rah l’empaffé, vire moi cette chaleur inopportune du visage. Ton haleine pue la mort… Je préfère encore l’odeur étouffante du renfermé. Car oui, la chambre d’Aiko en dépit de son étrange maniaquerie sentait la bête. Mais c’était une odeur largement préférable pour le dresseur qui y était on ne peut plus habitué. Mais très le japonais bougea à nouveau – ouf. Il éclaira la pièce entière, à la bougie.
*Putain, il est dingue… comme s’il faisait pas assez chaud dans ton étuve ! Trouduc’ !*

A présent un peu mou à cause de la chaleur qui l’écrasait et le rendait un peu plus loque que humaine, Jericho ne se formalisa pas quand Aiko fixa la bougie, pas plus que lorsqu'il l’éteignit. C’est pour cette raison que le dresseur fut pris par surprise lorsque le japonais le saisit par le col de la chemise. Oh putain de… ! Et à la hanche.
*Alors là… j’vais te buter dans ton creuvoir, ça achèvera le tableau en beauté !*
Dans cette soudaine précipitation, le jeune irlandais reprit un peu ses esprits. Suffisamment pour profiter de la négligence d’Aiko et lui asséner un coup puissant sur la clavicule. Profitant qu’il le lâchait, il se recula. Après un grognement et un râle, le japonais se dirigea à nouveau vers son lit pour s’y laisser tomber, raide mort. Le salaud.
Il ne laissait même pas à Jericho la chance de lui balancer un autre coup. Bon sang, il lui foutait vraiment les nerfs, ce con.
    « Très bien, comme tu veux vermine »
Comme je veux, hein ? J’vais t’enculer à coup d’canne moi, tu vas voir. Les nerfs tendu comme des strings, Jericho s’approcha du matelas de Maori et y marchant dessus, en chaussures, avec on ne peut plus d’insolence – on n’entre point chaussé, chez les asiat’, les uns la tête, les autres les pieds, la politesse ici, la propreté ailleurs. Il marcha même sur Aiko, le pied gauche écrasa un bout de bras, pour se poser entre les côtes et la susdite excroissance. Après quoi, le garçon posa son genoux sur le thorax de l'autre bâtard. (Soit, les deux jambles pliées, comme le chevalier qui ne poserait qu'un genoux au sol...)
    « Hu, t’es vraiment un beau salaud. »
Avec un sourire, Jericho commença à déboutonner sa chemise. Il le faisait avec une lenteur abominable, et une certaine sensualité : oh comme il aurait aimé que quelqu’un rentre à ce moment précis ! La scène dura au moins trois vraies minutes, après lesquelles, regagnant la fermeté presque cruelle – la chaleur le rendait fou – qu’il avait furtivement abandonnée, Jericho continua :
    « Je vais nettoyer ta merde, pauvre connard. Après ça, je verrais si tu mérite que je te donne un coup de main pour te refaire une beauté. »
Cela dit, il se retira et fit attention à ce que, dans sa fourberie intense, Aiko ne puisse lui attraper les pieds au dernier moment. Il se dirigea vers le lavabo et commença à laver sa chemise. De temps à autre, il tournait légèrement la tête pour voir l’évolution du cadavre vivant qu’était le japonais. Foutu bâtard.
Il passait le savon sur les tâches rouges, et frottait ensuite le tissu contre le tissu. Il lui payerai, ça c’est sûr, surtout s’il restait des traces après lavage !
Cette scène dura un certain moment, avant que, content de lui-même, Jericho ne passe le dernier coup d’eau et n’enlève les dernières incrustations de savon. Il alla ‘étendre’ sa chemise sur la commode de Maori. Seul endroit propre et vaguement commode ha ha ! – il pouvait faire pendre sa chemise à moitié, c’était déjà ça…

Après un long soupir, il revint vers Aiko, toujours en marchant sur le matelas. Maintenant torse nu, il n’avait plus à craindre que l’autre boulet ne le tache. Il le prit par le col et lui dit :
    « Bon le vampire, il faut bien que j’attende qu’elle sèche, cette chemise. »
Il le souleva et dû forcer un peu : Maori n’était pas spécialement léger.
    « On va s’occuper de toi, darling ! »
S’exclama t-il, agacé et trèèès très vaguement amusé, en traînant le japonais jusqu’au lavabo. Là, il lâcha l’énergumène qui pouvait tenir debout, comme il l’avait précédemment montré, et commença à déboutonner sa chemise.
A poil le jap’, à poil !
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Aiko Maori
Aiko - It's evolution, baby
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Aux jours meilleurs - Chapître II Vide
MessageSujet: Re: Aux jours meilleurs - Chapître II   Aux jours meilleurs - Chapître II Icon_minitimeMer 3 Juin - 17:11


Décidément, c’était une bien sale habitude que de l’attraper par le col. Et le dresseur s’employait par tous les moyens à illustrer l’expression « tirer le diable par la queue ». Allongé au travers de son lit, il avait observé avec une curiosité désintéressée la posture du jeune homme, qui se permettait de venir poser ses pieds crasseux de vermine sur ses draps. De colère fugace à cette vacuité intérieure, Aiko valsait entre l’envie de se montrer violent, et la lassitude d’un lion qui a déjà trop mangé. Il se comportait même comme un bon gros chat, trop habitué, qui se laisse caresser du bout du pied par son propriétaire à condition que ce dernier n’appuie pas trop.
Un seul geste sur un endroit qui lui faisait mal et Aiko aurait bondit hors du lit pour briser le nez de Cleeves sur le parquet.

Comme il aurait voulu le faire à Vorveck et sa gueule de premier de la classe. Vorveck, Vorveck, Vorveck. Vorveck et Mister H. Mister H. H. H…
Le japonais ferma les yeux, sourd aux insultes de l’autre gardien. Il était libre de se comporter comme un prisonnier, ce qu’il pouvait penser passait loin au dessus de l’esprit d’Aiko.
Non, lui. Pour qui avait-il tué Vorveck ?
Pour Fox ou H ?
Non, pour lui-même. Il ne fallait pas l’oublier.

Depuis quand les choses échappaient aussi facilement à son contrôle ? Ca n’avait aucun sens, il allait devoir remettre toutes ces choses dans le droit chemin.
Il devait aller voir H. Et lui demander des explications. Pourquoi.
Pourquoi Vorveck ?

Devant la glace, Aiko examina son visage d’une manière neutre. Il leva même la main pour dessiner le contour de l’hématome qui se formait autour de son œil. Et très étrangement, cette constatation ne pu que lui arracher un sourire, un peu jaune, mais un sourire quand même. Il avait gagné, alors quoi d’autre ? Rien ne comptait.
Il attrapa soudainement le bras de Cleeves.

« Garde ce genre de comportement pour ton prochain mâle Cleeves »

Il l’avait susurré, sans vraiment le dire. Avec un ton lourd de menaces, de vengeances promises. Aiko détestait toutes les pédales de cet endroit, qui s’étaient fourvoyées dans la débauche, le stupre. Des animaux, des créatures infectes qui se mélangeaient toutes gaiement, perdaient de leur unique pour se noyer dans le carton pate d’une bouillie humaine. Ils étaient tous écœurant, des occidentaux sans aucun code d’honneur.
Oh, on pouvait tricher. Aiko connaissait les rumeurs qui trainaient sur le compte de ce Cleeves, sa manière de se vêtir, son assurance suspecte auprès des hommes, cette chemise.
Mais sérieux, qui se foutait de tacher une putain de chemise ?

Il lui lâcha le poignet d’un coup sans pour autant le repousser. Les yeux gris n’exprimaient que cette colère froide propre au peuple asiatique, de celle qui assassine sans raison, qui ronge plus que n’importe quel acide. Aiko détaillait avec un œil expert le torse de l’autre, jugeait de sa musculature, estimait sa force, son agilité, glanait des informations comme le faisait tout combattant face à un adversaire. Ou comme tout écolier devant le sujet de son prochain examen.

Lentement, il termina de déboutonner sa chemise sans pour autant l’enlever et observa dans le miroir les dégâts. La plupart n’étaient que des contusions bénignes, de la peau fissurée sur l’abîme, écorchée, mais aussi une plaie ouverte près d’une des côtes et qu’il ne sentait pas vraiment. Ca avait juste inondé son flanc. Une tache bleutée commençait cependant à se former au niveau du plexus. Super. Génial. Vraiment. Rayez la mention inutile.

Il ouvrit le robinet, dégagea d’un revers de main les savons que Cleeves avait mis en vrac et plongea son visage dans l’eau qu’il retenait dans la paume des mains.

« ヤベ»

Le visage encore dégoulinant, il attrapa d’un coup Cleeves par la nuque et le recula jusqu’au mur le plus proche. De l’autre bras, il attrapa la canne qui manqua de revenir lui faire lâcher prise. Bien sur que chaque muscle le faisait hurler, mais il avait dépassé depuis longtemps la conscience de la douleur. Ce n’était qu’un paramètre qu’on se doit d’oublier et de ne jamais redouter. Alors s’il devait forcer pour mettre une raclée à cet opportuniste dégénéré, ainsi soit-il. Lui soufflant dans la nuque, il grogna

« Première leçon ; quand tu es chez quelqu’un, tu ne touches à rien. Et quand l’eau est hum réglée. Tu ne la change pas. Tu as de la chance d’être gardien, vraiment. »

Il défit soudainement sa poigne avant de reculer de quelques pas et de revenir au lavabo. Garder son calme, penser à l’essentiel, ne pas se laisser distraire par le moustique. Hum okais. Il ne perdait rien pour attendre.
Aiko attrapa une éponge et une bassine écaillée qu’il remplit d’eau, et posa sur ses genoux une fois qu’il se fut rassit sur son lit. La station debout ne lui profitait finalement plus, avec tout le sang qu’il avait perdu. Il se sentait terriblement ralenti, comme évoluant dans une mare de coton ouatée, opaque et dense. Comme si chaque geste se dotait d’un ralenti extraordinaire visible seulement de son point de vue. Comme si même la réflexion devenait périlleuse, un travail d’équilibriste au dessus d’une fosse.
Bon. Il fit mine d’enlever totalement sa chemise quand son regard se fixa de nouveau sur Jay.

« Bon dehors. On n’est pas au spectacle là. Tu entends ? DEHORS MAINTENANT »

Non, parce que fallait-il le rappeler. Ce type portait des chemises roses.

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Jericho Cleeves
Jericho - Rawr Darling
Jericho Cleeves


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Âge: 25 ans [07.11.1925]
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Aux jours meilleurs - Chapître II Vide
MessageSujet: Re: Aux jours meilleurs - Chapître II   Aux jours meilleurs - Chapître II Icon_minitimeMer 3 Juin - 18:39

    « Garde ce genre de comportement pour ton prochain mâle Cleeves »
Mais… mais MEUUUUUUUUUUUUURS !! Saloperie. Jericho leva le poing pour taper Aiko avant de se contenir, dans un effort énorme et couteux. Sur son faciès on pouvait largement deviner la haine qui venait de le saisir. Ah le salaud, il en perd pas une lui non plus. Mais puisqu’il voulait jouer à ça, au mec cool qui tape pas, on va la jouer à ça. Lentement l’irlandais desserra son poing. En même temps, il prenait de longue inspiration. On se calme, on se calme…
Comme si c’était évident. Mine de rien, le dresseur s’habituait très doucement, et avec beaucoup de mal à l’ambiance suffocante de ce lieu de malheur. Ça se faisait inconsciemment, et puis Maori avait un don pour focaliser la haine des gens.

Lorsque le japonais relâcha son étreinte, Jericho se retira brusquement. Bon sang ! Il lui donnait des envies de meurtres ! A vrai dire, ce qui énervait sûrement le plus le jeune homme, c’était que Maori semblait indomptable.
Les autres gardiens – et bien sûr, les prisonniers – il arrivait plus ou moins sournoisement à les mater, à deviner leur faiblesse. Mais Aiko était inapprochable. Un lion aurait était moins antipathique. Oui, Aiko, c’était le chien enragé, celui qui mord le mollet dès qu’il peut !
Il n’était que haine, violence et fureur. Avait-il seulement une âme ? Était-il seulement un homme ?
Jericho n’avait pas peur devant lui, non, il était déçu. Attristé presque : voici un animal avec lequel il ne pourrait jouer. Un animal qui ne peut être maîtrisé.

Si seulement le jeune homme n’était pas aussi têtu. Remarquez combien les humains s’entichent de ce qui leur échappe. Le dresseur voulait maîtriser Aiko. Il voulait le cerner. Quel imbécile.
Maori s’aspergea la tête d’eau bienfaitrice, et, toujours aussi surprenant, bondit sur Jericho pour le pousser jusqu’au mur.
    « Première leçon ; quand tu es chez quelqu’un, tu ne touches à rien. Et quand l’eau est hum réglée. Tu ne la change pas. Tu as de la chance d’être gardien, vraiment. »
Un jour l’empaffé, tu vas y passer, songea t-il. Une fois de plus il le relâcha. Bordel… Excédé, l’irlandais lança un :
    « Putain Maori ! Si tu veux me prendre dans tes bras fait le une bonne fois pour toute qu’on en finisse ! Bordel, et c’est qui la pédale ici ? »
Non mais sérieux, il croyait quoi ? Qu’il était à son entière disposition ? Ohwi, plaque-moi contre le mur chéri ! Han ? Mais pourquoi tu repars… ah ! Te revoilà…. parti ! Bon sang, mais arrête tes va et vient mon amour, j’te sens même plus contre/en moi (entourez la bonne réponse). Nonchalant – vous dis-je, il se la pète trop dans le rôle du détendu du gland – le japonais s’empara de ses nouveaux outils et alla s’asseoir, encore. Mon Dieu… soupira Jericho. Et puis, soudain, comme depuis le début, Aiko réagit :
    « Bon dehors. On n’est pas au spectacle là. Tu entends ? DEHORS MAINTENANT »
Il était chiant, hein ? Ouais… à mort. Arrête mon amour, bien sûr que c’est un spectacle, j’adore quand t’es à oualpé !
Enfin, à vrai dire, les sautes d’humeur du japonais commençaient à exaspérer le dresseur.
    « Ecoute la toupie, j’en ai ras le cul que tu changes d’avis toutes les trente secondes. Un coup : ohwi fais de moi c’que tu veux, l’autre : casse-toi. Non mais tu t’es vu ! J’ai de la chance d’être gardien ? Pitoyable… t’as de la chance d’être à moitié mort ouais ! Je suis là pour t’aider UNIQUEMENT pour pouvoir te taper quand tu s’ras en forme. L’hallu ! Promis que quand tu seras capable de marcher tout seul j’viendrais te foutre ta raclée. »
(Leaule) Ouais, on verra… Non mais c’est vrai, se battre avec Moari alors qu’il était déjà à moitié agonisant, c’était nul. D’abord, c’était pas respectueux, c’était bas. Okay, Jay n’avait pas toujours fait partie de la crème des hommes, c’est sûr que quand il faut se battre pour survivre, vous mettez votre honneur de côté. Mais aujourd’hui, la donne avait changée : Cleeves avait un toit et de la nourriture, il pouvait prétendre être un homme de principes.
Alors du coup, au lieu de profiter de sa faiblesse pour le tabasser, Jericho se prit de peine pour l’autre niaiseux. Regardez-le. Deux-de-tension !
L’irlandais secoua la tête de gauche à droite, négligemment, dépité.

Après quoi, il s’approcha du japonais et posa sa canne à côté de lui, avant de s’agenouiller. Un seul genou, toujours. Il prit la bassine sur les cuisses d’Aiko et la posa de l’autre côté.
    « Ecoute Maori. Je fais pas ça parce que j’t’apprécie ok ? Mais faisons un accord : je suis là, tu vas devoir me supporter. Je t’aide, et quand tu pourras te tenir debout, j’te dérouille la tête. Ok ? »
Jericho prit l’éponge et commença à nettoyer les blessures de la bête en essayant d’être doux. Rien d’érotique là-dedans, mais il est inutile de faire souffrir davantage un animal qui souffre déjà. Le chien enragé était fatigué, il aurait gisait comme une loque, s’il n’avait eu trop de fierté pour essayer de tenir encore debout. Là, bon toutou… promis t’auras ton os à la fin du supplice. Mais pour le moment, il faut encore supporter un peu.

Cette sorte d’humiliation morale, plus douloureuse que la souffrance physique. Tu te laisse aider, tu te laisse faire ? Que t’arrive t-il ? Je vous dis : quand votre survie est en jeu, quand il s’agit de reconnaître qu’on n’en peut plus, il n’y a pas de chichis qui tiennent. Maori aurait, sans nul doute, défoncer la gueule de Jericho s’il avait été en forme. Dommage, hein ?
Soigneusement, le dresseur faisait disparaître les tâches rougeâtres sur la peau blanche de l’autre gardien. Le sang qui n’avait pas séché se diluait avec l’eau puis finissait par s’effacer après un deuxième passage. Pour les endroits où l’hémoglobine avait eu le temps de coaguler, il fallait plusieurs coups d’éponge. Mais au final, ça redevenait blanc, immaculé presque, si on occultait les plaies qui apparaissait lorsque le rouge partait.
La bassine était à présent emplie de liquide rouge. Miam !

Franchement, ça ne servait à rien de continuer ainsi. Jericho se leva pour aller changer l’eau. Ou comment passer de Bathory à Ponce Pilance. « Je n’aurais pas son sang sur mes mains, mes mignons ». Non…

En revenant, Jay s’attaqua au visage de la bête, qui elle aussi avait changé de couleur. Mauvaise idée…



[Et un grand merci au Ptit Bâtard pour les ref :sifflote:]
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Aiko Maori
Aiko - It's evolution, baby
Aiko Maori


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Aux jours meilleurs - Chapître II Vide
MessageSujet: Re: Aux jours meilleurs - Chapître II   Aux jours meilleurs - Chapître II Icon_minitimeDim 7 Juin - 0:56


Oh non Maori ne se laissait pas faire, il guettait l’œil alerte la moindre défaillance. Silencieux comme la mort, les lèvres scellées en un rictus désapprobateur. L’acier de ses prunelles détaillait avec une avidité morbide chacun des gestes, notait de manière lucide la moindre hésitation, la plus infime expression qui pouvait balayer le visage du dresseur. Un cobra qui jauge, gueule ouverte, collerette déployée et attends le bon moment pour cracher son venin.

Il n’avait d’abord pas bougé, le dos rond et les bras sur les cuisses, suivant le mouvement de la bassine qu’on lui avait arraché. Puis il avait enlevé sa chemise pour ne pas la tacher et l’avait disposée derrière lui. Finalement, il s’était presque allongé sur les coudes pour dérouler son torse et laisser un accès aux plaies qui contournaient ses côtes. Il ressemblait à un lézard qui prend le soleil, un crocodile bouche béante qui attend l’imprudent. Il était calme, oui, d’un calme avant la tempête.

Jericho avait explosé tout à l’heure, il n’était soudainement plus le volatile qui tournoyait autour de sa tête, l’agaçante mouche mais un être. Posé là par hasard, dans le grand capharnaüm de l’existence. Et surtout il se targuait d’avoir enfin un but à sa poursuite. Il n’était là que pour aider – mot que l’ubris du japonais supportait en demi-mesures – un combattant futur, un ennemi potentiel. C’était noble, très courageux et surtout parfaitement idiot.

Quand le dresseur approcha l’éponge de son visage, Aiko se redressa violement et lui saisit durement le poignet.

« Mais sais-tu, que tu ne gagnerais pas ? »


Il avait lâché le poignet et glissé sa main jusqu’au menton de l’irlandais, l’égratignant de ses ongles pointus et essayant de déchiffrer la vague lueur qui pouvait briller au fond de ce regard bronze. Oui, qu’il soutenait ce regard, il s’y plongeait même. Il aimait bien se voir, Aiko, dans les reflets maussades de toutes ces pupilles dilatées. Se refléter, distendue, dans le globe vitreux d’un poisson sans oxygène. Ils n’étaient tous que des miroirs que l’on brise à sa guise, que l’on déchire.
Pourquoi brise-t-on ses miroirs ?

La flamme vacillante des bougies, l’immobilité fixe des décors de la chambre, le regard accusateur d’Aiko, grand juge dans sa toute puissance. De ce calme soudain, effrayant, de conscience qui renonce pour un temps, avant de revenir. Toujours plus forte, toujours plus acérée, toujours plus avide de la moindre faiblesse, de la moindre goutte de sang qui pourrait venir rouler le long de son palais. Il ne souriait pas Aiko, non, un magistrat ne s’embarrasse pas de conditions esthétiques, il ne fait que frapper de son marteau juste et réclamer le … le quoi ? Le silence.
Bien sur qu’il était calme.

Il laissa tomber à bas ce visage, où se le fit enlever. Peu importe, il avait ce léger sourire un peu humain qui lui barrait le visage, ne découvrait pas ses dents. Il cligna des yeux silencieusement devant la réaction de Jericho, continua sur sa lancée des attaques sournoises et basses. Comme il savait les maitriser, celles qui blessent au cœur, dans les petits complexes dissimulés.

« Quel beau monstre tu fais toi aussi. Un parfait petit employé de H dans le fond. »

En réalité, c’était cette sorte de rancune qui montait doucement sans qu’il la réalise, sans que personne ne puisse la concevoir. Cette haine farouche, larvée, contre un être qui n’est pas là, un absent, un putain de roi sur son piédestal.

« Tu connaissais Vorveck, hein Cleeves ? Le sang que tu nettoies, c’est le sien »

Sourire plein de dents, regard un peu fou. Il se redresse sur le lit, renfile très tranquillement sa chemise sur sa peau humide. Et puis son rire, féroce et amusé.

« Tiens, tu ne t’es pas encore enfui, Cleeves. Quoi que c’est vrai, le péril çà te connait, petit père. »

Soudain, il grimaça et posa sa main sur son flanc, là où tout le sang avait pourtant été nettoyé. Quand il l’en décolla, il découvrit avec un certain étonnement que ce dernier filtrait de nouveau, mais qu’il avait cette fois traversé la chemise pour venir tacher sa main – lavée précédemment – tiens, l’hémophilie, ça s’attrapait ? Par réflexe, il leva les yeux vers Jericho.

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Jericho Cleeves
Jericho - Rawr Darling
Jericho Cleeves


Identité
Âge: 25 ans [07.11.1925]
Relations:

Aux jours meilleurs - Chapître II Vide
MessageSujet: Re: Aux jours meilleurs - Chapître II   Aux jours meilleurs - Chapître II Icon_minitimeDim 7 Juin - 2:27

Oh, voyez-vous ça ! Il s’exhibe la bestiole. Il fait le beau ! Il s’alanguit pendant qu’on lui fait la toilette – il est mignon hein ? Petit, petit, petit… On le caresserait presque !
Ouais, presque…
Parce que ça restait Maori tout de même. Donc pas possible de se laisser aller comme s’il était parfaitement inoffensif. Let the sleeping dog lies…
Sinon, il te mord le gras du tibia ! (et ça fait mal).

Seul évènement notable, le chien finit par attaquer. Il attrapa le poignet de Jericho et lança une fulguuraannnte réplique.
    « Mais sais-tu, que tu ne gagnerais pas ? »
Lol, crois-le…
Mais le dresseur savait bien qu’il n’aurait pas l’avantage. Il espérait néanmoins qu’il arriverait à s’en sortir dignement. A lui défoncer un peu la gueule, comme celui/celle qui avait infligé les présentes blessures au Cerbère. Il espérait pouvoir lui graver un joli souvenir, à jamais ineffaçable.
Garde-moi en ton sein, ad vitam aeternam.

Il finit par le lâcher pour ajouter :
    « Quel beau monstre tu fais toi aussi. Un parfait petit employé de H dans le fond. »
Pff, il faut toujours qu’il l’ouvre. Jericho ne répondit rien, il se leva et alla ranger la bassine. Il versa l’eau et posa l’éponge sur le bord de l’évier. Enfin il laissa la bassine en équilibre contre le mur. Pourriture jaunâtre. Une enflure comme on n’en fait plus. Le garçon en profita pour se nettoyer les mains de nouveau.
    « Tu connaissais Vorveck, hein Cleeves ? Le sang que tu nettoies, c’est le sien »
Hein ? Putain, quel salaud ce Maori. Il venait de tuer un mec – enfin, l’avait-il tué ? Y avait de fortes chances, vu ses blessures – et il jouait encore le quèque. Il l’avait tué… comme ça ? Sans aucune raison ? Jericho préféra faire mine qu’il n’avait rien entendu, mais il cogitait. Lui aussi il pourrait y passer. Le japonais était redoutable. Bon sang, y avait vraiment des jobs de merde ! Ok, il était à l’abri de la misère, de la nature et de ses caprices, et de tous les autres connards de clandos qui veulent vous assassiner dans votre sommeil pour vous faire les poches, mais il se voyait à présent exposé aux dangers du métier de ses collègues. Il ne pensait pas qu’on pouvait risquer quelque chose dans la position de gardien. Humpf… enfin, fallait-il s’étonner ?

La jungle, c’est partout. Mais déjà, il n’était plus soumis aux inclémences de la vie. Les hommes, à côté de ses terribles fureurs, ne sont que des bons pantins qui vous titillent. Même s’il fallait le reconnaitre, Maori était un pantin qui savait faire mal.

Enfin, tout de même… il connaissait vaguement Vorveck, c’était loin d’être une tafiole. Il avala sa salive de façon audible. Le sentiment d’insécurité qui l’avait saisi lorsqu’il avait vu Aiko dans le couloir le reprit maintenant. Il plissa les yeux. Ne pas montrer au chien que tu as peur, il le sent.
Plus facile à dire qu’à faire…

Pour se donner une contenance, il se dirigea vers la commode et pris sa chemise dans sa main – elle n’était pas sèche de toute manière, et ici, elle serait plus en sécurité. Après ça, il revint chercher sa canne, il valait mieux qu’elle soit dans sa main que dans celle du jaune, vraiment. A présent, Jay s’apprêtait à partir. Mais il songea d’abord qu’il pourrait avoir l’aimable obligeance d’accompagner Maori jusqu’à l’infirmerie.
Il hésita sérieusement. Pourquoi se faire encore chier pour lui ?
C’est vrai, il était curieux. Et dans son faible état, Aiko était largement observable. Il était un peu moins offensif, mais il demeurait toujours lui-même. Donc, il pouvait donner, de façon inconsciente et rien qu’en se comportant « naturellement », des informations précieuses pour l’avenir. Mais il faut avouer aussi que l’irlandais aurait pas dit non pour aller se reposer un peu maintenant.
L’autre gardien dégageait une aura nocive et fatiguante, et le jeune homme était on ne peut plus tendu. Et ça l’énervait, d’être tendu. Là il rêvait de quelques étirements, d’une bonne douche et d’un petit somme pour se remettre d’aplomb. Boaf… il ferait un peu d’exercice en bas.

Pour l’heure, il valait plutôt se bouger de s’y rendre… en posant son regard sur le corps diaphane de son « collègue de boulot » il aperçut qu’une des plaies recommençait à saigner. Hum, yummy…
Et l’autre, trouva quand même quelque chose à redire. Mais ta gueule un peu, non ?
    « Tiens, tu ne t’es pas encore enfui, Cleeves. Quoi que c’est vrai, le péril çà te connait, petit père. »
Jericho éclata de rire. C’est qu’il avait de l’humour, le jap.
    « En péril ? Tu crois que je suis en péril avec un chien à l’agonie ? Hu hu… »
Il posa sa main sur l’épaule d’Aiko pour l’intimer de se diriger vers la sortie, et dans un haussement de sourcils, il ajouta :
    « Cela dit, tu as raison, ça me connait ! Et d’ailleurs j’adore ça ! »
Hum, avouez qu’il fallait être un peu taré pour toucher le gardien. Surtout pour lui foutre la main sur l’épaule et faire le malin. Mais il est différente manière de dresser, et certaines sont parfois plus dangereuses que d’autre.
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