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Sujet: En Dilettante [H] Mer 13 Mai - 17:54 |
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C’est ainsi que je rencontrais pour la première fois Mr Êta H (Salaud de MacCartaigh, Je le ferai gouter à mes jolies flammes un jour ou l’autre ! )
Léandre KOVSKY, 20° jour à High Creek’s Jail. |
En effet, en ce 20° jour de détention, Léandre Kovsky fut présenté à Mr H. La journée avait pourtant bien débuté. Léandre Kovsky s’était levé aux environs de midi avec une sacrée faim au ventre. L’heure du petit déjeuné était dépassée depuis longtemps, mais heureusement, le service du déjeuné battait son plein à la cantine. Il prit un plateau, fit la queue pour qu’on lui serve cette bouillie infâme plus communément appelée nourriture et balaya la salle des yeux afin de dénicher une place. Près de la seule fenêtre ouverte se trouvait une table où s’asseyaient tous les jours le groupe restreint des « cinglés ». Il s’agissait des délinquants ayant été jugés irresponsable, comme Léandre Kovsky. Mais Léandre Kovsky, contrairement à eux, n’était pas fou, à ça non ! Un peu dérangé sur les bords mais surement pas fou. Pourtant, c’était avec eux qu’il trainait ces temps-ci. Durant les moments où il ne dormait pas s’entend. Il mangeait tranquillement sans leur adresser la parole, ni même un regard. Chacun l’imitait. Personne ne se connaissait vraiment mais ils mangeaient ensemble parce qu’il fallait bien s’assoir quelque part. C’est aussi là que s’installaient les nouveaux qui n’avaient pas encore d’« amis ». Assis parmi ces gens dont il ne savait rien, Léandre Kovsky avalait donc ce qu’on lui avait donné à manger en grimaçant à chaque bouchée. Pas loin, à une table qui se faisait souvent remarquer, une discutions s’intensifiait et commençait lentement à dégénérer. Léandre Kovsky ne faisait plus attention aux altercations parfois physiques, mais surtout verbales entre les prisonniers. Certes les plus vieux n’étaient pas beaucoup plus âgés que lui mais leur carrure en aurait impressionné plus d’un. Certes Léandre Kovsky avait été plusieurs fois à l’origine de bagarres en dehors de High Creeks Jail mais il n’était pas violent pour autant. Ces quelques dérapages là étaient… justifiés ! Bref, l’échange non loin de lui se transforma rapidement en bataille de nourriture. Et de fil en aiguille, se fut la cantine entière qui se métamorphosa en un réceptacle de déchets en tout genre comme des boulettes gluantes ou des peaux de bananes. Pas très glamour tout ça ! Léandre Kovsky se résigna et abandonna l’idée de finir son repas. Le capharnaüm redoubla lorsque les gardiens s’en mêlèrent. Ils étaient désormais la cible des prisonniers et n’avaient pas vraiment de quoi se défendre. Impuissants, ils firent venir d’autres surveillants et réussirent à calmer un peu le jeu. Bientôt, plus personne n’osait bouger. Ils avaient placé les prisonniers en une ligne droite au fond de la salle. Tous étaient appuyés tête contre le mur, torse nus et bras bien visibles au dessus de leurs cheveux, et subissaient les uns après les autres, des coups de ceinturon bien mérité ou pas. Léandre Kovsky s’en voulu de ne pas avoir participé à la bataille, parce qu’après tout, il avait droit au même châtiment pour rien. Le premier coup claqua sur son dos. Bon Dieu que c’était douloureux. Presque autant que cette blessure à la main. Il leva la tête et admira la tâche noirâtre qui lui décorait la paume. Rien que d’y repenser, il aurait bien bousillé le nez de MacCartaigh. - Et toi là, baisse la tête ! Un second fouettement s’abattit sur sa chaire translucide. Le tiraillement lui décrocha un cri aigu dont se moquèrent les gardiens. - Très bien les loulous, si vous ne me dites pas qui a commencé le jeu, je vous jure que vous le regretterez amèrement. C’est fou ce que l’humain peut-être stupide par moment. Si stupide qu’on a envie de le lui crier et de le secouer de toutes ses forces. « Arrêtes, non, c’est idiot, arrêtes-toi ! » Léandre Kovsky n’était pas fou, juste un peu dérangé. Il n’avait pas non plus commencé cette bataille puérile et n’y avait même pas participé, trop indigné par tant d’infantilité. Pourtant, c’est ce même Léandre Kovsky qui, guidait par un élan saugrenu, se retourna soudainement et s’avança d’un pas décidé vers la ribambelle de gardiens. Ils ricanèrent gentiment tandis qu’une rumeur secouait les prisonniers « Mais il est timbré ce type ! _ Ouais, tu sais, c’est le russe, celui dont on parle quelque fois. _ ‘Paraitrait qu’il a tué des types. _ Il fait parti des toquées. _ Ca ne m’étonne pas ! » répéta-t-il comme s’il ne pouvait dissocier les deux mots, suis-moi !Le gardien lui tourna les bras dans le dos et lui accrocha les mains avec un fil de fer. Un peu misérable mais mieux que rien. Il le poussait à travers escaliers et couloirs. Plusieurs fois, Léandre Kovsky s'etalla par terre et l'autre le prenait par le cou avant de le jeter devant. Une fois cepandant, le jeune homme lui assénit un coup de boule entre les deux yeux qui les destabilisa tous les deux. Léandre Kovsky fut le plus rapide à reprendre la majeur partie de ses esprits et il courut vers ce qui lui semblait être sa cellule. Mais sans s'en rendre compte, il atterit dans la partie désafectée de la prison. Essouflé, il tituba encore un peu en s'appuyant contre les murs. Ses idées n'étaient pas tout à fait nettes et dans une dernière impulsion pour échapper à son assaillant -lui courrait-il encore après celui-là ?- il entra dans une pièce poussiéreuse et plus qu’étrange. Il cracha ses poumons avant de lever son nez et d’apercevoir un homme tout aussi spécial. Ne l'ayant encore jamais rencontré, Léandre Kovsky hésita un moment avant de lui lancer :
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Mr. H.
Identité Âge: 28 ans Relations:
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Sujet: Re: En Dilettante [H] Jeu 14 Mai - 14:58 |
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Mr. H. passait le plus clair de son maigre temps libre à chercher des vestiges de son passé dans les ruines de High Creek. Du moins, c’était ce qu’il faisait d’ordinaire. Ces derniers temps, les choses avaient un peu changé. Ses escapades avaient étrangement gagné en heures et son temps de travail, lui, s’était réduit. Moins de temps au bureau, c’était moins de temps près de Ian. Ian... Ils s’évitaient, cordialement. Tous les jours, Mr. H. voyait des enveloppes passer sous sa porte, des rapports, des courriers à signer. Lui-même n’osait plus vraiment pénétrer dans le bureau de son secrétaire. Pour des tas de raisons... Ian avait eu peur, malgré tout le désir qu’il y avait pu y avoir entre eux, et Mr. H. redoutait de lui faire plus peur encore. La suite pouvait bien s’avérer moins plaisante que les préliminaires... Mr. H. redoutait d’éprouver la même envie que ce jour-là. Il redoutait, simplement, de se sentir dépendant à nouveau... et il ne voulait pas imposer cela à Ian. Alors, espérant se libérer de cette passion aussi intense qu’imprévue, Mr. H. fouillait, comme jamais, pour chasser de son esprit l’image obsédante de son secrétaire. Il n’avait rien trouvé de concluant, à l’exception d’un corps calciné qu’il n’avait jamais vu auparavant, sur lequel il avait récupéré une vieille bague qu’il avait cru reconnaître. « GN », disaient les initiales gravées à sa surface. Cette chevalière lui rappelait quelque chose, mais il était bien incapable de se souvenir quoi. « G »... « Gerald » ? Mais ce « N » ? Il ne se souvenait plus... Il était... juste trop vieux. Il n’entendit pas les bruits de pas derrière lui. Ce ne fut que la voix qui parvint à ses oreilles qui le tira de ses pensées. Il se retourna. Un Prisonnier. Bien sûr. Encore et toujours. Agacé, il fourra la chevalière dans sa poche et croisa les bras, fronçant les sourcils.
– Peut-être bien les deux.
Ami ou ennemi, c’était du pareil au même, à High Creek. On finissait toujours un jour ou l’autre avec un poignard planté dans le dos ou un coup bien plus subtil dans l’arrière-train. Et Mr. H. n’avait pas la moindre considération pour ses Prisonniers. Il tenta néanmoins de se maîtriser, et un sourire sucré étira ses lèvres.
– Puis-je savoir ce que vous venez faire ici ? Vous n’êtes pas sans savoir que cet endroit est strictement interdit aux Prisonniers. Quelle est votre excuse ? Vous vous êtes perdu ?
Il secoua la tête. Le ton de sa voix était parfaitement ironique. Les Prisonniers ne se perdaient jamais, à High Creek’s Jail. Ils tentaient juste d’échapper pour un moment à la surveillance des Gardiens... Ça ne durait jamais bien longtemps. Quand les Gardiens leur remettaient la main dessus, tous leurs rêves de tranquillité tombaient à l’eau. Récemment, le jeune Pavel Kaczmarek l’avait appris à ses dépends – appris était un bien grand mot, puisqu’il connaissait sans doute mieux que quiconque ce qu’il risquait à désobéir. Celui-là n’avait visiblement pas idée de ce qui l’attendait. Mr. H. ne se salissait que très rarement les mains, mais s’il le fallait... Il préféra donner le change pour le moment, mais l’agacement qu’il éprouvait pouvait se lire dans ses yeux. Ne pouvait-on pas être tranquille quelques instants, dans cet établissement ? Après Etienne de Montvent, c’était au tour de ce... Mr. H. plissa les yeux, comme si une grimace pouvait stimuler sa mémoire défaillante. Léandre Kovsky. Pyromane. Qu’il essaye, seulement, de mettre le feu à High Creek’s Jail... Durant quelques secondes, Mr. H. regretta de se trouver là. Pas parce qu’il avait peur de Léandre, non. Depuis quand n’avait-il pas vu Ian ? Il lui semblait que cela faisait une éternité. Il n’avait pas la moindre envie de se provoquer un mal de crâne en affrontant un Prisonnier effronté. Il voulait voir son secrétaire. Au besoin, faire comme s’il ne s’était rien passé. Traiter avec lui des dossiers, de la paperasse rébarbative. Ignorer son envie de le coucher sur le bureau pour coller son corps contre le sien. Mais bien entendu, ce n’était pas possible. Il aurait simplement dû y penser avant.
– Je n’ai pas de temps à perdre avec vous. Partez immédiatement avant que je ne décide de vous punir.
Altruisme ? Pas du tout. Paresse.
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Sujet: Re: En Dilettante [H] Dim 17 Mai - 0:20 |
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– Peut-être bien les deux. Keuh ! Ca n’annonçait rien de bon ! Vraiment rien. Peut-être bien les deux… Merde ! Léandre Kovsky, même s’il n’était pas très finaud, avait deviné que la personne face à lui n’était pas du genre à rigoler. Pourquoi il était là déjà ? Ah oui, sa faute avait été de ne pas participer à cette bataille de nourriture. Le comble. High Creek’s Jail était vraiment des plus dépravé. Il voulait juste s’échapper, se cacher, se terrer dans un trou et se réveiller lorsque la tempête serait passée. Et ce mec en face de lui, avec son sourire faussement pétillant. Ca lui donnait la nausée. Il en avait mare, déjà. Fallait arrêter de jouer la petite souris et réagir. Réagis Léandre, réagis ! – Puis-je savoir ce que vous venez faire ici ? Vous n’êtes pas sans savoir que cet endroit est strictement interdit aux Prisonniers. Quelle est votre excuse ? Vous vous êtes perdu ? Deux fois savoir. « Puis-je savoir », « sans savoir ». Ca le fit tiquer, il n’aimait pas les redondances. Tout ce qui se répète est synonyme de cafouillage, de bordel complet, d’incohérence. Du moins pour le pyromane. D’ailleurs, tout bien réfléchis, il n’y avait pas d’amitié potentiellement possible. Exclu, prescrit, interdit ! Les gens étaient soit tortionnaires, soit torturés. Pas entre les deux. Qui avait-il voulu sauver tout à l’heure ? Pourquoi avait-il bougé ? Etait-ce suicidaire ? Alors non, il n’avait pas d’excuse. Il voulait dormir. Et ce qu’il pensait n’avait pas le moindre sens. Il était paumé, il avait mal au dos, à la main, et cette forme d’autorité dans les yeux du chevelu violet lui donnait envie de le frapper. Ah oui, il l’aurait bien fait. Bam, un coup dans le ventre. Il savait faire ça ! Mais il était tellement crevé que la seule chose qu’il pouvait faire, c’était s’assoir. C’est ce qu’il fit, il s’assit contre un mur. De la poussière lui tomba sur les épaules et il toussa derechef. Rien. Il n’arrivait pas à prononcer un mot. Il était si fatigué. Il en oubliait le mec en face de lui. Ses pensées s’emmêlaient, se tordaient, lui donnait l’impression d’un brouhaha permanant au fond de sa tête. Il avait trop couru, c’était certain. Il respirait fort pour reprendre son souffle. Il ne s’était pas rendu compte qu’il était hors d’haleine. Et une fois qu’il eut réalisé, ça lui tomba d’un coup dessus, Bam, comme ça. Bam, encore. – Je n’ai pas de temps à perdre avec vous. Partez immédiatement avant que je ne décide de vous punir. Chut, chut ! Vraiment, on n’a pas idée d’emmerder les gens comme ça. Léandre Kovsky, affalé contre le mur, avait posé sa tête sur ses genoux et examinait le type bizarre. Merde quoi, fallait qu’il arrête de lui poser des questions où il allait le frapper. Un gardien, un prisonnier, il s’en foutait, c’était du pareil au même. Il aurait plus opté pour second larbin du grand manitou, le dénommé H. Les prisonniers n’avaient pas cet air hautain qu’il était fier d’arborer. Il n’avait pas de temps à perdre, très bien, mais Léandre avait décidé de camper ici pour le reste de la journée. Ca y était, il réagissait ! - Je ne partirai pas. Pas tout de suite.
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Mr. H.
Identité Âge: 28 ans Relations:
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Sujet: Re: En Dilettante [H] Lun 18 Mai - 23:10 |
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Mr. H. avait vu rouge bien avant que le jeune homme ne refuse d’obéir à son ordre. À dire vrai, l’ordre en lui-même n’avait plus la moindre importance, et Mr. H. espérait bien au contraire que le Prisonnier resterait. Il l’avait reconnu. Oh, il avait fallu à son cerveau embrouillé le temps de se remémorer ces derniers jours. L’embarras d’une situation que deux personnes pouvaient très vite compliquer lui avait occupé l’esprit. Il lui semblait que cela faisait des semaines qu’il n’avait pas parlé à Ian. Peut-être que ça faisait réellement des semaines... le jeune homme lui manquait. Du moins, c’était l’impression qu’il avait, et d’impression elle n’avait que le nom. La dernière fois qu’il lui avait parlé, ce fut pour constater une trace bleuâtre sur sa joue. Ian s’était fait un devoir de tout raconter. Kovsky, Léandre, m’sieur Êta ! C’est lui qui... Lui qui avait collé son poing dans la figure du secrétaire. Sur le coup, Mr. H. avait résisté à la furieuse envie de poser sa main sur la joue meurtrie et d’attirer le jeune homme contre lui pour l’étreindre. Il s’était contenté de quelques mots banals. Il sera puni. Et le moment était venu. Après cela, Mr. H. avait frénétiquement cherché le dossier de ce fameux Léandre Kovsky. Ceux qui oseraient s’en prendre à Ian, désormais... Il avait toujours cherché à protéger son secrétaire, de tout. Peut-être même l’avait-il trop couvé, mais... il ne pouvait pas se refaire. Il avait de l’affection pour Ian. Peut-être... un peu plus que cela. Beaucoup plus. Et tandis qu’il regardait la photographie de Léandre Kovsky, essayant de graver ses traits dans sa mémoire pour être sûr de le reconnaître le moment venu, il serrait les poings et se maudissait pour sa lâcheté. Il n’avait même pas le courage d’accepter l’évidence, lui qui pourtant n’avait jamais hésité à le faire auparavant. Aussi, lorsque son cerveau embrumé eut enfin mis en ordre les images du puzzle et compris qui il avait en face de lui, Mr. H. sentit qu’il ne devait pas laisser filer le jeune homme si facilement. Oh, que non... Il s’était promis de corriger comme il se devait quiconque oserait s’en prendre à Ian. Son Ian. « Iota ».
– Mr. Kovsky... Lorsqu’une personne, à High Creek, qui n’est pas un Prisonnier, vous donne un ordre, il vaut mieux pour vous que vous lui obéissiez.
Faire passer sa colère soudaine pour une punition de Gardien était idéal pour ne pas se faire connaître en tant que Mr. H. Rapidement, il se dirigea vers Léandre et sa main trouva tout naturellement sa place autour de sa gorge.
– Vous connaissez le châtiment, dans ces conditions.
Sa main libre partit ; Mr. H. donna une gifle magistrale au jeune homme qu’il tenait toujours fermement. Pour Ian. Tirant violemment Léandre vers l’avant, il l’envoya buter contre un tas de débris. Pour Ian. Puis il revint vers lui, et cette fois ce fut son poing qui s’abattit. Pour Ian, encore et toujours. Parce qu’il ferait n’importe quoi pour le protéger, le défendre, le venger. Personne ne lèverait jamais la main sur son secrétaire, et encore moins un pathétique Prisonnier qui n’avait aucune autre richesse que celle de son âme – et encore. Mr. H. attrapa la mâchoire de Léandre et la serra avec force. Peut-être pourrait-il la lui briser, de cette façon. Oui... Qu’il souffre, et qu’il soit incapable d’ouvrir sa sale petite... Il repoussa le jeune homme dans les débris et se redressa, passant une main fébrile dans ses cheveux noirs. Léandre Kovsky allait se rappeler de ce jour. Sans doute le premier où un Gardien lui donnerait la correction tant méritée. Et en guise de Gardien, un de choix : Mr. H. en personne. Il n’avait plus torturé quelqu’un depuis longtemps, mais il n’avait pas perdu la main. Et les Prisonniers, de toute façon, n’avaient aucun espoir, une fois franchis les murs de High Creek’s Jail. Sa main s’abattit, encore, sur ce visage tant haï. Voilà ce qu’avait ressenti Ian lorsque Léandre l’avait frappé. Mr. H. lui apprendrait à toucher à son secrétaire, à lui faire du mal. Le visage déformé par la haine, il s’écarta du Prisonnier pour reprendre son souffle. Pour Ian. Parce que ce qu’il éprouvait pour lui n’avait plus rien à voir avec de la simple amitié. Parce que ça n’avait jamais été de la simple amitié. Léandre Kovsky allait le regretter.
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Invité
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Sujet: Re: En Dilettante [H] Mer 20 Mai - 22:49 |
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– Mr. Kovsky... Lorsqu’une personne, à High Creek, qui n’est pas un Prisonnier, vous donne un ordre, il vaut mieux pour vous que vous lui obéissiez. Il n’aimait pas le « Monsieur ». Ca faisait vieux et Léandre Kovsky était jeune et sans ride ! Il n’aimait pas non plus le « Kovsky ». Ca voulait dire qu’il était informé. Et c’était enfin la dernière chose qu’il n’appréciait pas. L’autre avait l’air d’en savoir sur lui long comme son bras, ce qui n’était pas réciproque. Dès lors, ça mettait Léandre Kovsky en position de faiblesse et plus que tout autre chose, il avait ça en horreur. La faiblesse, c’était pas pour lui. Pourtant, c’est exactement comme ça qu’il se sentit lorsque le gardien vint lui prendre le cou. Pour la première fois depuis longtemps, il sentit qu’il n’avait franchement pas le dessus et qu’il ne l’obtiendrait pas si facilement. Le châtiment avait-il dit ? Oui, il le connaissait. C’était un non-dit que tout le monde connaissait ! Ensuite, vint ce sentiment purement rationnel dont il avait oublié l’effet dopant : la peur. Ses yeux s’écarquillèrent quand, alors qu’il venait d’être jeté au milieu de débris poussiéreux, l’autre se précipita de nouveau sur lui et lui cola son poing dans sa belle frimousse. Le coup fut brutal, comme une massue, mais c’était plus surprenant qu’autre chose. Une douleur déchirante le prit cependant au dessus de l’œil droit et en y passant sa main, il sentit le liquide chaud couler sur ses doigts. La vue du sang lui donna la nausée. Il n’arrivait pas à suivre le rythme. A peine songeait-il à contrattaquer que l’autre, comme s’il lisait ses pensées, le frapper de nouveau. A un moment, il songea même à partir, à s’enfuir. Mais une envie persistante le retenait dans la pièce : Qu’était cette lueur de rage dans les yeux de son bourreau. Durant ses courts moments de repos, il essayait d’intercepter ce regard afin d’en déchiffrer la signification. Un coup de poing plus tard, Léandre Kovsky était de nouveau au milieu de poutres effritées et de barres de fer. Il luttait contre le poids et la fatigue affolante de son corps. Il respirait fort pour tenter de récupérer. C’était qui ce type ? - Les gardiens d’ici prennent la peine de se présenter avant de nous torturer, non ?! Le prisonnier avait désormais l’arcade déchirée, la lèvre inférieure fendue en trois endroits, deux débuts d’hématomes sur les pommettes et une coupure traversant sa joue gauche. Seul son nez, par miracle, n’avait pas était touché. Mais d’une manière générale, et en dehors du visage, Léandre Kovsky aurait de beaux bleus et diverses balafres partout sur sa peau blême. Léandre Kovsky saisit la première chose à portée de main : Une des fameuses barres de fer dans le fameux tas de débris. Si dure que même Superman n’y résisterait pas ! Il banda ses muscles et s’élança sur le gardien qui par imprudence, n’avait pas attendu que Kovsky soit totalement mort. D’un cou qu’il se voulait aussi vif que possible, il abattit son arme dans les côtes de H en poussant un cri désespéré. Enfaite, il n'aimait pas le type tout court !
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Mr. H.
Identité Âge: 28 ans Relations:
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Sujet: Re: En Dilettante [H] Jeu 21 Mai - 22:04 |
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Si Mr. H. n’avait jamais été réellement blessé auparavant, il fit la cruelle expérience de la douleur. Un cri étouffé s’échappa de ses lèvres lorsqu’il reçut le coup de Léandre, en plein dans les côtes, et il s’effondra sur le sol. Le goût métallique du sang emplit sa bouche, écœurant, et il réprima une brusque envie de vomir. D’une main fébrile, il essuya le sang sur ses lèvres. Il détestait ça. Ça le répugnait. C’était sale, c’était écœurant. Il passa sa main sur le tapis poussiéreux et réalisa que, bien loin de nettoyer sa peau, ça ne faisait que la salir un peu plus. Un gémissement s’échappa de sa gorge. La saleté était devenue une véritable phobie chez le directeur de High Creek’s Jail. Avec désespoir, il essuya sa main derrière sa jambe, là où il ne pourrait pas voir, et se redressa enfin. Ce petit crétin, déjà dans son œilleton de visée avec ce qu’il avait fait à Ian, allait regretter d’avoir frappé cet homme-là. Se retournant vers Léandre, il décocha un coup de pied un peu au hasard et toucha la cuisse du jeune homme. Parfait. Il profita de ce moment d’inattention pour attraper la barre que le Prisonnier tenait et la jeter au loin. Il lui ferait payer. Il le punirait, pour Ian. Sa main se referma autour du poignet de Léandre. D’ordinaire, ce traitement était uniquement réservé aux futurs Gardiens, mais il pouvait aussi s’en servir pour torturer, n’est-ce pas ? Les cheveux d’Edward n’étaient pas devenus blancs par hasard. Personne ne savait vraiment décrire ce qu’il se passait lorsque Mr. H. touchait quelqu’un ainsi, pas même les principaux intéressés. Les Gardiens n’en conservaient qu’un vague souvenir. Mr. H., lui, savait à peu près ce qui arrivait alors. Des visions terribles, l’enfer sur terre, tandis qu’il sentait la vie de celui qu’il touchait affluer en lui. L’ordre. L’ordre, uniquement. Les souvenirs de Léandre profitèrent de la brèche ouverte pour se ruer en lui, en même temps qu’une douleur lancinante dans le bras puis tout le corps. Léandre, quant à lui, devait affronter les pires visions de ce qu’il arriverait tôt ou tard, sans ordre nécessaire. L’Enfer. Il détacha sa main du poignet de Léandre, à bout de souffle, et regarda le jeune homme. La dose avait-elle été assez forte pour le faire blémir ? Léandre ne parlerait pas de ce qu’il venait de se passer, c’était impossible. Pas moyen de se souvenir précisément, pas moyen de mettre des mots sur cette sensation. Persistait simplement, après cela, le besoin irrépressible d’ordre et une fidélité absolue à Mr. H. Mais cela ne s’obtenait qu’avec le temps, avec la souffrance. En une seule fois, c’était impossible. Mais la douleur, la terreur, elles, seraient bien présentes.
– En voulez-vous encore, Mr. Kovsky ? Dois-je encore vous faire comprendre pourquoi les règles doivent-elles être appliquées ? Pourquoi vous devez être puni ?
Peu importait la réponse, en réalité. Il asséna au jeune homme un splendide crochet du droit. Tandis que Léandre retombait devant lui, Mr. H. secoua sa main douloureuse. Bon. La dernière fois qu’il avait frappé un Prisonnier devait remonter à plus longtemps qu’il ne le pensait. Ses côtes le faisaient souffrir. Il n’avait rien de cassé, mais il ne manquerait sûrement pas d’avoir des hématomes. Mais ça ne comptait pas. Il le faisait pour Ian, et pour lui, il pouvait bien endurer cette douleur qui paraissait bien faible en comparaison de ce qu’on avait pu lui faire par le passé. Son pied partit dans les côtes de Léandre, pour lui rendre la monnaie de sa pièce.
– Vous voulez mon nom ? Je me nomme Pancy. Et vous n’avez pas besoin d’en savoir plus.
Il attrapa le jeune homme par les cheveux, le tira violemment en avant. Il le descendrait dans les sous-sols, dans une salle de torture, et il s’occuperait de lui. Son corps ne serait plus qu’un amas de bleus et d’os brisés lorsqu’il en aurait terminé avec lui. On ne touchait pas impunément à Ian. On ne le frappait pas sans en assumer les conséquences. Léandre Kovsky allait bientôt découvrir le véritable visage de High Creek’s Jail, celui dont l’Angleterre bien pensante n’avait aucune idée. À High Creek’s Jail, les délinquants récalcitrants étaient battus, corrigés, frappés, jusqu’à ce que les préceptes rentrent enfin. Personne ne repartait d’ici tant que la discipline n’était pas devenue un crédo. Léandre Kovsky l’apprendrait tôt ou tard : High Creek’s Jail n’était en rien une maison de correction comme les autres. C’était l’Enfer. L’Enfer sur terre. Et il venait tout juste d’y mettre les pieds.
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Sujet: Re: En Dilettante [H] |
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