High Creek's Jail
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Une prison un peu étrange...
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur Moulinex Companion ...
600 €
Voir le deal

 

Do you remember?

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Auteur Message
Aidan O'Connell
Aidan
Aidan O'Connell


Identité
Âge: 24 ans
Relations:

Do you remember? Vide
MessageSujet: Do you remember?   Do you remember? Icon_minitimeMar 12 Mai - 20:48

Minuit sonne. C’est l’heure où Cendrillon doit quitter le bal avant que son carrosse ne se transforme en citrouille et ses chevaux en souris. Une autre princesse s’en allait, quant à elle, rejoindre les douches. C’était son roi qui lui en avait donné l’habitude, à force de l’y entraîner, en catimini. Sa Dunlaith l’avait conservée, même après son départ, même après toutes ces années. Aidan s’y rendait toutefois seul, même dans ces périodes où il s’attachait à un prisonnier. Non, la douche, c’était son moment à lui. Il attendait peut-être aussi le retour de celui qui l’avait initié. Peut-être qu’il était incapable d’emmener un gamin, de répéter les gestes de Charon, parce qu’au fond, il préférait de loin l’époque où il était le pensionnaire entre les mains d’un gardien.

Il plongea sa tête sous l’eau, la frictionna vigoureusement pour faire disparaître le shampoing dans ses tifs. C’était comme un vieux rêve, toute cette histoire. La femme qui attend que son mari revienne de la guerre, elle se doute qu’il est mort, recommence une nouvelle vie, mais espère toujours en son for intérieur… et quand l’époux revient, il ne correspond plus à ce qu’elle a désiré pendant toutes ces années, il a changé, elle tout autant et ils sont devenus deux inconnus, l’un pour l’autre, avec des ersatz de sentiments perdus. Et ces ersatz, elle se demande s’ils pourront flamber à nouveau, s’ils suffiront à rallumer la flamme ou si vaut mieux laisser aller, oublier.

C’était en quelque sorte la façon dont se sentait l’Irlandais. Sauf bien sûr, qu’il n’avait jamais été marié à Charon et cette existence nouvelle qui s’était présentée à lui, à la suite de sa brusque disparition, n’était pas conciliable avec son passé. Il y avait Aidan, le gamin révolté, naïf, fragile d’hier, et l’Aidan d’aujourd’hui, grand couillon désinvolte, pas trop heureux, qui vivotait par-ci par-là, en choppant un prisonnier de temps à autre. Le savon glissa le long de son ventre, descendit jusqu’à ses jambes.

L’Aidan d’aujourd’hui, en plus, était un pion sur un échiquier beaucoup plus complexe que la prison d’il y a huit ans. La règle du « Charon ou rien » ne pouvait plus s’appliquer. Il avait Alex, Ametsi, et même, dans une certaine mesure, des collègues comme Anstern avec qu’il s’entendait plutôt bien. Jouer au con, donner son cul à loisir et se perdre dans une passion malsaine était gérable quand il était pensionnaire, avec rien d’autre auquel s’accrocher, sinon la relation destructrice qu’il entretenait avec le maton.

Et maintenant? Valait mieux faire une croix sur le passé. Charon le lui avait bien démontré, à son arrivée. Il se foutait de lui, de toute manière. Qu’est-ce qu’il aurait pu faire d’une Dunlaith périmée, ternie, dépassée? Il se trouverait un autre jouet, c’était tout. Pourquoi ce pincement au cœur alors? Un nouveau passage sous le jet d’eau glacé pour lui refroidir les sentiments. Reculant d’un pas, son ouïe lui revint et il entendit le bruit de quelqu’un qui s’approchait. Ce pourrait-il que…? Bien sûr, aucun d’eux n’avait perdu ses vieilles habitudes. Son cœur avait interrompu ses battements, un instant, pour mieux être rempli par cette présence tout près de lui.


« J'ai continué à prendre ma douche la nuit, après que tu sois parti. Ça te cause pas problème? »

Il se tourna à demi pour dévisager le nouvel arrivant, un léger sourire aux lèvres.

« Sans quoi, on peut se donner un horaire fixe. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar


Do you remember? Vide
MessageSujet: Re: Do you remember?   Do you remember? Icon_minitimeDim 17 Mai - 13:32

La journée ? Honorablement bien remplie. Pas de période d'adaptation pour un vieux briscard comme lui. Les têtes s'étaient largement diversifiées, il ne reconnaissait plus personne. Il avait aperçu vaguement le nouveau chef des gardiens, un gars automatiquement classé dans la catégorie mentale "honorable, bon job". P'tet qu'il arriverait à s'entendre avec lui. Il pourrait p'tet lui demander de lui montrer son tatouage. Oui, sa croix gammée. Il doit obligatoirement en avoir une, Anstern. Ça l'intéresserait bien de la voir. Pis p'tet de la toucher, aussi.
Non, vraiment, il avait plus de cachet que l'ancien chef.

Charon s'était senti enchanté, aussi, lorsqu'il avait retrouvé sa vieille chambre numéro 13, inusitée jusqu'alors. Avec ses modifications personnelles, pas toujours vraiment approuvées par la direction de la maison de fous. Une grande bar de fer en travers de la chambre, qui lui servait à sa musculation, par exemple. Il avait été beaucoup moins enchanté d'apprendre par son corps qu'il faudrait encore attendre un peu avant d'en reprendre l'usage. Il avait eu mal à l'épaule toute la journée, après ça, et ce fut véritablement funeste pour une jeune gamine qui devait constater sa calvitie naissante avec effroi, à l'heure qu'il est.

... Une bonne journée, donc, en définitive. Et ses pas le conduisent alors tout naturellement vers les douches des gardiens, remontant à sa mémoire par vagues acides d'anciens souvenirs trop doux, qui ont eu un temps infini pour pourrir et ronger l'espace leur étant alloué, dans sa tête. Les doigts frôlent les murs lépreux des couloirs. C'est presque effrayant comme il prend bien sa condition. Le Charon de sang et de feu d'avant n'est presque plus rien. Il a laissé la place a quelqu'un qui a du se battre avec trop d'énervement pour marcher, pour parler de nouveau et s'extirper d'un bon sang de fauteuil roulant.

... Et sitôt fait...
Putain.

On dirait qu'il y a quelqu'un dans les douches. Cela le freine. On dirait qu'il n'est plus le seul à avoir de telles habitudes de rafraîchissement nocturne. Merde, on lui aurait aussi ôté ça ? Il se sent prêt à briser une mâchoire. Même si l'incriminé est cet Anstern qui fait un si bon job. Mais non. S'pas l'allemand. Ça ressemble plutôt à... A la voix d'o'Connell, qui l'apostrophe.

- ... Salut à toi aussi.

Qu'il raille, sans répondre. Comme s'il allait se donner la peine d'entretenir quelque chose de civilisé et explicitement douloureux avec ce gardien. Sans pudeur aucune, il déballe sa maigreur de ses éternels vêtements atemporels, les roule en boule sous un banc, sur lequel il s'installe, démêlant longuement ses cheveux, qui sont devenus, avec le temps, vertigineusement longs. Assis, comme ça, ils traînent presque par terre, le voilent de soie noire.

On dirait qu'il lui a vraiment manqué, à o'Connell. Pour qu'il garde même des habitudes à la con, comme ça.. Il rate une mèche de cheveux, se griffe la main du bout des dents de son peigne. Cela met fin à sa coiffure, et le met en quête d'un savon, sur lequel se referment le bout de ses ongles. Il sélectionne soigneusement une douche, histoire d'être honorablement dos à son ancien détenu, qui aujourd'hui est du même côté des barreaux que lui.

De la mousse dégouline tout autour d'eux, et l'évacuation fait d'horribles bruits de gorge, heureusement couverte par la double pluie froide qui s'abat sur le corps des matons.

- Hé, elle est presque tiède. Elle a du chauffer dans les tuyaux.

Ça le fait marrer, d'évoquer ça ainsi. Encore en train de jouer avec le chaud et le froid, Charon. Et vraisemblablement, d'aimer ça.

'Pourrait se passer un sacré moment, avant que l'un comme l'autre n'engage la conversation. Mais des années d'éloignement ne peuvent qu'amener a des batteries rangées que questions, n'est-ce pas ? c'est pourquoi le silence relatif d'une double douche ne se laisse pas étendre longtemps entre eux, brisé par la voix railleuse, une fois encore.

- C'est fou comme les têtes ont changées.Du peu que j'en ai vu, quoi. A croire que les anciens gardiens ont tous claqués. Épidémie d'empoisonnements, peut-être ? 'Paraît qu'on a jamais trouvé l'coupable.

S'il l'avait, ce coupable... Il lui ferait manger ses mains tendrement réduites en purée, avec une p'tite cuillère festonnée d'ailes d'avion en plastique. Comme les gosses.
Et une bouchée pour ta victime...

- Il a du s'en passer, des choses.

Raconte.
Revenir en haut Aller en bas
Aidan O'Connell
Aidan
Aidan O'Connell


Identité
Âge: 24 ans
Relations:

Do you remember? Vide
MessageSujet: Re: Do you remember?   Do you remember? Icon_minitimeMer 20 Mai - 3:05

Que de souvenirs. Est-ce qu’Aidan était sentimental? Sans aucun doute. Il pouvait se le permettre, pendant six ans, il avait joué au yo-yo avec le cœur de pauvres pensionnaires, les appâtant lorsqu’ils étaient dans le besoin, puis les laissant tomber au moment crucial où on lui demandait un quelconque engagement. C’était peut-être normal, au fond. Dans sa position, il pouvait se permettre n’importe quel caprice alors qu’auparavant, on ne lui donnait pas le choix. Et puis, comment rivaliser avec ce qu’il avait vécu avec Charon? Les liaisons assez brèves nouées avec des pensionnaires avaient été bien fades, en comparaison avec l’intensité, l’ardeur, les hauts et les bas de sa relation avec le gardien.

Pourquoi est-ce qu’il fallait que tout lui tombe sur la tête en même temps? L’Irlandais se sentait comme dans un soap pourri, partagé comme il l’était depuis le retour de Charon. Pourquoi est-ce qu’Alexei n’avait pas pu apparaître plus tôt? Plus solidement établis, tous les deux, Aidan aurait pu affronter les intempéries sans souci. Ils n’en étaient pourtant encore qu’à un embryon de lien, qui lui permettait encore de tergiverser, d’hésiter. Ametsi n’aidait en rien à démêler la situation. Le gamin lui plaisait beaucoup, mais il n’était pas certain de vouloir lui ravir ses derniers pans d’innocence... Depuis quand est-ce qu’il courait plus d’un lapin à la fois? On l’avait toujours laissé tranquille et tout à coup, les mecs pleuvaient. Bon, avec Charon, tout n’était évidemment pas gagné et la probabilité qu’ils reprennent les choses là où elles s’étaient arrêtées avoisinait le zéro, à en juger par l’attitude de son homologue…

Eh, O’Connell, tu dissertes depuis combien de temps sur tes amourettes? Ah, sa conscience, toujours prête à le ramener à l’ordre. N’empêche, Aidan risqua quelques coups d’œil en direction du collègue, pendant que celui-ci s’occupait de ses tifs vertigineusement longs. C’était mal, la nostalgie, très mal. Mais bon, c’était à l’autre de ne pas lancer de commentaire sur l’eau tiède, qui renvoyait son interlocuteur déjà mélancolique à une autre nuit, à un autre temps qui lui manquait plus qu’il ne voulait l’admettre.

Contre toute attente, ce fut Charon qui entama la discussion. Se tournant à demi, son ancien protégé lui répondit d’un haussement d’épaules :

« Bah, oui et non. C’est sûr, Maley est mort, tout ça, mais j’ai l’impression que les visages changent, mais tout le monde se fait remplacer immédiatement alors on a pas le temps de constater le vide. Y’a que H. qui soit immuable. »

Un sourire lui monta aux lèvres en songeant que le directeur n’avait pas été le seul à demeurer le même, après toutes ces années. Le singe savant qu’il avait pris sous son aile pour en faire son secrétaire avait également été épargné par les années.


« Oh et… tu te souviens de Ian MacCartaigh? Lui, il est toujours là aussi. Il a pas changé d’un poil non plus. J’saurais pas dire s’il se souvient de moi, je le croise jamais. Il est toujours dans son bureau, comme H. P’tête que c’est la paperasse qui garde jeune, pendant que les autres, on se tape le sale boulot et on en vient à grisonner et à avoir des rides. »

Il occulta sciemment la question de l’empoisonnement. Pas envie de ressasser de vieux souvenirs, de remuer le fer dans la plaie. Pas plus envie de s'étendre sur ses six ans à lui. Qu'aurait-il eu à raconter, de toute manière? Il s’enquit donc poliment :

« C’est pas trop mal quand même? Tu retrouves tes marques? »

Hum. Choix de mots douteux. Un psychanalyste l’aurait sans doute trouvé révélateur. Instinctivement, ses yeux tombèrent sur ses cuisses, puis se relevèrent aussitôt, avec gêne, pour se poser sur son épaule. Deux morsures y figuraient désormais, une plus ancienne et une autre, encore fraîche. Pas du tout les mêmes mâchoires non plus, l’une appartenait à un prédateur, l’autre à une proie qui, dans la douleur, a obéi à ses réflexes. Charon remarquerait-il qu'un autre que lui s'était approprié sa Dunlaith? C'était exactement le genre de conversations qu'il souhaitait éviter en présence du gardien... et Dieu seul savait combien Charon détectait son malaise et en jouait. Un léger soupir s'échappa de sa poitrine. Décidément, difficile de perdre ses mauvaises habitudes...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar


Do you remember? Vide
MessageSujet: Re: Do you remember?   Do you remember? Icon_minitimeVen 22 Mai - 20:37

I can't remember.

Et c'était vrai. Six ans avaient effacés beaucoup de choses à sa mémoire. Certains détails flottaient mollement entre ses yeux et il n'arrivait pas à poser le doigt dessus. D'autres avaient été enjolivé. L'ourle des lèvres, qui était plus épais. Les épaules moins larges. Cette marque, disposée plus haut. La scène a laquelle il assistait -car, il n'avait pas pu se retenir, il s'était tourné une nouvelle fois vers l'autre occupant de la pièce- avait quelque chose de pointu, de satisfaisant et décevant à la fois. Aidan est l'épice que le chef cuistot fantasme des années alors qu'il est en prison, et qui, au final, au bout de tant de temps lorsqu'il la goûte à nouveau, elle semble moins belle que dans son souvenir.

Son regard se fixe, alors qu'Aidan parle. C'est fou ce que cette attitude, cette posture, la nudité exemple de gène, comme il lui a appris, lui font monter des envies incohérentes. Saisir à pleines mains les cheveux mouillés, les sentir s'écraser les uns aux autres entre ses doigts serrés, mouvements mous projetant des milliards de perles translucides, slow motion. Tirer la main en arrière pour dévoiler la gorge, faire saillir les muscles et les tendons sous la peau fraiche. Entendre les cervicales qui protestent une a une alors qu'il sait qu'il lui fait mal. Et l'embrasser comme ça, à pleine fureur, avec dans la bouche un goût métallique d'impératif, de "ne me déçois pas". Il a envie de faire claquer leurs peaux l'une à l'autre et que les carreaux en soient mouchetés de sang, que cela trace des lignes avec la vapeur de leur corps. Leurs propres barreaux personnels, tout autour d'eux. Roses douleur. Et le brouillard dans la pièce puera le sexe et la violence.
Il a envie de le voir s'étouffer au sol contre d'autres carreaux plus sales encadrés de joints librement pourrissants, et ses mains autour de son cou et le dégoût aux lèvres. Pourquoi t'es revenu, connard ? Merde.

Cette hallucination provoque en le gardien de violents tremblements. Cela n'a duré que quelques secondes, où il s'est tu, où il a instinctivement bloqué sa respiration. Le gardien semble sur le carreau, haletant. Et physiquement terriblement stimulé par ses visions. Il rallie le jet d'eau glacée, s'y perd ainsi que dans un faisceau de lumière divine. Lui qui voulait impérativement cacher le terrifiant effet madeleine de Proust que provoquait la vue de l'irlandais.. Quelques minutes s'étirent dans le temps sans protester, le temps que le Chaton ressemble ses pensées, mette bout à bout les phrases qui filtrent à travers les gouttes d'eau, en provenance de l'irlandais. Il lui faut même encore un moment avant d'emprisonner de nouveau sa voix dans son carcan acerbe.

- Oh, vraiment, t'as des rides ?

Moi, j'en ai, des rides. Bordel.

- Hum. M'étonne pas. Pour H, j'veux dire. Quand on sait ce que ce petit enfoiré peut faire... Il est bien capable d'avoir une certaine apparence et se cacher derrière, ou j'en sais rien...

Ou peut-être que t'as lu trop de bouquins de cette nouvelle tendance montante, l'anticipation, ma science fiction. S'bien possible. Mais H arrive déjà a tant de... De trucs spaces. Comme le coincer ici.

- Oh, bah, écoute. Casser des nez, engueuler les gens.. Ca se perd pas, c'est comme le vélo.

Il choppe un savon, fait mousser ses longueurs de cheveux. Laisse un peu traîner ses yeux. Cherchant à déceler de nouvelles tâches, peut-être au plafond, là où c'est dur à atteindre.. Mais au plafond, ce n'est que paroi gorgée d'eau sale. Plâtras qui se cassent la gueule, béton en fusion froide. Alors il détourne les yeux. Ah, Aidan. Il y a comme de petites marques rose vif le long de son épaule. Hé, attend.

- C'est des traces de morsure, ça ?

Eh bien, Charon. Tu pensais sérieusement qu'Aidan t'avait attendu, toutes ces années ? Oui, tu le pensais. Et c'est bien entendu pas ce qui est arrivé. Elle est petite, cette trace, mais peut-être est-ce une morsure du bout des dents. Il ne connaît pas beaucoup de gens avec qui Aidan pourrait aller. Le peu qu'il en a vu des gardiens, hein.

- ... Tu couches avec Anstern ?

C'est le seul qu'il pense assez dominant pour l'irlandais. Enfin, avec l'autre japonais.. Mais il a vu ses horribles dents pointues. Et s'pas ce genre de marque.
Revenir en haut Aller en bas
Aidan O'Connell
Aidan
Aidan O'Connell


Identité
Âge: 24 ans
Relations:

Do you remember? Vide
MessageSujet: Re: Do you remember?   Do you remember? Icon_minitimeLun 25 Mai - 6:15

Le regard, ce regard. Il l’avait surpris rivé sur lui assez souvent et avait appris à le désirer, à vouloir à tout prix le susciter, à la tendre époque où Aidan était la bestiole de Charon, son boy toy intermittent. Lointaine, cette époque? Rien n’était moins sûr à viser les prunelles vertes, si vertes du gardien. L’Irlandais baissa les yeux, lentement, sans trop savoir si c’était pour inviter, suggérer, jouer à l’ingénue ou parce qu’il était troublé par un désir qu’il aurait cru depuis longtemps éteint.

La conversation reprit, cependant, comme si de rien n’était ou presque. Un sourire au qualificatif de « petit enfoiré » affublé à leur vénéré directeur. Il n’y avait que Charon ou presque pour se conduire d’une façon aussi cavalière, aussi irrévérencieuse face au mythique Mr. H. Ne jamais poser de questions, c’était la règle d’or de tout maton, du moins, celle à laquelle Aidan s’était conformé. Que H. bouffe des bébés la nuit et se baigne dans leur sang pour conserver une éternelle jeunesse, qu’est-ce qu’il pouvait y faire? Est-ce qu’il avait seulement la moindre envie d’agir?

Oups. Tel qu’anticipé, son interlocuteur a repéré cette marque bien caractéristiques de canines, d’incisives fermement plantées dans la chair de son épaule. Un éclat de rire irrépressible à la remarque du collègue. S’il couche avec Anstern? Ah, il aurait bien aimé, mais il n’était pas enclin à l’inceste, l’Irlandais, et le chef des gardiens agissait pour lui comme un véritable grand frère. Il se saisit de la serviette abandonnée au sol et entreprit de sécher ses tifs emmêlés.


« Oh non. Pas avec Anstern. Il est pas de ce côté, au grand bonheur de ces dames et au grand dam des autres… Enfin, je dis ça, au grand bonheur de ces dames, mais je crois pas que quiconque soit à sa hauteur. Ce mec est… bah, au-dessus de tout ça, des bassesses, des petites pulsions et des plaisirs médiocres. »

Un sourire retroussa ses lèvres alors qu’il songeait à la discussion partagée avec le dit Anstern, dans ces mêmes douches.

« C’est un type bien. Très bien même. Enfin, dans son genre, évidemment… Mais non, je couche pas avec. »

Encore mieux, ce mec, parce qu’il permet d’occulter la question de la morsure et d’enchaîner sur un sujet plus général, la vie sexuelle d’Aidan O’Connell depuis six ans, en croisant les doigts pour que Charon se suffise d’un portrait d’ensemble et n’exige pas une liste de noms :


« En fait, s’tu veux tout savoir… maintenant, c’est mon tour de… choisir un pensionnaire, le garder un moment puis le laisser tomber. Quoique j’ai pas les mêmes critères de sélection que toi. »

Ou une façon délicate d'annoncer qu'il n'était plus que le dominé, qu'il ne mordait plus l'oreiller à tout coup. Oui, ça faisait un sacré choc. Dunlaith' s'était émancipée. Dunlaith' était devenu "un homme". Il haussa les épaules, épongea sa nuque, essuya son torse avant de poursuivre :

« Mais bon, ça c’était pendant un moment. J’me suis à peu près rangé. »

Une pause, le temps qu’il réfléchisse à ce qu’il pouvait ajouter de plus :

« J’ai pas eu d’autres… Bah, d’autres toi. Depuis que t’es parti. »

Un petit rire pour combler l’hésitation. C'était presque un serment de fidélité. La franchise Aidan à son meilleur. Difficile de déterminer s’il y avait du regret dans son ton. L’expression qu’affichait son visage avait été partiellement dissimulée par la serviette, puis il n’avait accordé qu’un demi-sourire à son nouveau collègue, comme pour signifier « eh ouais, c’est la vie, quoi. » Un simple constat. Un peu plat. Parce qu’il ne pouvait pas y avoir d’autres Charon. Parce qu’il n’y en aurait jamais d’autres, pas tant qu’il demeurerait à High Creek, qu’il vieillirait. On n’était pas dingue de ce genre de mec deux fois… Enfin, sauf si le premier mec, l’original en question revenait d’entre les morts. Alors là, peut-être qu’on pouvait se permettre un sourire un peu plus appuyé, pour sous-entendre qu’on n’avait pas loupé la façon dont on s'était fait mater. Un regard, un sourire qui avaient perdu leur charme de gosse, de jeune premier avec des étoiles dans les yeux, une bouche qui n'attend qu'à être croquée, mais qui avaient gagné en maturité. Pas nécessairement affirmé, trop sûr de lui, juste un sourire tranquille, d'homme à homme, quoi.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Do you remember? Vide
MessageSujet: Re: Do you remember?   Do you remember? Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

Do you remember?

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum: Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
High Creek's Jail :: Douches -
Créer un forum | ©phpBB | Forum gratuit d'entraide | Signaler un abus | Forum gratuit | Forums RPG | Univers connus