High Creek's Jail
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Une prison un peu étrange...
 
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What I am to you [PV Alexei]

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Aidan O'Connell
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Aidan O'Connell


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MessageSujet: What I am to you [PV Alexei]   What I am to you [PV Alexei] Icon_minitimeLun 4 Mai - 0:11

C’était un décor parfait, avec le crépuscule, le soleil qui agonisait à l’horizon et expirait quelques derniers rayons dorés. Appuyé contre une poutre, Aidan observait le spectacle, pensif. Dans sa main, il tenait le billet glissé sous sa porte, fripé par le séjour passé dans sa poche. « Viens me voir à la tour, demain, 16h 30. Seul. » Les cœurs pour seuls signature révélaient de qui provenait ce mot inattendu. Il avait hésité à s’y rendre, croyant à un nouveau canular de la part d’Alexei. La curiosité et l’envie irrépressible de revoir ce petit con, qu’il avait soigneusement évité pendant une semaine, l’avaient poussé à s’éloigner du bâtiment principal pour rejoindre l’aile abandonnée. Une marche de l’escalier avait cédé sous son poids alors qu’il se rendait au sommet et il avait pensé que le Russe choisissait bien ses lieux de rendez-vous. Pré-requis pour engager une relation quelconque avec lui : être complètement casse-cou.

Il revenait à son état normal, l’Irlandais. C’était peut-être cette nuit étrange, qui semblait avoir été touchée par la grâce de Dieu, passée avec Ametsi Dayan. Sans lui faire considérer High Creek comme un camp de vacances, la rencontre avait eu du bon, comme lui faire reprendre un peu foi en l’humanité. Évoquer l’affaire Fox Saylord devant lui ne le ferait pas rigoler, mais ne le plongerait pas non plus dans une profonde déprime. Aidan O’Connell aimait l’équilibre, aimait conserver la même humeur, ne pas se laisser affecter, se détourner des emmerdes avec un haussement d’épaules. C’était grâce à cette attitude qu’il avait pu survivre à huit ans d’enfermement entre ces murs, il n’y renoncerait pas de sitôt.

Qu’est-ce qu’Alexei pouvait bien vouloir? Certainement pas s’excuser pour sa conduite de diva. Ce n’était pas son genre. Alors quoi? Une autre mise en scène? Un nouveau jeu? L’un ferait Raiponce et l’autre le prince charmant? Un rire de dérision s’échappa de ses lèvres et il ne prit pas la peine de se tourner pour accueillir celui qu’il entendit grimper une à une les escaliers chancelants de la tour abandonnée.


« On a une toute une vue sur les environs, d’ici, hein? Ça donne presque envie de partir. »

Partir. Un sourire amusé releva la commissure de ses lèvres. C’était toujours marrant, évoquer l’impossible. Comme, par exemple, un Alexei V. Sagt facile à vivre.


« Alors, t’avais un truc à me dire? »

Son ton n’était pas hostile, pas froid. Détaché, peut-être, à peine curieux. Un ton de conversation, un ton de mec qui n'a pas trop envie de s'en mêler, qui demande parce qu'il le faut mais qui pourrait très bien se passer de la réponse. Dur? Oh, pas vraiment. Aidan n'avait seulement pas envie de plus de soucis. C'était peut-être un test, question de voir si l'affaire en valait la peine. Il faisait toujours dos à son interlocuteur. C'était plus facile comme ça. La tête d'Alexei avait une fâcheuse tendance à influencer ses décisions dans le sens "Emmerdes".
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MessageSujet: Re: What I am to you [PV Alexei]   What I am to you [PV Alexei] Icon_minitimeLun 4 Mai - 0:32

C'était l'heure. Pas trop tôt, bon sang. Il voyait le temps s'égrener avec une lenteur arthritique depuis... Depuis une journée entière, en fait. Il y avait énormément de variables qui pouvaient faire qu'il n'y aurait personne au rendez-vous. La mauvaise humeur d'Aidan. Le fait qu'il n'ai pas croisé la lettre. Le fait... Eh bien, qu'ils s'étaient engueulés. La dernière fois. Qu'il avait tout fait en ce sens.

Juste pour retarder le moment où ils allaient devenir plus proches.
Parce que, c'était inexorable, ça. Aidan avait failli l'embrasser. De très, très près. Alexei en avait rêvé, de ce baiser, ensuite. C'est ce qui l'avait poussé à tenter une nouvelle approche. Sa bêtise naturelle aidant, il s'était axé vers le petit mot glissé sous la porte.

Toujours terriblement efficace. Ajoutez à ça un délicieux coucher de soleil, et un point de vue mémorable.
Il avait toujours un certain chic pour les mises en situation, l'Alex.

Ses pas tranquilles résonnent contre les dalles de pierre. Un escalier ruiné. Un autre. Et la silhouette d'Aidan qui se profite, plus haut. Son dos, exactement, et les mèches de cheveux qui flottent au vent. Idyllique tableau s'il en est. Cela augmente la pression de son sang dans ses artères. Le cœur qui bat sensiblement plus vite. c'est idiot, comme réaction. Juste bête. Mais il n'arrive pas à l'enrayer.
Il approche.
Sourit.

- Partir ? Ouais.. Je n'sais pas. Pourquoi partir ? On est pas mal, ici.

C'est juste une souffle. Un filet de voix. Il est audible, parce qu'Alex est véritablement très proche. A vrai dire, il se permet même d'enlacer, par derrière, la taille de l'irlandais. Se coller à son dos, constatant qu'il est vaguement plus petit. Et poser un menton sur l'épaule. Menton qui dérive vite. Appose ses lèvres sur le bord du visage, là où on sent la mâchoire. Ce n'est ni amical, ni amoureux. Un mélange des deux, peut-être...

- Oui, je suppose... Je suis venu te dire a quel point le couché de soleil est un truc magnifique.


Merde, il lui arrive quoi, au V. Sagt ? Il a manqué une marche de son escalier mental ? Oh, c'est agréable. La respiration ténue à ton oreille, Aidan, sa présente tout contre toi. Pas hostile. Cela viendra, peut-être... Mais... A vrai dire, on a tendance a oublier. Tout oublier. Juste fermer les yeux. Juste ressentir la proximité. Le léger balancement qu'il vous imprime, a tous les deux. Ils vous berce !

Peut-être est-ce sa façon de s'excuser, après tout. Le temps passe.. Un peu. Juste un peu. Il se détache, finalement. Il se détourne. On ne fait jamais trop. On ne fait jamais assez. Les pas s'éloignent, et arrivent dans ton champ de vision, Aidan. Oh, il s'est fait beau. Ses cheveux n'ont pas vraiment changés, mais sa mise, elle, oui. Il a troqué le t-shirt à slogan contre une chemise noire. Pas assez boutonnée. Et le jeans... est resté, certes. Mais il est plus sombre. C'est fou comme le noir arrive à sublimer quelqu'un. Lui donner... Ce genre d'air dangereusement animal. Et le disque de feu, dans son dos. L'éclairage étrange qui assombrit son visage. Et le sourire qui est tout de suite beaucoup plus... Emprunt de velours que d'ordinaire. Ourlé et sombre.

- Ah, et, m'excuser. Je crois.

Les mains qui glissent dans les poches du jeans, d'un mouvement très machinal, alors qu'il détourne un peu la tête, sur le côté. Offrant un profil tout rétro éclairé de feu orangé. Y'a des manières et des expressions, qui, tout de même, ne changent pas. La gueule boudeuse contre lui-même d'Alex est une de celles-là.

- J'ai pensé que l'endroit était plutôt sympa, pour ce faire.

Pour ce faire quoi donc ?
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Aidan O'Connell
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MessageSujet: Re: What I am to you [PV Alexei]   What I am to you [PV Alexei] Icon_minitimeLun 4 Mai - 4:16

Bordel. Bordelbordelbordelbordelbordel. De merde, qui plus est.

Il avait le chic pour rendre Aidan complètement fou, cet Alexei. C’était super, tout de même, se donner de grandes résolutions : tenir bon, ne pas céder de terrain, ne pas se laisser aller à ses pulsions, ne pas se montrer impulsif, garder la tête froide, ne pas oublier qu’Alexei était un mec impossible, un petit con insaisissable.

Le coup de l’étreinte l’avait soufflé, cette bouche mutine venue lui frôler la ligne de la mâchoire plus encore. Et puis bon, il fallait peut-être s’y attendre. Il n’avait suffi que deux rencontres pour que l’Irlandais comprenne l’immense pouvoir de séduction de son collègue… tout comme son contrepoids, celui de répulsion, d’éjection clair et net. Parce qu’il fallait tout de même se rappeler qu’il y avait un revers à la médaille, que le jeune homme possédait deux faces : la plaisante, la suave, la taquine, celle qu’on avait envie de croquer… et l’autre, qui laissait un goût amer dans la bouche, qui prenait par surprise, qui se manifestait sans qu’on ne l’attende ni qu’on la sollicite. Ce n’était rien de grave, du moins, pas encore. Après tout, valait mieux un Alexei enjôleur versus un Alexei cassant, qu’un Alexei enjôleur se transformant en Aiko Maori à la puissance 10.

Néanmoins, néamoins… Il n’était pas encore trop con, Aidan. Une partie de lui avait envie de s’abandonner évidemment, de rouler une pelle à cette adorable petite enflure, lui faire payer ses affronts par des baisers. Il ne le fit cependant pas, pour deux raisons : la première, par peur que le scénario de la semaine dernière se répète, qu’il se fasse traiter de n’importe quoi, qu’on le pointe encore comme fautif et qu’il doive se casser en catastrophe, en rogne ; la seconde, pour donner une leçon au Russe, lui démontrer qu’il n’était pas le seul à pouvoir jouer ainsi.

Croisant les bras sur sa poitrine, l’air sceptique, l’Irlandais jaugea son vis-à-vis, appréciant la vision que celui-ci donnait de lui – dans cette affriolante chemise noire, quel self-control il devait réunir pour ne pas abdiquer – et finit par déclarer :

« Tu sais c’est quoi le problème avec toi, Alexei Sagt? C’est que tu dis venir t’excuser, t’es tout mielleux, tout beau, tout bon, à faire tomber, quoi… »

Un sourire entendu. Il prenait le parti d’être honnête, tant pis si son interlocuteur lui servait le numéro de la vierge effarouchée.


« Mais c’est toi qui gardes le contrôle. Et c’est moi qui dois perdre le mien. »

Son sourire s’était élargi. Ça l’amusait, au fond. Il ne pouvait pas le nier. Le garçon l’emmerdait royalement, mais il ne pouvait s’empêcher d’y prendre un certain plaisir. Peut-être parce qu’au final, il croyait toujours que le jeu en valait la chandelle, que récolter ne serait-ce une caresse de la part de ce petit con en valait l’effort.

« Si tu voulais vraiment te faire pardonner, t’attendrais pas là, comme ça, que je te saute dessus. J’suis pas con. Si c’est pas ce que tu veux, toi, je suis certain que tu sais que c’est ce que je veux, moi. Et tu te tiens là. À me tenter, à attendre que je dérape, que ce soit moi qui craque. Pour ensuite me casser les couilles, évidemment. Me dire que j’ai merdé et je sais pas quoi. »

Il s’était avancé pour faire face à Alexei, se rapprocher de lui jusqu’à pouvoir sentir son odeur, faire courir son souffle le long de son cou alors qu’il se penchait vers lui.

« Et si je te disais que je vais attendre que ce soit toi qui craque, hein? Si j’te disais que je vais jouer aussi, que je bougerai pas tant que toi, t’auras pas bougé? »

Leurs visages n’étaient à présent qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Il ne renoncerait pas. Pas si tôt. Ç'aurait été concéder une victoire beaucoup trop facile à son collègue, en plus de porter un coup fatal à son ego. Il ne se cachait pas de trouver le jeune homme face à lui diablement séduisant. Il refusait toutefois d'être le seul à découvrir son jeu, de se donner sans promesse d'un éventuel retour de ses faveurs. Con, il l'était, mais pas à ce point.


« Tu sais ce que ça fait, d’avoir ce que tu veux à un centimètre de toi, et devoir piétiner ton orgueil pour l’obtenir? »
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MessageSujet: Re: What I am to you [PV Alexei]   What I am to you [PV Alexei] Icon_minitimeLun 4 Mai - 16:12

Chacun sentait leur trouble. L'agitation de cet aimant de sang en eux, perpétuellement en recherche de l'autre morceau, pour s'y coller. Cela les agitait. Montait à leurs esprits des pensées de chaos et de feu destructeur. Ils refrénaient comme ils pouvaient. L'un torturait. L'autre râlait. Et, au final, ils ne savaient pas se quitter du regard. Aidan parlait. Et sa voix était une délicieuse coulée de lave juste tiède, sur les flancs sucrés de son esprit. Aidan approchait. Et Alexei ne put s'empêcher de faire de même. Le papillon et la flamme. Il est des choses qui ont du mal à changer. Pendant longtemps, très longtemps, il le laisse dégoiser. Les yeux mi clos, comme s'il attendait la bouche de l'irlandais contre la sienne. Ou savourait ses paroles. Autant de tintillements piquants.

Et ce mouvement était certainement un frisson. Tout en lui avoue, accuse. Oui. J'attends que tu perdes le contrôle, Aidan. J'attends que l'un de nous cède. Ça ne sera pas moi. Ça ne sera pas toi. Alors on va juste sentir nos chairs tendre l'une vers l'autre, hurler, crier. Et on appréciera cette douleur. Tous les deux. On approche, Aidan. Toujours un peu plus. Le dénouement... Est presque inévitable.

La voix chuinte, tant elle est basse et lourde. Avec cette pointe de sucre qui relève la fin de sa phrase.

- J'adore quand tu prononces mon nom en entier.

Une main se tend. Elle prend des minutes entières, avec son tremblement non maîtrisé, pour atteindre le torse de l'irlandais. Pourquoi jouer la vierge effarouchée, Aidan ? Tu n'as rien fait pour. Les doigts touchent la chemise adverse. Plissent et la froissent. Avec ce petit son caractéristique. Plus haut, vers le visage du russe, c'est un ténu clapotis. Le contact de ses lèvres avec sa langue, lorsqu'il les humecte.
Le visage d'Aidan qui se rapproche. c'est dur, hein, de ne parcourir que la moitié de la distance ? Oh, oui, c'est dur. Cela fait mal au sang. Cela arrache chaque veine, chaque artère, câbles qui lâchent sous une pression trop forte. fouettent la chair, lardent l'os. crient de besoin. Et on dirait qu'Alexei ressent ce même genre de douleur interne, inhérente aux sentiments. Il ne tremblerait pas ainsi, sinon, n'est-ce pas ?

- Je n'sais pas de quoi tu me parles... J'ai craqué depuis longtemps.. Bien longtemps. C'est toi qui résiste.

Elle dérive, la main. Relâchant sa prise sur le tissu. Elle glisse. Dessine avec une fausse maladresse le contour de l'épaule. Tu es plus grand, Aidan, est c'est quelque chose qui m'amuse. En haut de l'épaule, elle se stoppe. Trouve, du bout des doigts, une mèche de cheveux égarée. En suit les contours, la remonte, l'enlace entre ses doigts. Ils touchent la nuque. Avec ce regard qui s'est rallumé, Aidan. Paupières relevées sur le bleu incandescent, vil et odieux contraste au ciel rose, ocre, rouge, derrière lui. Les doigts prennent possession de la nuque. Alexei sourit. Juste un peu. Juste en coin. Presque timidement.

« Tu sais ce que ça fait, d’avoir ce que tu veux à un centimètre de toi, et devoir piétiner ton orgueil pour l’obtenir? »

- Non.

Et Alexei tend le cou. Et Alexei l'embrasse.
Et on dirait, Aidan, que c'est encore une fois toi qui a perdu.
Et ce n'est même pas tellement grave, au final.
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Andréa Carther
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MessageSujet: Re: What I am to you [PV Alexei]   What I am to you [PV Alexei] Icon_minitimeLun 4 Mai - 17:42

Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Six…
Les yeux rivés vers le sol, à l’affût d’une chose que personne ne voyait, Andréa examinait les marches de la tour tout en les montant petit à petit, lentement.
Il avait suivi les fines craquelures qui zigzaguaient le long des murs de la prison, s’était perdu parmi les cavités et avait laissé pendre le long de son épaule une manche trop grande de sa longue chemise bleutée, nullement dérangé de s’offrir à demi nu à la vue de tous. Ses pieds frottaient le sol à intervalles réguliers, marqués de quelques coupures qui délaissaient sur leur passage de longues taches carmins.
Autour de lui, ses camarades de cellule étaient de nouveau partis dans de grands éclats de rire, le bousculant pour rejoindre la cour et ne se préoccupant plus de sa personne. Si à son arrivée, il y avait de cela plus d’une année, les autres pensionnaires avaient trouvé amusant de l’insulter et de se moquer de lui, aujourd’hui, plus personne ne prêtait attention à l’angelot terrorisé qu’il représentait. Il était simplement un élément qui n’arrivait pas à se fondre dans un décor mal adapté à sa personne et ce malgré ses efforts désespérés. Après quelques tentatives pour s’intégrer, il avait tout simplement abandonné l’idée de se mêler à la masse compacte que formait les autres adolescents de son âge. Il ne les comprenait pas et eux ne le comprenaient pas non plus. Mieux valait ne pas faire copinage avec des gens incapables de s’entendre.

Dix. Onze. Douze. Treize…
Ses doigts allèrent agripper un pan de sa chemise pour la tirer vers le bas tandis qu’il poursuivait son ascension. On lui avait dit que cette tour était le lieu de prédilection pour qui veut prétendre être un oiseau et sauter. Ca devait être joli, ce spectacle de prisonniers délaissant leur corps au-dessus du vide pour finalement comprendre leur erreur et aller s’écraser plusieurs mètres plus bas, laissant s’étendre autour des restes de leur personne une rose rouge et brûlante, dernier vestige de la vie ayant habité les multitudes d’enveloppes charnelles.
S’il montait en haut, aurait-il la possibilité de voir ces tâches ? Ces souvenirs des autres époques ? Oui, non, peut-être… A vrai dire, il cherchait juste à occuper son esprit, à l’éloigner des murs gris et sales d’High Creek’s Jail.
Il sentait au-dessus de lui que le soleil entamait son déclin et ce simple fait signifiait que les Gardiens ne tarderaient pas à faire l’appel pour constater les absences et punir les téméraires qui osaient s’aventurer trop loin, ne s’octroyant pas assez de temps pour revenir. A cette pensée, un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale et il trébucha sur une marche branlante.
L’équilibre de l’escalier était précaire. Même lui, malgré son attachement si évasif à la réalité, concentrait toute son attention sur ses pieds pour ne pas faire de mauvaises chutes. C’aurait été idiot de tomber maintenant, avant de voir les traces des dizaines d’envols qui avaient eu lieu ici.

Le sommet était proche. Il voyait les dernières marches se dérober sous ses pieds et craquer.
Mais des voix l’empêchèrent de continuer son ascension. Deux voix masculines dont une qui lui semblait familière. Et pour cause ! Il ne lui fallut pas plus de trois secondes pour reconnaître Alexei et pour s’élancer vers le haut de la tour. Alexei ! Ses yeux habituellement vides brillaient d’un nouvel éclat, heureux qu’il était de retrouver son Gardien préféré. Même son esprit s’attachait maintenant à cet univers qu’il fuyait pourtant avec ostentation. Il avait hâte de le revoir, hâte de le sentir proche de lui pour apaiser son inquiétude et goûter une sérénité rare et précieuse.
Pourtant, Alexei n’était pas seul. Il entendit la deuxième voix et coupa net son élan, figé sur place. Il se doutait que le Gardien avait d’autres connaissances que lui, mais un pique de jalousie s’anima dans son cœur pour s’éteindre aussitôt. Les sentiments ne durent jamais bien longtemps chez Andréa.
Parvenant enfin à avaler les dernières marches, il se cacha du mieux qu’il le put et le spectacle qu’il découvrit lui fit écarquiller les yeux de stupeur et de crainte.

Il y avait cet autre Gardien qu’il reconnaissait pour l’avoir déjà croisé dans les couloir, Aidan o’Connell, et Alexei. Et il y avait son Gardien préféré, collé à un mur, les lèvres posées sur celles sur cet homme. Il voyait ses doigts pâles fouillant son corps de caresses encore incertaines.
L’hébétude lui fit faire une erreur. Il trébucha, perdit l’équilibre et tomba comme une masse à quelques mètres à peine de ce qu’il pouvait considérer, avec un soupçon d’horreur, comme un couple.


« Je… Je… »

Les tremblements à l’idée d’être en présence d’un Gardien s’étaient accentués maintenant qu’il se savait à découvert.

« Ce n’est pas ce que… Je… »

Ses yeux maquillés aux couleurs de l’arc-en-ciel se tournèrent vers Alexei, cherchant un quelconque réconfort, une aide.

« C’est… L’envol… Non… »

Si ses paroles avaient un sens pour lui, il se doutait que les mots qu’il agençait péniblement les uns derrière les autres n’en avaient pas pour les deux hommes. Tout à coup, l’idée d’observer l’envol des prisonniers lui semblait bien plus épouvantable, bien plus horrible, bien plus détestable et brutale.

« Carmin… »

Tais-toi Andréa ! Et ses yeux se tournèrent vers le sol pour se morfondre dans des regrets connus de lui seul. Il aurait voulu ne pas avoir à être témoin de cette scène.
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Aidan O'Connell
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MessageSujet: Re: What I am to you [PV Alexei]   What I am to you [PV Alexei] Icon_minitimeLun 4 Mai - 19:54

Bon. Enfin, quoi.

Ça s’était déroulé comme au cinéma, avec le coucher de soleil et tout. Un Alexei en forme, décidément, plus séduisant et séducteur que jamais. Aidan avait suivi des yeux cette main qui s’approchait de son torse, cette langue venue humecter ces lèvres délicieuses. Le moindre mouvement. Alors comme ça, il avait craqué, hein? Et c’est l’Irlandais qui résistait? Très bien, Alexei. Allons-y selon tes termes, si c’est ce que tu veux. Aidan, lui, était beaucoup trop concentré sur ces doigts remontant son épaule jusqu’à sa nuque, laissant derrière eux une ligne de feu, envoyant un frisson tout le long de sa colonne vertébrale. Pas le temps de râler, de protester, de rectifier.

Gagné ou perdu, Aidan? Bah, c’était difficile à dire lorsqu’Alexei changeait les règles du jeu, se les appropriait, les remodelait et les (ré)imposait à sa guise. Le gardien estimait avoir remporté la manche en amenant finalement son collègue à exprimer son désir à lui, à admettre son attirance, à franchir la distance douloureuse qui les séparait. En revanche, ce « non » trop insolent, trop confiant leur donnait peut-être l’égalité. Match nul, game over. Peu importait.

L’important, au fond, c’était ce baiser. Ce corps qu’il avait attiré contre le sien, ses bras se refermant autour d’une taille fine, cette bouche qu’il prenait un plaisir fou tant à chérir de baisers qu’à mordre affectueusement… Ce corps que, dans un élan de passion, il pressa contre le mur. Mmh, Alexei. Le jeu en valait définitivement la chandelle. Tant pis pour le reste, pour les conséquences. Tant pis s’il fallait recommencer à jouer le con plus tard.

Un vacarme terrible vint mettre fin à ce petit moment d’exultation. Grimaçant, l’Irlandais poussa un soupir avant de se détacher de son partenaire - enfin, pas trop - et balayer les environs du regard. Ses yeux tombèrent sur la figure affalée sur le sol et il afficha une expression incrédule.

« Euh… Salut Andréa. »

Il connaissait le gamin, évidemment. Huit ans passés à High Creek, il connaissait tous les prisonniers. Passant sa main dans sa chevelure en bataille, d’un air incertain, il s’enquit :

« T’es OK? »

Il jeta un coup d’œil en direction d’Alexei. « Eh, désolé, hein. C’est pas moi qui l’ai voulu, » semblait-il dire. Il se demanda un instant si c’était pas le Russe qui avait cru lui jouer un tour pendable en faisant débarquer un détenu de nulle part. Peut-être qu’il ne s’attendait pas à la pelle, peut-être que justement, il l’avait prévue et il avait besoin d’un témoin. L’interrogation se lut dans son regard.

Revenant au gamin, il lui adressa un demi-sourire et lança :

« Tu ne devrais pas te balader par ici, tu sais? C’est dangereux. Tout tombe en ruines. Il faudrait pas que tu te fasses mal. »

Il émit un petit rire d'incompréhension aux excuses ou aux explications que tentait de leur fournir le gosse.

« Envol? Carmin? De quoi tu parles? T'es tombé sur la tête? »
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MessageSujet: Re: What I am to you [PV Alexei]   What I am to you [PV Alexei] Icon_minitimeLun 4 Mai - 20:41

Eh oui, Aidan.. La lutte est finie. L'attente a porté ses fruits. Et ils sont beaux, bien rouges, et ils ont le souffle court et le corps pressé contre toi. Quelque chose a été franchi. Un cap, un barrage qui a cédé. Vos relations ne seront plus les mêmes, après cela. Tu ne sais pas trop pourquoi, Aidan... Mais tu le présent.

C'est peut-être cette main qui embordélifie passionnément les cheveux de l'Irlandais. Ou peut-être sa sœur, qui s'agrippe, elle. Tellement loin, dans le dos, qu'elle semble soudainement élastique, à rallonge. Et puis glisse. S'accroche, encore. A la peau du dos plutôt qu'a son vêtement. Trace des lignes roses. Ce sont les ongles. C'est l'emportement. C'est ce putain de mouvement d'Aidan, qui lui colle le dos au mur. Ca le fait gémir. Griffer sporadiquement. Marquer. Tu m'appartiens, Aidan... Tu chercheras à le nier. Tu refuseras. Comme j'ai refusé. Mais tu es à moi, et, foutuement, je suis a toi.
C'est peut-être la minceur noueuse, tellement plus tendre, de son corps. Toi, tu es un guerrier. Un chat de gouttière. Ton corps est entrainé à la rue. Dur, bien bâti. Lui est une tendresse étudiante, un chaton délicat et soyeux. Un chaton offert. Il fait tourner la tête. Il hume son parfum. Il presse, il attire. Loin, la retenue. Loin, les caprices. Les veines rouges et les lignes sur la peau. Les griffures. Les liquides de son corps sont des élixirs qui changent les couleurs..

Il se passe des choses, au delà de l'épaule de l'irlandais, de son cou qu'il mord. Une petite tête étrange, des cheveux noirs. Un maquillage d'oiseau de paradis.

Sa hantise personnelle. Le spooky sans les calculettes. Andréa. Et Andréa s'est mis en tête de ne plus le lâcher. Alors, il devait le chercher. Certainement. Aidan l'avise. Aidan se détache. Aidan lui envoie de genre de regard qui fait mal. Qui soupçonne. Ce genre de regard qui dit que leur intimité est finie, pour le moment. Alexei tremble, très bas. En ultrasons. Ses joues rouges et ses cheveux napés de la poussière qui s'est élevée, quand le mur a tremblé, sous leur poids, sous leur désir.

C'est un baiser violent, exigeant, et mille fois trop rapide, qu'il lui imprime aux lèvres, avant de s'en éloigner. Approcher du petit oisillon. Il prend le temps, Alexei, de pencher sur lui, de s'installer à son côté, sur la dernière marche. Très naturel.

- Bah alors ? Tu fiches quoi par ici ? Tu voulais pas te suicider, hein ?

Il était avec un autre, Andréa... N'est-ce pas ? Ton Alexei. Rouge. Dépenaillé. Avec un autre gardien. Et, comme ça, tranquillement, comme si rien n'était jamais arrivé, comme s'il ne sortait pas juste de ses bras, comme si son odeur n'était pas double, il s'installait et venait te parler. Avec le sourire, sur ses lèvres rougies. Tu ne l'as jamais vu comme ça, pas vrai, Andréa ?

Alexei savoure. L'un. L'autre. La luminosité terriblement particulière. Elle nappe toute la scène de confiture de fruits rouges. Un vent léger lave la chaleur de leurs corps. Il ferme les yeux.


- Tu devrais pas être là, mon chou. Pas entre deux gardiens. Pas entre deux gardiens au pantalon serré.

Peut-être sont-ce des mots pour lui faire peur. Pour l'observer, lui et ses réactions. Peut-être le pense-t'il. On ne sait jamais trop. Pas avec ce regard trouble. Ces yeux élargis. Il envoie un coup d'oeil à l'autre. A Aidan. Un coup d'oeil... En forme de promesse mortelle. ... Petitement mortelle.

Nous sommes loin d'en avoir fini, mon délicat, mon délicieux irlandais. Oh, loin. Loin.
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Andréa Carther
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MessageSujet: Re: What I am to you [PV Alexei]   What I am to you [PV Alexei] Icon_minitimeLun 4 Mai - 23:00

Ses yeux rivés sur le sol qui lui paraissait à la fois si proche et si lointain, il tentait d’échapper à cette vision fantasmagorique qu’il avait cru apercevoir. Car ça ne pouvait être vrai, n’est-ce pas ?
Ses petits poings se refermèrent tandis qu’au dessus de lui retentissait la voix grave d’Aidan o’Connell. Il n’aurait su dire s’il le haïssait ou non. Il n’éprouvait rien à son égard. Aidan était là, sans être présent. Dans sa tête, dans son monde, il n’y avait qu’Alexei enlacé à une forme floue et sombre dont il voyait chacun des membres se presser contre son corps qu’il recherchait chaque jour sans pour autant toujours l’obtenir.
Ses paupières clignèrent tandis que chacun de ses membres étaient animés de tressautement de terreur. Malgré sa gêne, malgré ce sentiment obscur et indescriptible qui s’emparait de lui, il avait peur, Andréa. Peur de se retrouver aux prises d’un Gardien, bien qu’il le connaisse. Être connu d’un Gardien n’était pas forcément une bonne chose et l’adolescent avait le malheur d’avoir son nom affiché dans tous les esprits. On ne le loupait pas au détour d’un couloir et tout le monde finissait par le connaître. Même les petits nouveaux qui venaient juste de débarquer. Ca lui déplaisait, mais il n’y pouvait rien.
Aidan allait-il le frapper ? Allait-il s’énerver, se mettre dans une rage folle ? Son regard perdu dans un abîme sans fin, Andréa se redressa légèrement pour diriger son regard vers les traits du Gardien. Vide et égaré, ses yeux n’exprimaient pas ces sentiments qui s’emparaient de lui. Il s’en fichait. Il y avaient toujours ces barreaux dorés pour le maintenir dans sa cage chimérique. Il ne pouvait pas se fier à tout le monde. Il aimait Alexei… Mais il n’avait aucune emprise sur ses faits et gestes dans la réalité.

Tremblant, quémandant vainement une aide qu’il ne voyait pas venir, il cherchait quelque chose à dire, quelque chose à faire, n’importe quoi du moment qu’il ne restait pas dans cette position, imbécile heureux à l’air hagard observant son Alexei devenir le jouet d’un Gardien. C’était consenti, il s’en doutait. Mais il ne pouvait s’empêcher de penser que c’était l’autre qui tirait les ficelles et qui avait attiré son Gardien préféré dans un piège de séduction, de perversité et de volupté auquel il n’avait pas su résister.
Pinçant les lèvres, se recroquevillant sur lui-même, essayant tant bien que mal d’échapper à ce regard inquisiteur, il ouvrit la bouche, la referma, pour finalement se lancer à nouveau.


« C’est… C’est l’envol… Les prisonniers fascinés par les ailes et par la conquête… »

Oui, il y avait cette impression de liberté qui émanait de la tour. L’envol des prisonniers qui ne comprenaient pas que les plumes de leurs ailes étaient reliés à la cire et qui, tout comme Icare, aspiraient à plus que ce qu’ils étaient capables de recevoir. C’était si simple pour lui. Si compréhensible. Et pourtant si compliqué et étrange pour les autres.
Ses yeux aux couleurs de l’arc-en-ciel relevés, il assista au baiser qu’Alexei offrit à Aidan sans tiquer, sans émettre la moindre parole. Il ne comprenait pas, ne voulait pas comprendre, hésitait et préférait oublier pour se concentrer sur sa petite bulle de bonheur.


« Le… Le geôlier me protège. »

Répondit-il à l’accusation d’un désir de suicide qu’avait émis Alexei. Le garde de la cage faisait tourner les clefs autour de son index, les glissait dans sa main, jouait avec, mais jamais ne les laissait tomber. Sa jolie cage avec ses jolis barreaux…
Ses doigts allèrent chercher un pan de sa chemise pour tirer dessus avec nervosité tandis que son regard suivait Alexei avec inquiétude. Que se passerait-il maintenant ? Ne l’écoutant pas, il tendit sa main vers le bras du Gardien qui lui semblait si proche et la referma sur sa chemise. Il sentait sur lui le contact de l’autre, d’Aidan. La réalité avait pénétré l’illusion par le biais d’Alexei. « Ne m’abandonne pas », aurait-il voulu lui hurler, le secouant et l’emmenant loin de cet autre qui allait lui arracher son seul bienfait, son seul havre de paix, son seul paradis dans cet Enfer dans lequel on l’avait envoyé.
Terrorisé à l’idée de se savoir en présence d’un Gardien, effrayé de savoir qu’il allait perdre Alexei s’il ne faisait rien, le corps tremblant, il raffermit sa prise sur la chemise.


« Il me protège. »

Affirma-t-il une nouvelle fois. Il le protégeait lorsque les Gardiens étaient trop près et le rendait encore plus oublieux de la réalité qu’il ne l’était habituellement. Ses prunelles se firent plus mornes, plus indolentes qu’elles ne l’étaient déjà.

« Toujours… Parce que je… Je… Je ne pourrai pas prendre mon envol. »

On lui avait déjà arraché les ailes. Sa voix bégayante et hésitante s’estompa dans le silence. Il lâcha la chemise d’Alexei pour agripper la sienne et ensuite aller chercher son autre main, se perdant dans des syllogismes mentaux n’ayant de sens que pour lui. Allait-il le perdre ? Non, il ne le permettrait pas.
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MessageSujet: Re: What I am to you [PV Alexei]   What I am to you [PV Alexei] Icon_minitimeLun 4 Mai - 23:37

Aidan poussa un soupir, un long, long soupir. S’adossant contre le mur où une minute plus tôt, il avait plaqué Alexei, il observa la scène se déroulant sous ses yeux, sans trop y croire. Il ne savait trop ce qui le faisait le plus halluciner. Ces marques exquises dans son dos, expliquant le renflement dans son pantalon. Un peu maso, le gardien, juste assez pour apprécier qu’un chaton enfonce ses ongles dans sa chair.

Peut-être que c’était le discours complètement invraisemblable du gosse. Pourquoi disait-on que son pauvre Ametsi était secoué? Personne avait jamais entendu Andréa Carther débiter ses conneries, hein? Il faisait pitié, le môme, l’Irlandais le lui accordait. Il était facilement attendri, après tout. Il l’aurait sans doute été encore plus dans un autre contexte, un contexte duquel un Alexei à tomber serait absent, un Alexei à qu’il rêvait de rouler une nouvelle pelle et si affinités… Un grognement de dépit s’échappa de ses lèvres à la seule idée d’où tout cela aurait pu les mener si l’angelot n’était pas déboulé sur les lieux du crime.

Mais bon, peut-être que c’était son collègue lui-même qui le surprenait le plus. Il ne rêvait pas : il y avait bien de la cruauté pure, distillée goutte par goutte dans son comportement avec le prisonnier. L’Alexei sympa avait disparu. Ce n’était pas que l’effet de ses fringues noires, ça, il aurait pu le jurer. C’était le ton, le regard, la démarche de fauve, prêt à dévorer ce petit oiseau déplumé. Le coup d’œil que lui envoya le Russe lui envoya un frisson dans le dos. De désir, bien sûr, mais aussi, une pointe d’angoisse. Parce ce qu’il avait vu dans ces prunelles, c’était de l’animalité, de la possessivité, de la passion à leur essence même. Des pulsions auxquelles il ne se serait pas attendu de la part de son partenaire. Est-ce que ça l’excitait davantage? Évidemment. C’était seulement un peu déconcertant.

« Hého, je suis là aussi, » eut-il envie de lancer au garçon, plongé dans son délire. Il suivit ses gestes, la façon qu’il eut de retenir Alexei. Y avait-il un truc qui se tramait depuis longtemps entre ces deux là? L’Irlandais s’en fichait bien, tant qu’il avait l’occasion de poursuivre ce qui s’était à peine débuté avec son collègue. S’avançant jusqu’au Russe, il demeura debout, se penchant seulement pour laisser courir ses doigts, puis, ne pouvant y résister, s’inclinant davantage pour que ses lèvres frôlent la peau de cette nuque découverte, la gratifiant d’une légère morsure.

Il se redressa et accorda un sourire mi-figue, mi-raisin au jeune détenu, pour ensuite lâcher :

« Ouais, c’est super, fiston. Tu féliciteras ton geôlier de ma part. »

S’adressant à Alexei, il reprit :

« Euh… Tu préfères que j’vous laisse, le gosse et toi? C’est OK, hein, si tu préfères le baby-sitting, je voudrais juste être prévenu, question de pas vous déranger. »

On n'aurait pu être plus sarcastique. Ce n'était pas vraiment la faute du gosse. Il s'était seulement pointé au mauvais moment. Le gardien avait seulement envie de connaître la position de son collègue quant à la situation. Il était venu ici pour Alexei, si celui-ci prenait plaisir à arracher une à une les pattes de cette misérable araignée, tant mieux. Aidan, lui, en revanche, ne resterait pas pour admirer le spectacle. C'était déjà chiant de se sentir comme deux parents, pris en flagrant délit par leur môme, il n'accepterait pas d'écouter ses élucubrations en plus. C'était le boulot de la mère, ça.

« Ou bien tu lui dis de retourner dans un endroit où on admet les prisonniers? Un endroit sécuritaire avant que ne tombe le couvre-feu? »

Si on traduisait ces derniers mots, on pouvait clairement entendre « Dis-lui de déguerpir pour qu'on reprenne nos savoureuses activités, sinon c'est moi qui fous le camp. »
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MessageSujet: Re: What I am to you [PV Alexei]   What I am to you [PV Alexei] Icon_minitimeVen 8 Mai - 21:00

La situation n'était, a vrai dire, pas banale. Les sentiments, tous brutaux, s'étendaient entre eux comme une gigantesque toile d'araignée électrique. Suffisait d'y mettre les doigts, de jouer un peu avec les fils, pour en faire quelque chose de sublime. Et cette vision ravissait Alexei au dernier degré. Il semblait plongé profond dans ses pensées, réunissant les données, pesant pours et contres dans l'immense balance mentale qui faisait qu'il n'était jamais là où on voulait bien qu'il soit.

Alors, il penche vers Andréa, apposant le premier nœud de sa tapisserie. Appuie un peu sur son genou, lui caresse la cuisse, de cette façon qui dit "j'assume le rôle du geôlier, mon petit. et, oui, je te protège." Son expression laisse entrevoir qu'il réfléchit, que son geste n'est pas assez. Second noeud dans la toile, lorsqu'il penche tout entier, cueillant la stature mince et fragile du prisonnier. Une main s'égare, sur l'épaule, alors qu'il appuie sa tête contre son cou. C'est un câlin ambigu, quelque chose qu'Aidan ne pourra que détester. Mais il raccourcit, ce câlin. Le gardien tire sur les pans de fringue du jeune homme, avec attention. S'éloignant résolument.

- Rhabille-toi, Andréa.. C'est pas l'heure.

Troisième point de pression dans son plan que ces paroles. Piquantes, épicées.. Laissant entrevoir en même temps beaucoup et rien du tout, pour l'un et pour l'autre. Un regard, derrière son épaule. Un Aidan en approche. Un Aidan lui nimbe son cou de cheveux et lui cisèle la nuque.
La, ça ne fait plus vraiment partie de ses ambitions de manipulation. Le feu pour Aidan a toujours été réel, brutal. Il a toujours été une faiblesse dans sa mécanique, avec ces airs un peu idiots, résolus, sa franchise à fendre à la hache, et surtout... La facilité avec laquelle on peut l'amener à craquer. Une telle antithèse de lui-même, que..

Qu'il se détourne brusquement du gamin et de ses considérations pseudomachiavéliques, qui de toute manière, ne mènent à rien, jamais à rien. Parce que les gens... Oh, il s'en moque. Tout ce qu'il voit, à présent, c'est l'image rémanente du tracé des mâchoires d'Aidan sur sa nuque, et les lèvres qu'il vise, assurant sa prise avec les bras qu'il a lancé au travers du cou de son irlandais. Choc brutal de leurs bouches, assaut des épaules, des bras du jeune gardien.

- Putain, t'as fait une connerie, O'Connell.

Est déclaré, avec un grand sérieux, entre deux baisers fichuement affamés. Tu l'a pas vu comme ça, le p'tit gars, Aidan... Jamais, en fait. C'est toujours la prude, d'ordinaire. Celui qu'on ne touche pas. A croire qu'il a effectivement capitulé. A croire de son désir de toi est plus fort. Plus fort même que la fine pluie qui se met à leur tremper la chair, plus fort que le reliquat humain qui les contemple, assis sur ses marches, naufragé qui n'a encore fait aucun saut, mais qui y songe, qui y songe sérieusement. C'est cette main qui emmêle les cheveux trop noirs et trop mouillés, et trop longs, de l'irlandais, qui pourrait peut-être l'inciter. Ou le soupir du plus jeune. Ou cet air de jeune mariée lorsqu'il conscent enfin à les laisser chacun reprendre un peu leur souffle.

- Une putain de grosse connerie.

Et cette main qui s'égare, outre la chemise, outre le pantalon, Andréa ne la voit pas. Andréa ne la devine pas.
Mais Aidan, je pense que lui, il en a une conscience aiguë. Surtout à un certain moment, où il n'y a plus de tissu pour la retenir. Elle s'est faufilé en dessous.
Hin hin.
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MessageSujet: Re: What I am to you [PV Alexei]   What I am to you [PV Alexei] Icon_minitimeMar 19 Mai - 10:02

La réalité lui semblait encore plus cruelle que d’habitude, comme un loup demeuré trop longtemps en cage et prêt à le dévorer, rêvant déjà de déchiqueter sa chair avec force et rage et de lacérer son épiderme, pareil à la morsure qu’il venait de distinguer, distribuée par Aidan. Il cligna des paupières, se perdant parmi les méandres d’une vision trop brutale pour qu’il puisse l’assimiler en une fois.
Les doigts d’Alexei sur lui ne changèrent rien à sa stupeur d’être ainsi mis sur le fait. Il avait toujours cru que le Gardien lui appartenait, d’une certaine façon, un peu comme un gosse désire un jouet qu’il lui était impossible d’avoir. Les mains collées à la vitrine brillante et illuminée, les yeux écarquillés d’envie, il observait le jouet Alexei s’enfuir, demandé par un autre qui avait plus de droit sur lui que lui, pauvre adolescent prisonnier, n’en aurait jamais. S’il demandait à avoir Alexei, le lui accorderait-on ?

Avant que le loup ne frappe, Alexei s’était penché sur lui. Il avait senti ses bras qui se renfermaient sur son corps et sa tête qui se déposait sur son cou dans une étreinte qui l’horrifiait autant qu’elle lui plaisait. Il avait hésité à la lui rendre, à s’accrocher de toutes ses forces au Gardien pour l’enfermer dans sa cage dorée, pour le garder près de lui et ne pas avoir à le rendre à « l’autre ». « L’autre » qui les avait guettés, qui avait parlé, qui avait bougé, sans qu’Andréa ne daigne l’écouter ni même lui répondre, sans qu’il ne comprenne le danger.
Les paupières à demi closes, il avait hésité une fois de trop.
Alexei s’était enfui.
Ses mains se refermèrent sur un vide angoissant. Il s’était échappé pour retrouver la forme floue et noire. Pendant un bref instant, il se maudit d’avoir autant réfléchi et il se surprit à vouloir regagner la réalité et à quitter son monde psychédélique si confortable. Pour une fois, il savait que s’il ne réagissait pas, on allait lui arracher la seule chose qui le maintenait en vie. Il en avait le droit, n’est-ce pas ? D’aller réclamer à ce qu’on lui rende son bien, à ce qu’on lui rende son geôlier adoré… ?

Il secoua la tête, passa l’une de ses mains dans ses cheveux, les ébouriffant sans le vouloir, et se leva, les jambes tremblantes. Il ne devinait pas ce qu’il se passait, mais il pouvait pressentir cette fin atroce à laquelle il n’aspirait pas. Le marchand de jouets le regardait en souriant de toutes ses dents tandis qu’un autre enfant lui tirait la langue, bien à l’abri derrière la vitre éclairée, et s’emparait du jouet Alexei.
Titubant, stupide et idiot, il alla chercher une fois de plus la chemise du Gardien qui l’avait oublié pour se consacrer à Aidan. Aidan O’Connell… Andréa l’ignorait toujours. Aidan n’était pas là. Aidan était simplement un cauchemar venu lui enlever son soutien, sa bouée de naufragé. Aidan c’était le monstre sous le lit, les fantômes, les sorcières, les vampires, les loups-garous, et tous ces personnages des contes d’horreur destinés à faire peur aux enfants.


« Alexei… »

Sa voix s’échappa avant même qu’il n’ait dicté un ordre au cerveau, trop apeuré qu’il était à l’idée de se mettre consciemment dans une mauvaise posture. La tête tournée vers le sol, ses doigts longs et fins fermement agrippés, il n’osa pas tourner son regard vers le Gardien. Furtivement, il avait aperçu cette main qu’il jugeait un peu trop baladeuse, mais il avait préféré faire comme s’il ne savait rien, occultant ce détail qu’il ne voulait ni accepter ni croire, son cerveau travaillant à une vitesse folle pour lui dénicher un moyen d’agir, de ne pas rester inactif.
Pour les embêter un peu plus et pour garder Alexei avec lui, Andréa s’avança encore, le contourna, et s’empara de cette main qui s’était glissée sous les vêtements d’Aidan pour la retirer vivement. Il avait peur des répercussions qu’auraient son geste, mais il s’octroyait le droit de réclamer l’attention de celui qu’il cherchait tout au long de ses journées, parfois sans le trouver. Les rires moqueurs, les autres prisonniers qui s’amusaient à ses dépends n’avaient pas leur place dans sa vision du monde tant qu’Alexei était là pour le garder en vie.


« Je… Je ne veux pas. »

Murmura-t-il.
Et ses mots avaient un sens. Il le savait. Il s’en doutait. Pour une fois qu’il disait quelque chose de censé, il regrettait que ce fut dans ces circonstances. Se tenant entre les deux hommes, tourné vers Alexei, une main accrochée à la chemise du Gardien et l’autre fermement appuyée sur ses doigts qu’il redoutait de voir à nouveau se faufiler sous le haut d’Aidan, il tourna son visage mignard vers Alexei, les lèvres pincées, ses yeux pourtant toujours tournés vers un point invisible.


« Je ne veux pas. »

Répéta-t-il, dans une timidité insistante. Non, il ne voulait pas. C’était son Alexei et il ne souhaitait pas être témoin de ce genre de scène.

[HJ : Encore désolée pour ce retard T.T].
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MessageSujet: Re: What I am to you [PV Alexei]   What I am to you [PV Alexei] Icon_minitimeDim 31 Mai - 19:02

[Pareillement désolée.]

Une grosse connerie? Pas certain, ça. Aidan recula presque lorsqu’Alexei se jeta à son cou. S’il avait été informé plus tôt qu’il suffisait d’une morsure dans le cou pour obtenir une telle réaction, l’Irlandais s’en serait donné à cœur joie. Le « Putain, t’as fait une connerie, O’Connell » lui avait d’abord indiqué qu’il aurait mieux valu qu’il se garde de marques d’affection trop évidentes en face d’Andrea. C’était comme pour tous les chats. Ils recevaient des caresses quand ils en voulaient bien, mais ils griffaient et leur poil se hérissait si on les touchait au mauvais moment. Seulement, il semblerait que le matou, dans ce cas-ci, ait apprécié la caresse surprise.

S’il avait instinctivement reculé d’un pas, l’Irlandais s’immobilisa tout net lorsque son collègue lui sauta au cou. Ses bras trouvèrent une place naturelle autour de ces hanches fines et il répondit à ce baiser fougueux sans hésiter. And well, screw the boy, you know? Andrea aurait peut-être la bonne idée de se casser devant une telle démonstration d’affection de la part de son héros. Aidan n’appréciait pas particulièrement briser les cœurs de cette façon, mais il n’était pas non plus prêt à céder une prise aussi difficilement acquise. La nuit où il s’était présenté à la chambre du Russe s’était soldée par une sortie fracassante, un froid de quelques jours. Il n’avait aucune envie de laisser passer cette chance inespérée qui se présentait. Et puis, bon, Alex était Alex, hein… Qu’est-ce qu’il aurait pu refuser à ce mec?

Un grognement étouffé lorsqu’une main s’infiltre dans son foutu froc. Oh bordel, Alex. Fallait pas charrier non plus… C’était pas parce que son pantalon noir devenait incroyablement exiguë, douloureusement étroit, parce qu’il sentait le sang, circuler à toute vitesse dans tout son corps, converger, affluer vers un point culminant qu’il fallait en profiter, quoi.

Et puis, ce « Je veux pas, » d’une insolence terrible, d’une innocence effrontée, inconsciente. Du coin de l’œil, il avait senti que le tiers parti, le spectateur s’était déplacé, mais ne s’attendait tout de même pas à ce que le gamin devienne acteur, devienne participant à la scène d’une façon aussi audacieuse. Séparé de l’autre gardien, Aidan fit un pas vers l’arrière, désarçonné. Le môme l’ignorait toujours, c’était de la véritable provocation. Sa main faillit s’envoler pour asséner une gifle bien méritée, mais il se retint à la dernière seconde. Non, il aurait encore l’air de Grendel, du Grand Méchant Loup, du Croque-Mitaine. Screw the boy.

À bout de souffle, tant en raison de l’étreinte effrénée partagée avec Alex que de colère retenue, l’Irlandais se dirigea vers les escaliers, non sans soupirer :

« Pfft… C’pas possible, quoi. »

Passant sa main dans ses tifs, il se tourna pour jeter un coup d’œil à son collègue. Quel gâchis! Il pouvait tout de même pas balancer le mouflet du haut de la tour… et pas non plus continuer à se toucher allègrement devant lui.

« Écoute, Alex. On se retrouve plus tard, OK? » lança-t-il d’une voix qui peinait encore à réprimer son irritation.

Quelques pas de plus. Son pied se posa sur la première marche.

« Je… »

Je quoi? J’suis désolé? Nan. C’était pas sa faute à lui si pot-de-colle était entré en scène. Je… J’ai fichtrement envie de toi? Laisse tomber, O'Connell, laisse tomber.
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