Nom : Anstern.
Prénom : Matthias David Jeremiah.
Surnom : On le surnomme parfois Keiser. Ou Claque-les-bottes. De loin. Sans lui. Et en s'assurant qu'il n'est pas par là.
Âge : 27 ans.
Nationalité : Allemande.
Sexualité : Majoritairement hétérosexuelle. S'il s'intéresse à un homme, ça sera par vénalité ou par sadisme.

Rôle : Gardien.


.En détail

Description physique :
Si on l'appelle Claque-les-Bottes, c'est parce qu'il a des restes de la précédente guerre, et ça se voit. Rigide, dos droit, port altier de celui qui se saurait d'une race supérieure, Matthias en impose naturellement. Sa tenue fait partie intégrante du personnage. Si vous le surprenez au sortir du lit, vous n'aurez pas l'impression de parler au même homme. Non. Lui, il est... Trop rigide, trop bloqué pour ne pas avoir l'air franchement inhumain tant qu'il n'est pas entouré de col amidonné. S'il est convenablement corseté d'uniforme un tant soit peu militaire, il semble enfin avoir l'air moins rigide que le cuir de ses bottes. Ou de ces fameux gants, qui ne le quittent jamais. Monsieur Mains Propres. Il l'est toujours, propre. Impeccable. Tiré à quatre épingles. On lui trouverait de l'allure en costume de soirée.
Le visage. Si on excepte ce regard acier, il est aimable. Jeune, sans trop l'être, il a ces petites rides au coin des yeux qui font le charme des hommes adultes, ces traits nets et droits, ces mâchoires musculeuses. Et ces lèvres. Pâles, un peu épaisses, souvent étirées en un sourire à la fois suave et sûr. Un homme de confiance, ça oui.
Les épaules, elles sont larges et sûres, un bras de femme y trouverait sa place à merveille. La taille un peu fine, à enserrer timidement. Des mains larges qu'on soupçonne douces, sous le cuir, qu'on devine osseuses. Fermes. Tout le corps l'est. Athlétique, puissant, dessiné. Une sculpture, presque. Une statue, plutôt.
La démarche, c'est celle de l'homme qui sait où il va, même lorsqu'il fait les cent pas. Il a l'allure d'un roc. Ca le rend rassurant. Il est l'incarnation de celui en qui on peut avoir confiance pour mener sa tache à bien.
La voix est chaleureuse, enveloppante. Il n'a pas besoin de forcer pour qu'elle porte. Un murmure, on l'écoute, on fait silence. Le timbre est velouté. Presque sensuel.
Et là, si l'oeil s'arrête à davantage que la première impression, on verra peut être ces petits détails. Ce tic, aux lèvres, qui étirent un rictus lorsqu'il regarde certaines personnes. Surtout les jeunes filles. Celles qui ont l'air fraîches. Cette lueur dans ces yeux un peu trop clairs. Un peu trop fixes. Cette façon de presser son poing contre sa paume. Cette raideur dans la démarche.
Quelque chose cloche. Un peu à la manière d'une ombre perçue au bord du champ de vision, trop rapidement pour la définir. Cette somme de petits riens qui font qu'on sait qu'il n'est pas là pour rien.
Et qu'il n'est certainement pas aussi propre tous les soirs.

Description psychologique :
Quelques mots grattés sur une carte d'identité peuvent leurrer beaucoup de monde.
Il n'a jamais cru à "leurs" idéaux. Mais s'il manquait de foi, il n'a pas manqué de zèle. Parce qu'il a aimé, tout simplement. Parce que ça répondait à un besoin viscéral. Celui d'un gamin devant des bestioles. Écraser. Détruire. Réduire en bouillie informe, et constater l'effet de sa force, de sa sureté. Il y a trouvé un certain confort personnel. Et tant pis s'il a condamné d'autres, ils n'avaient qu'à être plus malins, et plus féroces. La guerre n'est pas une affaire de tendresse.
Il s'est découvert un certain talent dans la torture. Paraître être le sauveur, l'ange parmi les loups qui va vous comprendre, qui va vous porter secours, ou au moins prêter audience... Avant de vous retourner un doigt, sèchement, avec le sourire qui devient encore plus doux. Ce n'est même pas tant qu'il aime voir souffrir. Il aime dominer. De façon claire, nette et absolue. Qu'on baisse la tête à son passage. Que les yeux soient pleins d'humilité. Qu'on parle bas en se nouant les mains.
Ce qu'il aime, aussi, c'est la bonne musique. Les vieux disques patinés de concerts de classique. Ca aussi, ça lui est resté d'avant. Et quand sa musique s'étire dans l'air, il ne faut pas venir la briser. Non, vraiment. Je vous assure. Ca lui ferait venir ce sourire. Cette lueur dans ces yeux trop clairs.
Et vous aurez sans doute bien pire qu'un doigt retourné. Il se considère un peu comme un artiste dans ces moments là. Et vous êtes son violon. Il saura vous faire atteindre certaines notes. Soyez-en sûrs, ses mains gantées sont expertes.
Il lui arrive parfois de cauchemarder. Ca le met dans des humeurs terribles. Mâchoires serrées à s'en fêler les dents. Et il rôde, en claquant bien les talons, comme pour se persuader que cette fois, c'est bien lui dans le rôle de celui qui maîtrise. Croisez-le, ne soyez pas soumis, et vivez son exutoire.
Mais si tout reste propre, mélodieux et bien tenu, vous pourrez bien vous entendre avec lui. Le trouver même délicat et de bonne composition, y compris avec les prisonniers.
Tant que. Tout. Est. A. Sa. Place.


Histoire :
Il a été un enfant normal, souriant et joueur, qui aimait sa mère et craignait un peu son père, jusqu'aux rumeurs venues de l'intérieur. Le crash était dur pour tout le monde. La grogne montait. Et certains étaient pointés du doigt. L'histoire est entrée dans l'Histoire, tout le monde connait la suite, en Allemagne. Ces nuits de massacre. Cette montée au pouvoir.
Les jeunesses hitlériennes? Oui, il a été l'un des premiers. Oui. Et il n'a jamais cru. Pour tout dire, même, il est Juif. Ses parents croyaient le sauver en masquant ses origines, en changeant un peu ses papiers, en l'envoyant là où il ne serait pas soupçonné. Pauvres d'eux, s'ils avaient su. Il s'est terriblement bien adapté. Trop bien. Il était cité en exemple parmi ses camarades. Comme il riait intérieurement, lui, le sang juif.
Oh, bien sûr, au début il avait la peur au ventre. Il a même pleuré, parfois, entre ses draps. La crainte de ce bruit, de ce tintement, alors qu'on essaye de trouver le sommeil et qu'on prie en silence que ce pas ne s'arrête pas là, devant son lit.
Il sait ce que c'est de sentir une main étrangère soulever les draps et appeler votre nom.
Il sait ce que c'est de s'éveiller d'un rêve innocent pour tomber dans un cauchemar poisseux.
Il s'en souvient très bien.
Il a connu, détaillé, il en a été battu et forgé. Il en serait presque fier, si les Allemands n'avaient pas eu le mauvais goût de perdre la guerre. Enfin, il y a toujours des lieux pour les gens de bonne composition. Il a su passer entre les gouttes, encore une fois. Parler ici. Faire chanter là. S'arranger pour que son nom soit encore une fois changé. A se demander à la fin qui il est, vraiment. Jamais revu ses parents, d'ailleurs. Qui s'en soucie? Lui le dernier.
Il n'était pas difficile, au niveau de l'idéologie. Loin d'être stupide, il a su se vendre au plus offrant, en termes de confort de vie. Comprendre, à ses yeux, de bruit maitrisé, de calme, de visages baissés et craintifs. D'abord, homme de main ici. Puis d'affaires là. Mais il n'a jamais tenu longtemps. Non pas qu'il n'était pas... Parfait, dans son rôle, mais parce qu'il sentait le besoin de plus en plus impérieux de casser quelque chose. De prendre le premier sourire un peu de biais, le premier murmure dans son dos pour une provocation, et de la faire payer. De se prouver son pouvoir. Il semble avoir développé une certaine paranoïa, qui se révèle lorsque le milieu est... Trop souple, trop ouvert. Comme le glorieux monde libéré des fascistes.
Foutaises. Quelle société relâchée.
Il trouvait ici une structure qui lui faisait l'effet de revoir un amour douloureux de jeunesse. Tant de nostalgie. La première fois qu'on les lui a confiées, il a caressé les clés longuement, plus longuement qu'il ne l'avait jamais fait des femmes qu'il avait pu mettre dans son lit.
Ce lieu est pour lui un sanctuaire. Un havre. Une toile vierge. Qu'il faudra peindre. Délicatement. Par touches.

A savoir : Il faut toujours qu'il joue avec quelque chose qui tinte. Il semble avoir une sainte horreur du silence incontrôlé, qu'il s'efforce de remplir. Il n'aime pas pour autant les bavardages, au contraire. Il a l'air également un brin maniaque, et est toujours d'une propreté irréprochable.


.Divers

Avez-vous lu le règlement ? Code validé par Mr. H. en personne ! (Et tu fais bien d'assumer ! )
Commentaires divers : Je précise d'avance, même si j'espère de tout coeur que c'est entendu entre tous, que les opinions du personnage ne sont en rien les miennes.